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Guide Super GT 2024, partie 2  - Les nouveautés du plateau

Dossiers Auto
Super GT
12 avr. 2024 • 14:00
par
Pierre-Laurent Ribault
Suite du tour d’horizon du Super GT 2024 qui commence ce week-end à Okayama : voilà la nouvelle donne de la grille, après une intersaison très riche en évolutions.
Photo : Toyota

➡️ Guide Super GT 2024 partie 1 - Les changements réglementaires

Plateau GT500  

Nouvelles voitures 

La grande nouveauté est l’apparition de la Honda Civic GT pour les écuries Honda, les #8 et #16 pour ARTA, la #17 pour Real Racing, la #64 pour Nakajima Racing et la #100 pour le team Kunimitsu. Durant les essais d’intersaison les Civic GT ont été à la peine du fait de leur concept très différent de celui de la NSX, mais ARTA a placé une voiture en haut de la hiérarchie lors de la dernière séance d’essais officiels à Fuji, il est vrai dans des conditions de piste variables. 

 

La Nissan Z et la Toyota Supra ont également évolué sur le plan aérodynamique, et ont été plutôt à leur avantage vis-à-vis des Honda lors des tests d’avant-saison. Même si les temps ont été proches, les Toyota semblent disposer d’un avantage et a priori devraient avoir le dessus en début de saison, mais les Nissan ne sont pas loin. 

 

Chez Nissan, le passage de Michelin, qui quitte le GT500, à Bridgestone pour les deux voitures engagées par Nismo, la #3 et la #23, constitue un changement crucial. Son principal rival parti, Bridgestone a désormais la main mise sur les acteurs majeurs du championnat avec douze des quinze voitures engagées. Yokohama et Dunlop ne peuvent espérer que des coups d’éclat ponctuels mais ne peuvent monter un challenge sur la longueur.  

 

Du point de vue de Nismo, cela ramène les deux Z officielles, ainsi que la voiture Impul #12, à armes égales avec les Toyota et les Honda de pointe sur le plan des pneumatiques. Mais avec trois voitures montées en Bridgestone, et l’expérience accumulée par Impul comme base de travail, il n’y aura pas besoin de période d’apprentissage, comme l’ont démontré les bonnes performances des Nissan Z durant les tests d’intersaison. 

 

L’effectif Toyota 

 

Rarement aura-t-on assisté à autant de changements dans les équipages pour une nouvelle saison, entre départs, transfuges et nouveaux arrivants.  

 

Chez Toyota, deux pilotes d’importance ne sont pas au départ en 2024 : Ritomo Miyata et Yuji Tachikawa.  

 

Ritomo Miyata a été envoyé par Toyota Gazoo Racing à la conquête du monde. Le champion 2023 laisse sa place chez TOM’S à Kenta Yamashita qui formera avec Sho Tsuboi l’équipage phare de l’armada du constructeur sur la Supra #36. 

Yuji Tachikawa a pris une retraite bien méritée et devient team manager chez Cerumo où il a libéré son baquet dans la Supra #38. C’est un transfuge de Honda, Toshiki Oyu, qui y prend place. Très rapide mais irrégulier, Oyu n’a pas réussi à déployer son abondant talent chez son précédent employeur. Il reste à voir si la greffe prend chez Toyota, mais si c’est le cas son association avec Hiroaki Ishiura pourrait remettre la #38, qui étrenne un nouveau sponsor principal avec KeePers, dans le peloton de tête. 

C’est un peu la même histoire avec Nirei Fukuzumi, lui aussi en provenance de Honda et qui atterrit dans la Supra #14 du Rookie Racing au côté de Kazuya Oshima. Là encore, c’est un solide potentiel qu’apporte Fukuzumi chez Toyota. 

 

L’effectif Nissan 

 

Chez Nissan également l’effectif pilote est largement remanié avec le départ vers le GT300 pour Kohei Hirate et Daiki Sasaki, et l’arrivée de deux espoirs dans la catégorie. Teppei Natori est promu du GT300 au GT500 chez Kondo Racing sur la #24 et Atsushi Miyake, un temps pressenti en WEC chez Lexus, arrive dans la Nissan Z #3 aux côtés de Mitsunori Takaboshi. 

 

La grande nouvelle chez Nissan c’est toutefois la séparation du couple historique de la #23, Ronnie Quintarelli et Tsugio Matsuda, deux fois champions ensemble et de nombreuses victoires au compteur. Matsuda s’en va chez Kondo Racing sur la #24, et Katsumata Chiyo arrive au côté de Quintarelli sur la Z #23, la voiture de pointe du clan Nissan. Chiyo a mûri ces dernières saisons au volant de la Z #3, constamment en contention pour le titre, et son association avec Quintarelli est formidable sur le papier. 

C’est la stabilité chez Impul où Bertrand Baguette et Kazuki Hiramine, les champions 2022, vont bénéficier du fait que désormais trois Z sont chaussées en Bridgestone alors qu’ils étaient les seuls représentants du manufacturier chez Nissan jusqu’à présent. La voiture, qui a abandonné sa livrée bleue historique pour un ton plus foncé cette saison afin d’accommoder le sponsor principal Marelli, a son mot à dire en 2024 après une saison 2023 en demi-teinte. 

L’effectif Honda 

 

C’est la révolution avec une toute nouvelle voiture qui implique évidemment une période d’apprentissage et de développement. Honda mise sur le long terme et a réorganisé ses équipages en conséquence, et pour pallier au départ de Oyu et Fukuzumi. 

 

Chez ARTA, que l’on attendait meilleur en 2023, Nobuharu Matsushita rejoint Tomoki Nojiri sur la #8, pour former une paire rapide mais dont les deux pilotes ont encore à démontrer la régularité. S’ils l’atteignent, ils seront dans le coup. Sur la #16 le talentueux rookie Ren Sato rejoint Hiroki Otsu. 

