Supercars

Chronique Kévin Estre : « Un bon résultat »

18 sep. 2023 • 12:00
par
Pierre Tassel
A peine sorti de sa Ford Mustang GT, avec laquelle il a pris une encourageante 6e place au Sandown 500, Kévin Estre s'est confié à Endurance-Info sur cette première expérience en course en Supercars.
© Penrite Racing

Cette fois, la plongée dans le grand bain du Supercars australien était bien réelle. Après avoir pu bénéficier d'essais préparatoires sur le circuit de Winton, pour s'acclimater à ce nouvel environnement, à la Ford Mustang GT et au Penrite Racing, Kévin Estre nous avait fait part de son ressenti sur ces premiers roulages avant de débuter le week-end dernier sur le circuit du Sandown 500, première épreuve Endurance de la saison.

Première partie de la chronique de Kévin Estre

 

Equipier de Matthew Payne sur la Ford n°19 - Penrite Racing, le Français a réalisé une solide prestation, tant en qualifications qu'en course. Un temps placé dans le top 3 de l'épreuve, le pilote officiel Porsche et son équipier terminent finalement 6e et meilleurs représentants du clan de l'ovale bleu, face aux Chevrolet Camaro dominatrices avec Broc Feeney et Jamie Whincup, lauréats avec le Red Bull Ampol Racing / Triple Eight Engineering.

 

Peu de temps avant de prendre son avion, Kévin Estre s'est confié à Endurance-Info pour débriefer cette première en Supercars.

 

« Le week-end s'est bien passé au global, même si au début lors des essais, il nous en manquait un peu. La voiture était assez difficile à conduire. Nous n'avons pas beaucoup de pneus durant les meetings et la dégradation est assez importante. C'est donc assez difficile d'avoir une vraie lecture de l'auto et, pour moi, de prendre confiance, d'apprendre la piste et régler la voiture, tout en donnant des tours à Matt.

 

Il faut savoir qu'en Supercars, le quota de pneus est assez réduit, et cela n'aide pas avec la dégradation. Il faut arriver à estimer l'équilibre avec l'essence et les pneus, neufs ou usés. Nous avons cinq trains de gommes à partir de la qualification, sachant qu'ils en passent trois durant cette session. Il faut savoir gérer les pneus, bien plus que ce à quoi je suis habitué. L'expérience du WEC m'a toutefois clairement aidé, et j'ai vite compris la dégradation et j'ai réussi à rouler dans la limite de la gomme sans trop glisser.

 

C'était aussi très important d'avoir la seconde Ford dans l'équipe avec deux pilotes très expérimentés (David Reynolds et Garth Tander, Ndlr). Nous sommes allés dans une autre direction durant les essais, mais nous sommes revenus plus vers leur setup pour la qualification. Il n'y a aucune barrière entre les deux équipages dans l'équipe, et les deux voitures travaillent bien ensemble. Matt roule très bien mais cela reste sa première saison. David et Garth n'ont rien à prouver et aident largement l'équipe. J'ai pu bénéficier d'autres datas que celles de Matt. Penrite Racing a été l'une des rares équipes à avoir deux voitures pour se battre devant. Dans le Shoot-Out, il y avait seulement Triple Eight, Erebus et Penrite Racing avec deux voitures. Matt a fait une excellente session pour passer dans le Shoot-Out, et ensuite terminer 7e.

© Penrite Racing

Le matin au warm-up, je me suis fait une petite frayeur en manquant la pédale de freins quand j'ai voulu freiner un peu tard. Quand j'ai repris la pédale, je suis allé tout droit. Je ne suis donc pas parti super confiant pour la course.

 

La course, justement, c'était très animé ! J'ai pris un bon départ même si Garth a été un peu meilleur. J'ai pu passer une voiture avant de me battre avec Tim Blanchard. Dans cette lutte, dans le deuxième tour, j'ai fait une petite erreur, assez similaire à celles que je faisais en essais, en touchant l'herbe avec le côté gauche. Ce sont de grosses voitures et je juge encore un peu mal la largeur, tout en étant assis du côté droit dans l'habitacle. Il faudra faire attention à Bathurst avec les murs. J'ai ensuite pris mon rythme et le pilote devant commençait à perdre du temps. J'ai essayé d'attaquer sur un tour, tout en étant prudent, car on peut vite le payer avec les pneus. Je me suis rapproché et j'ai pu passer au premier virage.

 

Garth Tander a malheureusement cassé quelque chose sur la suspension sur l'autre voiture et a perdu une roue arrière. Le Safety Car est sorti, mais nous avons perdu une place aux stands. Il faut savoir que c'est très libre en termes de stratégie. Mais comme les pneus ne tiennent pas sur la capacité du réservoir, beaucoup d'équipes rentrent avant et choisissent de mettre moins d'essence pour faire un relais de 30 tours. D'autres parient sur les voitures de sécurité. Je suis ensuite remonté en troisième position après un dépassement, en étant pas loin de Whincup, ce qui était vraiment bien. Il est une légende du Supercars et une référence. Nous étions alors première Ford. Mais les Chevrolet Camaro étaient un peu plus vite que les Mustang. Lors de mon arrêt, nous sommes troisième. C'est surtout lors des séquences d'arrêts que nous avons un peu perdu de temps. Nous terminons quand même 6e et première Ford, ce qui reste un bon résultat. L'équipe a fait un très bon travail.

 

Je ne vais pas rouler avant Bathurst. Les essais sont limités, et j'en ai déjà eu plus que les autres, avec une journée qui m'était dédiée. Il fallait que je découvre tout. »

 

Endurance-Info vous fera vivre Bathurst 1000 avec Kévin Estre le mois prochain avec d'autres épisodes de cette chronique.

Commentaires (1)

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PitchCH

18 sep. 2023 • 16:33

Premier Ford pour une première, c'est honnête. Intéressant aussi d'avoir des retours "de l'intérieur", tant au niveau strat que tyre management. C'est rare d'avoir ces feedbacks précis sans être dans les paddocks, même pour les courses européennes!