GTWC Europe

Niki Leutwiler, toujours bon pied bon oeil et champion Pro-Am 2023

GT World Challenge Europe
17 aoû. 2023 • 12:00
par
lmercier
A près de 63 ans, Niki Leutwiler vient de remporter le titre Pro-Am en GT World Challenge Europe sur une Porsche 911 GT3 R.
Photo : Jules Benichou

Gentleman driver dans tous les sens du terme, Niki Leutwiler poursuit cette saison sur la scène internationale du GT. Après le WEC en 2022 chez Project 1, on retrouve le pilote suisse en GT World Challenge Europe sur une Porsche 911 GT3 R alignée par Car Collection Motorsport en compagnie de Alex Fontana et Ivan Jacoma où le trio est déjà titré en Pro-Am à une manche de la fin de saison. La paire Leutwiler/Jacoma roule en parallèle en GT4 European Series sur une Porsche Cayman GT4.

 

A 63 ans, Niki Leutwiler, qui compte trois départs aux 24 Heures du Mans, se plaît toujours autant derrière un volant même si le début de saison 2023 n’a pas été simple.

Photo : Patrick Hecq

Si la deuxième partie de saison a été sans fausse note, le début a été pour le moins compliqué avec cette nouvelle Porsche 911 GT3 R…

 

Le premier meeting à Monza a été désastreux et très difficile à digérer. L’accident avant la première chicane a été fort. Finalement, on s’est retrouvé devant tout le monde en arrivant au Nürburgring avec pas mal de points d’avance au championnat. Comme quoi il ne fallait pas se relâcher.  La voiture d’une construction fabuleuse, à savoir un pas de plus vers la 911 RSR. Elle est encore mieux pensée que l’ancienne. Toutefois, les réglages sont plus compliqués à trouver. Porsche a fourni trois possibilités de réglages de base, la troisième étant une combinaison des deux premières. Sur un plan plus général, c’est une première année assez difficile pour la nouvelle 911 GT3 R.

 

Changer d’équipe d’exploitation en cours de saison n’est pas un frein à la performance ?

 

Nous avons débuté la saison avec Car Collection Motorsport, et ce jusqu'aux 24H de Spa. Maintenant, nous sommes avec Dinamic GT pour la fin de saison. Le gros point positif est que les deux équipes sont très compétentes avec une grosse connaissance de la marque Porsche. Je dispute en parallèle le GT4 Europe qui était un souhait de Ivan Jacoma pour gagner le championnat Am. Il roulait l’année passée avec Alex. Là, il faut admettre que l’on galère un petit peu. Le niveau est très relevé et passer d’une GT4 à une GT3 n’est pas évident mais nous le savions avant le début de saison. Les choses viennent petit à petit.

Photo : Kevin Pecks

Que retenez-vous des 24H de Spa ?

 

Les 24 Heures de Spa 2023 restent une très belle expérience, certainement la meilleure pour moi sur une course de 24H. C’était ma troisième édition avec Nico Menzel qui est le coéquipier parfait, toujours très calme. Tout le monde avait le sourire toute la semaine malgré les soucis rencontrés en début de semaine. Nous sommes restés sur la même philosophie jusqu’au moment où nous avons trouvé ce fameux souci. Jusqu’au warm up, c’était très compliqué. La stratégie mise en place par l’équipe était parfaite, avec dans comme premier objectif de prendre des points au championnat à 6 et 12 heures en passant en tête de la catégorie après 6 heures et 2e à mi-course. Ensuite, nous avons compris que nous pouvions jouer un bon résultat à l’arrivée dans la catégorie Pro-Am.

 

Ces 24H de Spa restent une course internationale où les gentlemen ont toujours leur place ?

 

Les 24H de Spa restent une course difficile, notamment pour ceux qui n’ont pas l’expérience du championnat GT World Challenge Europe. Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que la direction de course a été bien plus stricte avec les limites de la piste, ce qui fait que ça a calmé les esprits. Notre stratégie était de ne pas prendre la moindre pénalité. Au final, nous en avons pris une seule. Tout cela nous a permis de rester concentré sur la course. Je dois aussi mettre l’accent sur la qualité des pneumatiques par rapport aux années passées avec moins de pick up. Pour nous les gentlemen, quand tu es poussé par un pro, tu es contraint de sortir de la trajectoire et prendre du pick up. Tu perds trois à cinq secondes au tour, mais cette année c’était nettement mieux. Cette course est devenue plus sympa que les années passées.

Photo : Jules Benichou

Avec le GT3 qui arrive en WEC et au Mans, cela peut donner des envies d’un retour ?

 

Le GT3 au Mans est cher. J’ai eu le privilège de disputer une saison de WEC qui a démarré difficilement mais qui s’est très bien refermée par une victoire à Bahrain. Je me sens vraiment privilégié d’avoir pu faire cette saison 2022 en WEC et je ne suis pas certain de pouvoir la répéter. C’est aussi pour cela que je n’ai pas pu rouler en WEC cette année car l’équipe devait trouver un budget plus conséquent.

 

Maintenant que le titre Pro-Am est en poche, vous travaillez sur 2024 ?

 

C’est toujours plus dur d’avoir des plans assez tôt dans l’année car les équipes le savent et c’est plus cher (rires). Je veux déjà bien terminer la saison avant de penser à 2024. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne devient pas riche en faisant du sport auto. J’ai 63 ans et 40 ans de compétition.

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