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WEC - James Cottingham (McLaren / United) : « Un rêve devenu réalité »

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17 fév. 2024 • 15:00
par
Thibaut Villemant
Patron du revendeur automobile DK Engineering, le Britannique de 39 ans va débuter cette année en WEC sur une McLaren 720 S GT3 du United Autosports. Et quelque chose nous dit qu'il sera l'un des pilotes Bronze à surveiller cette année...

Après les courses historiques et le British GT, vous voilà en WEC. Qu'est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ?

J'ai 20 ans de courses historiques à mon actif. Mais ces trois dernières années, je me suis lancé en GT3 en British GT, mas aussi aux 24 heures de Spa l'année dernière, sans oublier quelques autres épreuves.

 

Depuis que je suis enfant, je rêve de participer aux 24 Heures du Mans. Il y a beaucoup de pilotes Bronze comme moi, des professionnels qui ont un travail, qui rêvent de rouler dans un championnat de très haut niveau. Alors avoir l'opportunité de participer au championnat du monde d'Endurance et de piloter pour une équipe comme United Autosports est extraordinaire. Et avec une marque comme McLaren, c'est un rêve devenu réalité. Je ne m'attendais pas à ce que cela se produise si rapidement. Mais l'occasion s'est présentée à la fin de l'année dernière et j'ai sauté dessus à pieds joints.

 

🇬🇧 James Cottingham : "It's a dream come true"

 

Peut-on dire que l'abandon du LMGTE au profit du LMGT3 a accéléré la transition ?

Ca a facilité le franchissement du dernier palier, c'est certain. Avec le British GT, le GT World Challenge, les 24 Heures de Spa et toutes les autres courses que vous pouvez faire, les opportunités de passer du temps au volant d'une GT3 sont bien plus nombreuses. Il ne me reste plus qu'à transférer cela au WEC, un championnat de plus grand envergure et avec moult nouvelles règles à prendre en compte. Mais au moins, je n'aurais pas à me réhabituer à une nouvelle auto.

 

C'était donc un peu l'année ou jamais ?

Il me fallait saisir cette occasion. J'ai une vie très occupée, avec deux jeunes enfants, une maison en construction et une entreprise de 50 employés. Il me faut gérer tout cela en même temps. Mais j'ai le sentiment que c'était l'année pour le faire. L'an prochain, il y aura beaucoup de pilotes classés Bronze qui voudront être de la partie.

Les quelques personnes comme moi qui ont fait le grand saut sont toutes d'accord pour dire que cette année, il y a potentiellement un peu plus d'opportunités pour se lancer et - je l'espère - pour briller. Mais oui, pour répondre la question, l'arrivée du GT3 a facilité la transition.

 

Auriez-vous aimé connaître le GTE ?

Avec mon expérience des course historiques où il n'y a pas d'ABS, j'ai la sensation que j'aurais pu plutôt bien m'en sortir au volant d'une GTE, mais jamais l'opportunité ne s'est présentée.

 

Pendant l'intersaison, vous avez testé d'autres voitures, notamment la Lexus RC F GT3. Pourquoi avoir choisi le United Autosports ?

D'une manière générale, je suis très heureux de faire partie d'une équipe qui a connu autant de succès au Mans. Et le fait de participer au Championnat du monde d'Endurance avec une équipe britannique est très important pour moi, notamment en raison des personnes avec lesquelles j'ai déjà travaillé. Certains visages me sont déjà déjà familiers.

 

Évidemment, compte tenu de l'héritage de mon entreprise, certaines personnes supposaient que j'opterais pour Ferrari, mais je ne l'ai pas fait jusqu'à présent. Et je pense qu'aujourd'hui la McLaren représente le package le plus solide, plus encore avec une équipe comme United Autosports aux manettes.

 

Comment abordez-vous ce défi ?

Malheureusement, nous étions à Dubaï ces deux derniers jours (12 et 13 février. Ndlr) et la météo ne nous a pas permis de travailler correctement. J'ai donc repris l'avion dans la nuit pour revenir au bureau ce matin (mercredi 14 février. Ndlr). Nous avions du temps à tuer et nous sommes donc concentrés sur les changements de pilotes, les procédures, les règles à connaître...

