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Louis Delétraz, l'horloger suisse de Wayne Taylor Racing with Andretti

IMSA
17 mar. 2024 • 14:00
par
Laurent Mercier
Louis Delétraz (Acura) et Sébastien Bourdais (Cadillac) ont tenu en haleine les spectateurs dans le final des 12H de Sebring qui a tourné à l'avantage du premier cité.
Photo : LAT

 

A 26 ans, Louis Delétraz se fait petit à petit un nom en Endurance. Après quatre saisons ponctuées de hauts et de bas en Formule 2, sans oublier un statut de pilote de développement chez Haas F1, c’est l’Endurance qui offre ses lettres de noblesses au fils de Jean-Denis Delétraz, lui aussi fidèle aux courses longues.

 

Avant de revenir sur son succès aux 12H de Sebring, un petit rappel s’impose. GPX Racing offre la possibilité au pilote suisse de découvrir les courses d'endurance en participant au GT World Challenge Europe sur une Porsche 911 GT3 R en 2020. Cette même année, celle de la pandémie, Louis Delétraz fait ses débuts aux 24H du Mans, certes virtuelles, pour le compte de Rebellion Williams eSports, une épreuve qu’il remporte en compagnie de Raffaele Marciello et deux gamers. Trois mois plus tard, il termine au pied du podium de la course réelle en Sarthe sur la LMP1 de Rebellion Racing.

Photo : LAT

La suite passe par la catégorie LMP2 et Louis Delétraz devient vite l’un des pilotes de référence. L’abandon de son Oreca 07/WRT dans le dernier tour des 24H du Mans 2021 alors que la victoire de catégorie LMP2 était en vue restera à jamais un crève-cœur et les deux deuxièmes places des deux dernières éditions n’y changeront rien.

 

Il y aura bien sûr les deux couronnes ELMS (2021 avec WRT, 2022 avec Prema) et le titre mondial décroché la saison dernière pour WRT. Les Etats-Unis et Wayne Taylor Racing lui font confiance l’an dernier sur les courses longues de l’ISMA sur l’Acura ARX-06. Quand il faut aller chercher la pole du Petit Le Mans, c’est à Louis Delétraz que l’équipe fait confiance en dépit d’une expérience moins importante du championnat que ses coéquipiers. Mission réussie pour l’un des pilotes les plus sympathiques du paddock mais pas le moins rapide.

 

Changement de statut cette année avec un rôle à plein temps sur la seconde Acura partagée avec Jordan Taylor et Colton Herta à Sebring (Jenson Button à Daytona).

Photo : LAT

Comme au Petit Le Mans à l’automne dernier, c’est Louis Delétraz qu’on a envoyé au charbon, cette fois pour le relais final face notamment à l’expérimenté Sébastien Bourdais. « La voiture était vraiment bonne dans le final », s’est félicité Louis Delétraz à l’arrivée. « Je savais que nous étions en position de l’emporter. Pour être honnête, cela représentait beaucoup de pression. Je n’ai jamais vraiment fait cela. Daytona était ma première fois. C’est donc la deuxième fois que je termine une course. »

 

Face à la Cadillac d’un Sébastien Bourdais toujours aussi rapide, Louis Delétraz et son Acura n’ont pas flanché. « Je voulais évidemment gagner et marquer des points au championnat », explique le Suisse. « J’ai vu que j’en avais l’occasion. Seb a été dur, mais juste, donc merci à lui. Dans le final, j’ai vu l’écart. J’ai foncé, j’avais plus de rythme et nous avons gagné. C’est fantastique et je pense me souvenir longtemps de cette course. »

 

Les courses IMSA restent intenses jusqu’au damier et les 12H de Sebring 2024 n’ont pas failli à leur réputation. Le duel Delétraz/Bourdais, Acura vs Cadillac, a tenu en haleine le paddock et les passionnés. « A chaque fois que je m’approchais, il y avait un drapeau jaune, ce qui ne m’aidait pas », se remémore le pilote Acura. « J’ai vu que j’étais fort sur les freins, surtout à basse vitesse dans les virages 7 et 10. Il était proche, il défendait bien à l’intérieur. J’étais à l’extérieur, il m’a serré. J’ai rapidement réalisé que je n’allais jamais réussir à l’extérieur, ce qui est tout à fait normal. C’est la course IMSA, c’est difficile. »

Photo : LAT

Le temps presse, les secondes s’égrènent et l’arrivée est proche. « J’ai réfléchi, j’ai vu un écart dans le virage 7 », sourit Delétraz. « Je me suis lancé, j’ai freiné et j’ai évité qu’il ne revienne. Je pense que nous avons eu plus de contacts sur la ligne droite. Encore une fois, c’était une course difficile, mais je pense que c’était juste. Nous avons tous les deux atteint le damier. Je n’aurais pas pu le faire tout seul. S’il ne m’avait pas respecté, nous aurions été tous les deux dans le mur. Je suis vraiment reconnaissant pour cela. »

 

Sous le damier, la Cadillac a concédé 891 millièmes sur l’Acura victorieuse de Wayne Taylor Racing with Andretti. De quoi mettre fin à sept ans de disette pour l’équipe de Wayne Taylor à Sebring qui cette année-là engageait une…Cadillac.

Photo : LAT

Commentaires (2)

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Fastdriver

17 mar. 2024 • 17:37

Bravo pour la victoire. Louis fait un dépassement magnifique. Ce fut viril mais c'est resté correct, en tout cas à travers l'écran.

Zorro

18 mar. 2024 • 8:16

Bravo à Louis et surtout bravo à Acura et WTR de lui faire confiance.