FFSA GT

LS Group, le tronc commun entre Autosport GP et IMSA Performance

FFSA GT
GT4 European Series
8 juil. 2023 • 13:00
par
lmercier, au Val de Vienne
LS Group passe à la vitesse supérieure cette année avec d'un côté Autosport GP, de l'autre IMSA.
Photo : Jules Benichou

Quand on parle de LS Group en 2023 sur les circuits, on doit séparer l'entité en deux avec d'un côté Autosport GP LS Group Performance et IMSA LS Group Performance. Si la partie Porsche Cup et historique est confiée à IMSA, le moderne est pour Autosport GP, l'équipe de Gilles Zaffini.

 

En plus de l'Alpine Europa Cup, l'écurie lyonnaise roule cette saison en FFSA GT et GT4 European Series avec Alpine, sans oublier des débuts en GT3 afin de prendre la température de la catégorie pour arriver jusqu'aux 24H du Mans. Après Spa et avant Misano, Gilles Zaffini est au Val de Vienne pour le FFSA GT. 

 

Autosport GP s'était contenté de l'Europe en 2022. Cette année, vous rajoutez la France. Le championnat national est important ? 

 

La France est un enjeu important pour nous car il faut aligner deux Alpine sur deux programmes au lieu d'un. On mise aussi sur la classe Am avec Laurent Hurgon et Alain Ferté. L’équipe a fait ce qu’il fallait avec beaucoup de travail durant l’hiver sur la fiabilité des autos, aussi bien de la part du constructeur que de l’équipe et du staff. L’arrivée de Georges (Kaczka) a amené un plus pour la réglementation et le relationnel avec le promoteur. A mi-saison, l’ensemble est positif et je ne regrette pas le choix de nos deux programmes. 

Photo : Patrick Hecq

Sur l’Europe, ça fonctionne plutôt bien avec des Alpine qui jouent le haut de classement. Notre équipage Am se bat aussi pour le titre. En revanche, c’est plus compliqué en Alpine Europa Cup avec des jeunes pilotes sur un plateau qui s’est rajeuni. Il faut arriver canaliser tout cela, ce qui va se faire naturellement.

 

Tendre vers deux programmes est la solution idéale ? 

 

Faire un double programme est clairement une bonne idée même si le calendrier n’est pas simple. Ce double programme permet aussi aux pilotes de beaucoup rouler et de prendre de l’expérience. Le choix de l'Alpine est audacieux. La marque est présente en F1, en Endurance, à Pikes Peak, en coupe de marque, en GT4, en rallye. Dans l’ensemble, l’évolution 2022 va dans le bon sens. La voiture est juste fabuleuse, bien née et assez simple à réparer même si elle demande d'en prendre soin. A Spa, nous avons connu une sortie de piste et trois jours plus tard, la voiture est remontée pour le Val de Vienne. Le staff est identique aux deux programmes.

Photo : Jules Benichou

Et la BoP ? 

 

On fait tout pour faire abstraction de la BoP. Elle est comme elle est. A nous de faire du mieux possible avec ce que l’on a. Il faut que les pilotes arrêtent de trouver des excuses avec la BoP. C’est une perte de temps et d’énergie.

 

Comment se passe la relation avec IMSA ? 

 

L’association avec IMSA se passe bien. La clé de voute est Franck Rava. Franck a monté l’équipe avec Raymond Narac, il a l’histoire, la volonté et toujours l’envie. Son objectif est identique à celui d’Edouard Schumacher et le nôtre, à savoir aller le plus haut possible. Le but est de faire les choses bien et de ne pas brûler les étapes. On a beaucoup à apprendre avec Franck. Je pense qu’à terme, nous allons mixer les équipes pour l’expérience, les connaissances et voir différentes manières de travailler.

 

Il n’est pas prévu de réunir les deux entités dans un même lieu. On parle de IMSA LS Group Performance et Autosport GP LS Group Performance. Le tronc commun est LS Group Performance avec à l’intérieur Autosport GP et IMSA. Nos deux entités sont vraiment axées sur la course, moins sur la communication (rires). Il faut laisser cela aux gens qui savent faire et sur le sujet, nous avons Edouard. On doit lui amener du contenu et ensuite il communique.

 

Que retenez-vous des débuts de l'équipe en GT3 ?

