24H Spa

Manthey EMA, la sympho « nuit » inachevée

GT World Challenge Europe
3 juil. 2023 • 15:10
par
Pierre Tassel, à Spa
Longtemps en lice pour la victoire, la Porsche 911 GT3 R n°92 - Manthey EMA « Grello » n'a pu accrocher un podium malgré la prestation d'ensemble de Kévin Estre, Laurens Vanthoor et Julien Andlauer, notamment durant la nuit.
© SRO Motorsports

Ils ont intensément animé la fin de course pour la dernière place sur le podium des 24 Heures de Spa. La lutte entre Nicki Thiim (Audi R8 LMS GT3 n°17 - Scherer Sport PHX) et Kévin Estre (Porsche 911 GT3 R n°92 - Manthey EMA) de la dernière heure restera l'un des moments marquants de l'édition 2023, tournant finalement à l'avantage du Danois.

 

Une bagarre dans laquelle le Français a dû composer avec une voiture sans diffuseur arrière, conséquence d'un contact plus tôt avec une Mercedes.

 

« Nous arrivions à revenir toutefois, ce qui était incroyable, car la voiture était difficile à piloter, souligne Kévin Estre avec Endurance-Info. Nicki a été fair-play et moi aussi je pense.

 

Ce qui nous a gêné, ce qui nous a manqué durant toute la course, ce sont les sorties de virages. A part en pneus neufs, où nous avions beaucoup de motricité, et nous pouvions dépasser, sinon quand le jus du pneu était passé, nous n'arrivions pas à doubler, et nous passions trop de temps dans le trafic. C'est ça qui nous coûte à mon sens le podium sur la fin. Je suis resté pendant quasiment tout un relais derrière l'Audi n°66 et j'ai perdu beaucoup de temps, quand les autres ont fait l'écart. »

 

Une dernière marche du podium qui n'aurait pas été illogique après une course où la Porsche « Grello » a été presque tout le temps aux avant-postes, après une première remontée dans le peloton en début de course. C'est notamment pendant la nuit que la n°92 a pu exprimer tout son potentiel, en rencontrant des conditions plus favorables.

 

« La nuit, nous étions les plus rapides, confirme Kévin Estre. La balance était meilleure la nuit, et nous glissions nettement moins avec le train arrière, car nous avons lutté avec du survirage. Dès que le jour s'est levé, et même si les températures n'ont pas beaucoup augmenté, la voiture est redevenue compliquée. A certains moments, c'était vraiment limite. Nous avons aussi eu des soucis de pneus durant la course avec deux ou trois délaminations. »

© Porsche Media

Julien Andlauer : « notre choix d'avoir une voiture agressive »

 

Aux côtés des deux anciens lauréats de l'épreuve, Julien Andlauer a réalisé une prestation sans accros sur ces 24 Heures de Spa 2023.

 

Fort de deux participations avec ROWE Racing en 2020 et Toksport WRT en 2022, le champion Porsche Carrera Cup France 2017 avoue ne pas avoir de regrets quant à l'issue de la course, avec cette 4e place.

 

« C'est je pense le mieux que nous pouvions faire, nous indique le Français dans la voie des stands après la course. Nous avons vraiment réduit l'écart sur la fin, et nous pouvons être contents. Nous avons tous roulé à fond tout le temps. Si nous n'avions pas pris de pénalités, (deux fois 30" pour dépassements des limites de la piste) cela n'aurait pas été fondamentalement différent.

 

C'était notre choix d'avoir une voiture agressive, ce qui nous aidait à tenir dans le trafic. Au niveau stratégie, nous avons toujours fait les bons choix, avec des arrêts au bon moment. Les Full Course Yellow nous ont même servi à une ou deux reprises.

 

C'était une super expérience. Manthey EMA nous a offert un environnement vraiment très professionnel, avec beaucoup de datas. Cela permet de ne pas s'éparpiller, surtout que nous n'avions pu réaliser qu'une seule des deux journées des essais officiels en raison d'essais DTM pour l'équipe. Donc nous n'avions pas forcément beaucoup de données avant la semaine, sachant que les roulages y sont limités. Avec les interruptions et l'annulation des essais de nuit, je n'ai dû avoir que 5-10 tours avant la Superpole.

 

Nous nous lançons dans la course, sans dire dans l'inconnu, mais nous ne savions pas réellement comment serait l'évolution de la voiture sur une longue durée, avec la dégradation. »

 

Sacrée à plusieurs reprises aux 24 Heures du Nürburgring, il faudra attendre encore un peu pour voir Manthey sur la plus haute marche du podium belge.

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