La voiture à suivre sera la #17 du Real Racing, où arrive la révélation 2023, Kakunoshin Ota, qui a fait des merveilles en Super Formula et chez Nakajima Racing. Associé au vétéran Koudai Tsukakoshi, ils devraient être dans tous les bons coups. 

Nakajima Racing continue son rôle de découvreur de talent en alignant Riki Okusa avec Takuya Izawa. Okusa, qui s’est révélé chez Gainer en GT300, avait une voie toute tracée avec Nissan, mais Honda a fait une belle prise avec ce jeune pilote prometteur. Chez Nakajima, il aura la possibilité d’apprendre le GT500 sans pression, et devrait se signaler en cours de saison quand les conditions seront réunies. 

 

Enfin, la #100 du team Kunimitsu voit le retour de Naoki Yamamoto après son grave accident de Sugo 2023. Performant à l’intersaison et en Super Formula, le pilote le plus capé de l’effectif Honda semble en pleine possession de ses moyens avec Tadasuke Makino. 

Plateau GT300  

 

Nouvelles GT3 et pilotes officiels 

 

Le GT300 se porte toujours très bien avec vingt-six voitures engagées et voit arriver de nouveaux châssis. Deux exemplaires de la Ferrari 296 GT3 seront au départ, la #6 du team LeMans avec Yoshiaki Katayama et Roberto Merhi, qui a semblé particulièrement à l’aise durant les essais d’intersaison, et la #45 du nouveau team PONOS Racing, exploité par Gainer, avec Kei Cozzolino et Lilou Wadoux.

Cozzolino s’est construit une jolie expérience des Ferrari à l’international avec ses participations en WEC, en ELMS et en GTWC et connaît bien le Super GT. Il sera un mentor idéal pour Wadoux et la paire a un gros potentiel sur le papier. 

La présence de Lilou Wadoux, pilote officielle Ferrari, pointe sur une implication plus nette des constructeurs non japonais. On retrouve également des pilotes officiels chez D’Station Racing, où Marco Sorensen fera l’intégralité de la saison sur la nouvelle Aston Martin Vantage GT3 #777 aux côtés de Tomonobu Fuji, et chez BMW Team Studie x CRS où le jeune Niklas Krütten fera équipe avec Seiji Ara, Bruno Spengler venant également en renfort sur les épreuves longues. Seul Mercedes Benz AMG fait confiance à des équipages entièrement japonais pour les quatre AMG GT3 engagées. 

JLOC a introduit en seconde partie de saison 2023 une version Evo 2 de la Lamborghini Huracan GT3. Pour 2024, les deux Huracan #87 et #88 passeront en spécification Evo 2, même si la #87 entame la saison avec le package Evo 1. 

 

Nouvelle Nissan Z GT300 

 

Du côté des voitures répondant au règlement GTA-GT300, la grosse nouveauté est l’arrivée d’une Nissan Z développée par Gainer. Le développement ayant pris du retard, la voiture n’a pas participé aux tests d’intersaison et fera ses débuts en piste à Okayama. Comme c’est le cas avec apr pour les Toyota, Gainer a développé la voiture, qui reprend le moteur de la GT-R GT3, sans l’appui direct de Nissan. 

 

La voiture, avec le numéro #11, sera pilotée par Ryuichiro Tomita et Keishi Ishikawa et chaussée en Dunlop. 

 

Nouvelles équipes 

 

Outre Ponos Racing citée plus haut, qui reprend l’engagement et l’équipe d’exploitation de la #10 du team Gainer, 2024 voit l’arrivée de Helm Motorsports qui engage sous le dossard #62 sa Nissan GT-R GT3 déjà victorieuse en Super Taikyu, pour une première saison d’apprentissage à ce niveau. 

Photo : GTA

Du côté des manufacturiers, Michelin, absent du GT500, se redéploie en GT300 en augmentant sa participation à trois voitures. Outre la BMW M4 GT3 Studie comme la saison dernière, le pneumaticien français équipera également la Ferrari 296 GT3 Ponos et la Toyota GR86 GT Shade Racing #20. 

 

A suivre 

 

Les nouvelles Ferrari et l’Aston Martin ont montré de belles dispositions durant les tests d’intersaison et font déjà office de favorites mais il faudra compter également avec la Lexus Lc 500 GT #31 du team apr, après une saison de mise au point, où arrive Kazuto Kotaka. 

Photo : GTA

Les Nissan GT-R GT3 commencent à montrer leur âge, mais il faudra suivre comme chaque saison la #56 où JP de Oliveira retrouve son ancien complice du GT500 Daiki Sasaki. Les deux vétérans seront à l’affût, tout comme les champions en titre de Saitama Green Brave où le jeune espoir Toyota Seita Nonaka fera équipe avec Hiroki Yoshida sur la Toyota Supra GT #52. 

Photo : GTA

Les équipages pro les plus homogènes devraient profiter de façon générale du nouveau format de qualification, que ce soit Goodsmile Racing et K2 Leon Racing ou R&D Sport Subaru. 

 

Enfin il faudra suivre avec intérêt l’injection des jeunes espoirs des constructeurs comme Yusuke Mitsui de la filière Honda engagé comme troisième pilote chez Up Garage, et Rikuto Kobayashi et Jin Nakamura chez apr, tous deux soutenus par Toyota Gazoo Racing.

 

Commentaires (1)

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Michel ENGELI

12 avr. 2024 • 22:23

Très complet et instructif. Ca fait du bien d'entendre parler de l'endurance au Japon. Merci.