 

Road to Le Mans a été une expérience fantastique à tous les niveaux. C’est le retour au Mans de IMSA et dans le même temps une découverte pour nous. 2023 marquait le centenaire et tout était magique. A terme, notre objectif reste les 24H du Mans. Comment allons-nous y aller ? On ne sait pas encore mais on travaille le dossier. L’idéal pour nous serait d’y arriver avec nos équipes respectives, IMSA, Autosport GP et les pilotes que nous faisons rouler. Ce qu’on veut, c’est y être.

Photo : MPS Agency

La Porsche 911 GT3 R sera de retour en piste cette saison ?

 

On devrait revoir la Porsche cette année. On espère une place en Le Mans Cup en fin de saison, on regarde aussi les 24H Series, voire le dernier meeting de l’Ultimate Cup Series afin de tester des pilotes. On a aussi envisagé les 24H de Barcelone.

 

Les programmes 2024 sont à l'étude ?

 

Le plan 2024 se dessine avec le Lamborghini Super Trofeo Europe où nous ferons rouler deux ou trois autos. Lamborghini est une marque de LS Group et Autosport GP doit aussi évoluer. Le format correspond bien à l’équipe avec une compétition monotype. On peut aussi faire passer les pilotes de l’Alpine Europa Cup en Lamborghini Super Trofeo. La formule nous correspond bien avec en plus Lamborghini qui est présent à haut niveau en GT3 et Hypercar. 

 

Voir l'équipe avec Lamborghini en GT3 à l'avenir fait partie des options ? 

 

Tout est possible. Nous aurons déjà une Porsche 911 GT3 R en piste la saison prochaine et en fonction de la demande, pourquoi pas une deuxième GT3 qui pourrait potentiellement être d’une autre marque. On se cherche un peu pour savoir si on veut une auto performante ou une financée par les pilotes. Il n’est pas exclu de voir une GT3 dans un championnat et une deuxième dans un autre. On souhaite aussi avoir une féminine afin de la faire progresser.

 

Le Mans dès 2024 ? 

 

Il n'y aura pas de dossier pour Le Mans en 2024 car ce serait trop prématuré. L’équipe n’est pas prête pour une telle course. A terme, l’envie est le WEC avec Le Mans. On ne cherche pas un one shot, mais bien d’y aller sur plusieurs années. Idéalement, Le Mans serait dans quatre ans. Il faut aussi tout ce qu’il y a autour avec l’événementiel et la communication. Avec Franck, nous sommes plus sur la partie technique.

Photo : MPS Agency

Il y a l'envie de rester en GT ? 

 

Le team a vocation à rester en GT. Pour aller plus haut, le problème reste le budget. On doit déjà faire quelque chose de bien en GT. Pour ce qui est du GT4, on ne reste pas fermé mais les choses pourraient bouger. L’Alpine Europa Cup se poursuivra car la formule monotype nous plaît avec des primes à l’arrivée et la possibilité d’évaluer des pilotes. L’équipe doit aussi se creuser la tête pour être au-dessus du lot, LS Group possède trois Centres Alpine. L’entrée en compétition en Alpine Cup est comparable à ceux qui débutent par la Formule 4 avant de passer en F3.

 

Quel regard portez-vous sur Lilou Wadoux que vous avez fait débuter ?

 

C'est une vraie fierté de la voir où elle est maintenant chez Ferrari. Avec Lilou, le contact est toujours là. C’est là où on se dit qu’on ne s’est pas trompé car elle n’a pas oublié d’où elle venait. Dès ses débuts lors de la finale Renault Clio Cup au Paul Ricard, elle était de suite plus vite qu’un Nicolas Milan qui est la référence. Là, on a vu qu’on avait une pilote qui pouvait aller bien plus haut. Lilou a la particularité de s’intéresser aux réglages, à la mécanique de la voiture, par exemple pourquoi la boîte de vitesses a un souci, pourquoi les freins ont telle ou telle réaction. Son retour technique est impressionnant. Elle monte dans la voiture, elle entend s'il y a un bruit de roulement, du jeu dans le train avant. Elle ressent très bien l’auto et elle n’a jamais été dans les problèmes sur la piste. Elle a toujours joué l’intelligence de course. Humainement, c’est une belle rencontre. Elle ne doit rien à personne, aussi bien son talent que son charisme.

Lilou Wadoux en Alpine Cup chez Autosport GP en 2021 (photo : Autosport GP)

 

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