Clément Mateu (D'station Racing) : « Un pur bonheur »

En passant du GT World Challenge Europe (Endurance) au WEC, Clément Mateu avait conscience de la marche : nouveau championnat, nouveaux circuits, nouvelle équipe, nouvelle auto, nouveaux coéquipiers. Pour résumer, rien de commun avec le passé si ce n’est la catégorie GT3. Pour Clément Mateu, cette arrivée en WEC est le rêve d’une vie de passionné de sport auto.

Du temps de Hexis Racing, l’équipe qu’il dirigeait avec Philippe Dumas, l’objectif était d’amener l’équipe le plus haut possible et c’est le titre Equipes World GT1 qui avait récompensé la petite structure montpelliéraine en 2011. Treize ans plus tard, Clément Mateu est dans le baquet de l’Aston Martin Vantage GT3/D’station Racing en compagnie de Marco Sorensen et Erwan Bastard.

Pour son baptême du feu en WEC, direction le Qatar sur une course d’un format de 10 heures. Il y a plus facile pour débuter dans un environnement encore pu connu, surtout sans avoir bouclé le moindre kilomètre d’essais avec la Vantage GT3 avant le Prologue. A l’arrivée, le trio de la #777 est monté sur la troisième marche du podium. Une belle entame de saison pour le pilote Bronze du plateau de l’Aston Martin qui porte les couleurs Hexis et BODYFENCE, fruit de la R&D Hexis, qui donne un film adhésif transparent pour les voitures.

Difficile de faire mieux sur ce premier meeting…

Je suis très heureux de ce résultat sur une Aston Martin Vantage GT3 très efficace et très confortable si je dois la comparer avec ce que j'ai pu piloter dans le passé. La fenêtre de fonctionnement des pneumatiques est bonne, là aussi par rapport avec ce que je connaissais. J’ai trouvé une belle constance même si la fin du deuxième relais était plus compliquée, ce qui est normal.

Vous avez donc découvert l’Aston Martin Vantage GT3 directement au Qatar ?

Je n’avais pas eu l’occasion de rouler en essais avant le Prologue WEC et mon dernier roulage remontait à trois mois auparavant. J’avais bouclé un test sur une Mercedes-AMG GT3 où j’étais à 1.5s d’un pilote classé Silver. J’ai retrouvé les mêmes bonnes sensations dans l’Aston Martin où j’ai progressé en constance. J'ai pu faire jeu égal en performance pure avec Ian James, considéré comme la référence des pilotes Bronze sur une Aston Martin. La Vantage GT3 est assez facile à prendre en mains. On le dit souvent mais là c’est avéré. Elle met bien en confiance pour un pilote gentleman.

Ce podium est inattendu ?

Nous voulions prendre un maximum de points sur ce premier rendez-vous de la saison. Ce podium est parfait pour la confiance, pour le projet dans sa globalité. Pour moi, les 24 Heures du Mans ne seront pas au menu cette année, alors cette belle troisième place fait chaud au cœur.

Disputer le GTWC Europe la saison dernière vous a aidé ?

Principalement pour le trafic qui est bien plus perturbant et gênant en GT World Challenge Europe où le niveau est tellement élevé. Avoir eu la chance de partager mon baquet avec un pilote de la trempe de Fred Mako est un vrai plus pour progresser et pour la confiance. Il faut arriver à faire abstraction dans sa tête de ce qu’il y a autour. Personnellement, je n’ai pas rencontré le moindre souci dans le trafic au Qatar. Il y avait tout de même deux virages (T9, T14, ndlr) qui étaient plus compliqués à appréhender face aux Hypercars. La gestion des limites de la piste reste un paramètre important à gérer sur le plan de la stratégie. C’est un vrai enjeu.

Quel est votre premier sentiment sur le championnat et l’équipe ?

Le WEC est très qualitatif où il y a beaucoup de moyens. Pour un gentleman, c’est un pur bonheur. Quant à l’équipe, elle connaît son sujet et avoir les conseils de Valentin (Hasse-Clot) sur les meetings est un vrai plus. Le prochain meeting d'Imola va vite arriver. Je travaille sur simulateur avec Tom Dillmann. J’ai conscience d’avoir une belle marge de progression et de toujours travailler sur la constance. Ce sera la clé mais je ne tiens pas à brûler les étapes.