© McLaren

Toutes les choses qui sont souvent laissées à la dernière minute et qui sont rapidement oubliées lorsque vous êtes sur un meeting de course. Il y a toujours un incident ou une panne mécanique qui nécessite une attention particulière et qui nous empêchent de travailler ces détails qui n'en sont pas. D'une certaine manière, il a donc été très utile pour nous d'avoir ces deux derniers jours ensemble pour passer en revue toutes ces choses que nous ne pouvons faire en temps normal.

 

Et vous pouvez compter sur vos coéquipiers...

J'ai deux coéquipiers (Nicolas Costa et Grégoire Saucy. Ndlr) qui n'ont pas vraiment l'habitude des changements de pilotes. En fait, bizarrement, en tant que gentleman de l'équipe, j'ai fait beaucoup de courses d'endurance, surtout en historique. J'apporte donc en quelque sorte ma pierre à l'édifice, en montrant la voie à suivre. D'autant que je sors tout juste d'une saison d'Asian Le Mans Series. 

 

Mais les gars avec qui je suis sont très concentrés sur ce qu'ils ont à faire et ils arrivent avec l'envie d'apprendre. Ils sont pleinement conscients de leur côté débutant en Endurance. Mais j'ai toute confiance en leur pointe de vitesse. Ce sont des coéquipiers très calmes et de haut niveau, comme j'ai déjà pu le constater.

 

En LMGT3, le pilote Bronze est responsable des qualifications. Ce défi vous plaît-il ?

J'ai déjà eu trois week-ends d'expérience en Asian Le Mans Series et presque en British GT avec des séances de qualification de 50 minutes partagées entre les deux pilotes. J'y suis donc habitué et j'ai vraiment hâte d'y être. L'Hyperpole était super à suivre l'année dernière au Mans. 

 

Ce sera vraiment intéressant de voir comment l'équipe se prépare pour cette séance de qualification lors des sessions d'essais libres. Je pense que c'est une très bonne façon d'impliquer tous les pilotes de l'équipe. Chacun aura un rôle prépondérant à jouer.

 

D'autant plus que la LMGT3 bénéficiera d'une plus grande visibilité, puisqu'il n'y a plus qu'une seule catégorie GT depuis l'année dernière... 

En tant qu'observateur du WEC, je pense que c'est une bonne chose qu'il n'y ait plus qu'une seule catégorie GT. Ainsi, nous n'avons plus de GTE Pro / GTE Am. Le fait que chaque voiture soit effectivement une voiture Pro/Am crée une grille incroyable. Je pense donc que c'est une très bonne chose et que c'est un très bon moyen de s'appuyer sur les points forts de chaque pilote. Par conséquent, la contribution de chacun au week-end de course est tout aussi importante, et il n'y aura pas moyen de passer sous silence le manque de capacité ou de talent du pilote le plus faible du trio.

James Cottingham

39 ans

  • 2016 : Une course en Michelin Le Mans Cup (Lamborghini Huracan GT3)
  • 2021 : Deux courses en British GT (Mercedes-AMG GT3)
  • 2022 : 4e British GT (Mercedes-AMG GT3)
  • 2023 : 2e British GT (Mercedes-AMG GT3) ; 24 H. de Dubaï (McLaren 720 S GT3) ; 24 H. de Spa (Mercedes-AMG GT3)
  • 2023-24 : 13e Asian Le Mans Series (McLaren 720 S GT3)

Commentaires (1)

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simonb42

18 fév. 2024 • 19:21

Le mec est proprio d’une des Dallara Oreca Judd Playstation et l’a souvent exercée à Goodwood, capable de faire le shakedown d’une 550 Prodrive restaurée par son entreprise et peut être vu faisant le tour du proprio des trois ténors de l’âge d’or du GT1 sur YouTube… Je suis jaloux; un peu.