Le trio vainqueur de GP Explorer au départ des 24H du Mans ?
« Mais c’est pas fini ! » La petite phrase prononcée par Squeezie sur le podium de GP Explorer 2 pose bien des questions. Un GP Explorer 3 ? Possible mais ça commencerait à faire du réchauffé. Si le but est de uniquement de battre le record de vues sur Twitch chaque année, l'idée est naze frérot.
Lors d'un entretien sur France Bleu Maine, Pierre Fillon a peut-être donné un élément de réponse. « L’objectif secret est de mettre les trois vainqueurs (GP Explorer 2) dans une voiture de course aux 24H du Mans », a confié le président de l'ACO en guise de conclusion.
Passer d'une Formule 4 sur un événement entre personnes du même monde à la plus grande course d'endurance au monde, la marche est haute, très haute. On ne peut que constater que les deux éditions de GP Explorer ont été un franc succès. Là-dessus, personne ne peut dire le contraire. N'oublions pas que les 60 000 personnes présentes auraient fait le même déplacement pour voir leurs idoles s'affronter sur un court de tennis à Roland Garros. Est-ce que les 250 000 personnes qui viennent aux 24H du Mans feraient le même déplacement pour aller voir les pilotes des 24H à Roland Garros? La réponse est non.
« Nous étudions différents scénarios », a précisé le président de l’ACO. « Il y aura un autre événement sans forcément refaire la même chose. Est-ce que ce sera 2024 ou 2025 ? Il faut déjà faire un debriefing avec Squeezie. » Pierre Fillon en a profité pour rappeler que les 60 000 tickets sont partis en un éclair et que la liste d’attente comprenait environ 200 000 personnes. On aurait donc pu avoir autant de monde pour GP Explorer qu'aux 24H du Mans ?
Après les gamers aux 24H du Mans du début des années 2010, la prochaine étape passera-t-elle par les créateurs de contenu ? On entend d'ici les critiques pour dire que c'est n'importe quoi. Pour ma part, je suis trop vieux pour tout ça (surtout en prenant un an de plus aujourd'hui) et le sport auto que j'aimais tant s'éloigne à petit feu. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut capter la nouvelle génération à s'intéresser au sport auto. La mode actuelle est de surfer sur la vague du moment. Il fallait des féminines parce que c'est dans l'air du temps et les filles qui roulent actuellement montrent que c'est possible. Ces filles ne sont pas féminines, elles font partie des pilotes et elles tiennent leur rang. Chapeau les filles car vous êtes forcément dans l'oeil du cyclone des détracteurs.
Le phénomène de société des créateurs de contenu est bien présent même si je n'en comprends pas tous les codes. Je parle encore de tête-à-queue et pas de spin. Ce que je constate, c'est que les constructeurs rampent tous devant eux parce qu'ils font des vues. Vont-ils vendre plus de voitures pour autant ? Sur les 60 000 personnes présentes au Mans, combien ont l'envie, sans parler des moyens, d'acheter une Alpine ou une Porsche ? Par contre, quand un média, Endurance-Info pour ne pas le citer, publie une info vérifiée en avant-première, on en fait un scandale d'état. C'est comme si on avait révélé qui avait tué JFK. Entre les retraits d'accréditation et les menaces, nous sommes passés par toutes les couleurs ces dernières années.
Pour en revenir aux gamers, Nissan avait mis en place tout un système de détection et de formation. Combien des lauréats de la Nissan GT Academy roulent-ils aujourd'hui à plein temps ? Aucun ! Ils ont vécu leur rêve de percer dans le monde du sport auto, certains avaient du talent mais tous font autre chose.
Mettre des créateurs de contenu derrière un volant pour aller au Mans, pourquoi pas s'ils le méritent, s'ils peuvent piloter à plein temps. Je ne suis pas pilote, donc ce n'est pas à moi de juger. Je dis juste que si c'est uniquement pour surfer sur la vague, on se trompe de combat. A une époque où Snapchat a sa messagerie éphémère, où les stories Instagram ne dépassent pas 60 secondes, où la durée des vidéos sur TikTok est de 15 à 30 secondes, il va falloir séduire cette nouvelle génération à suivre des courses d'endurance de plusieurs heures, créateurs de contenu en piste ou pas. Les partenaires tels que Deezer, Samsung ou NordVPN peuvent aider à cela mais dans ce cas, ils ne miseraient pas pour être sur une Porsche ou une Ferrari, mais bien sur une personne physique qui devra de toute façon abandonner son pseudo pour avoir une licence FIA.
L'histoire n'est peut-être pas terminée mais attention à ne pas galvauder l'Histoire des 24 Heures du Mans sur l'autel du clic.
Commentaires (30)
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Ardiroco
19 sep. 2023 • 21:07
jules.spitz@gmx.net
19 sep. 2023 • 21:20
TiPi_MiouMiou
19 sep. 2023 • 21:37
Si en plus on leur pique des places...
Jean-Luc Orban
19 sep. 2023 • 21:42
gulfman
19 sep. 2023 • 21:56
Il s'agit juste d'une évolution de cette catégorie de pilote qui ont toujours fait partie de la course.
Ça fait partie du folklore.
Si un jour un influenceur sérieux fait 2ème sur une Porsche privé, on dira "oui, mais c'était différent, il s'agissait d'un vrai pilote"
Au pire, ça fera une chicane mobile ou un bac à gravier au deuxième tour... Ce qui fait également partie de l'histoire du Mans.