WEC

Loïc Duval (Peugeot 9X8 n°94) : « Tant que nous ne gagnerons pas, nous ne serons pas satisfaits »

WEC
19 avr. 2023 • 9:00
par
Thibaut Villemant, à Portimão
Lucide quant à la situation chez Peugeot malgré une course encourageante à Portimão, le vainqueur des 24 Heures du Mans 2013 a pris le temps d'échanger avec les médias dimanche soir, quelques minutes seulement après l'arrivée.
© Peugeot Sport

Après le cauchemar de Sebring, comment jugez-vous ce week-end ?

Le week-end, dans son ensemble, a été largement mieux qu'à Sebring. Nous nous y attendions, mais cela s'est confirmé. En performance nous étions plutôt bien. Nico (Müller. Ndlr) a fait un super relais au début. C'était propre, avec un bon niveau de performance. 'Gus' a pris la suite et était dans le même rythme. Et à partir de la moitié de son relais, nous avons commencé à rencontrer des soucis avec ce capteur FIA (couplomètre ayant contrait l'équipe à opter pour un mode défaut. Ndlr) qui fait que nous avons fini la course avec moins de puissance, avec tout ce que cela implique en termes de difficultés supplémentaires.

 

LIRE AUSSI :

 

La satisfaction domine tout de même ce soir n'est-ce pas ?

Au niveau opérationnel, sur notre voiture, nous avons tout bien fait aujourd'hui (dimanche. Ndlr). Après, tout n'a pas été parfait. Nous avons pu constater que Toyota et Ferrari sont un cran au dessus en performance, mais il nous a aussi été donné de voir que nous pouvions nous battre avec Cadillac et Porsche. Je pense qu'en perfo pure, sans ce problème (de capteur. Ndlr), nous aurions joué la quatrième place, et ça ça fait plaisir.

 

Comment avez-vous géré la fin de course, avec ce problème de capteur ?

Honnêtement, les deux dernières heures et demie, nous avons un peu été en mode survie (en raison du souci de capteur. Ndlr). La n°93 a aussi eu ce petit souci (changement de direction assistée. Ndlr) avant le départ, mais ils ont fait une très belle course. Nous avions opté pour deux stratégies un peu différentes, ce qui va nous permettre d'apprendre certaines choses. Et c'était important pour toute l'équipe d'avoir les deux voitures au bout, dont l'une à la cinquième place.

 

Peut-on parler de bouffée d'oxygène ?

Ça fait plaisir pour l'équipe, car les gars bossent comme des tarés et leurs nuit ont été très courtes récemment. Ça fait du bien d'avoir un petit retour sur investissement. Après, la contre performance à Sebring, c'est chouette de pouvoir relever la tête comme ça. Mais il faut continuer. L'écart qui nous sépare de Toyota va être dur à combler mais c'est notre objectif. Nous allons travailler pour cela. D'ici Le Mans, nous allons aussi travailler sur la fiabilité. Il reste les 6 Heures de Spa puis une séance d'essai (à Magny-Cours. Ndlr) puis il sera temps d'attaquer la grosse course de la saison.

© MPS Agency

Avez-vous été en délicatesse dans le trafic ?

Avant d'avoir ce souci avec ce capteur, si on compare les moyennes des relais, on peut voir que nous ne perdons pas davantage de temps que nos rivaux. Mais nous avions déjà pu le constater par le passé, notamment à Monza pour notre première course, ainsi qu'à Fuji et Bahreïn. Ce n'est pas là que nous concédons le plus de temps... Même si quand tu es moins compétitif, c'est forcément plus dur de faire la différence. À partir du moment où tu n'es pas le plus rapide, le trafic est un peu plus compliqué à gérer.

 

L'an passé, la vitesse de pointe était l'un de vos points faibles. Qu'en est-il dorénavant ?

À Sebring, bien qu'il s'agisse d'un circuit très particulier, nous n'étions pas trop mal. Et nous avons pu voir ici qu'il semblerait bel et bien que nous ayons franchi un vrai palier. 

 

Voilà qui est encourageant...

Il y a plein de choses qui sont hyper positives, mais tant que nous ne gagnerons pas, nous ne serons pas satisfaits. Pour le moment nous ne sommes pas assez bons. Mais Toyota peut s'appuyer sur une dizaine d'années d'expérience. Quand ils sont arrivés (en 2012. Ndlr), ils nous (Audi. Ndlr) regardaient un peu de la même façon. Nous devons nous améliorer sur touts les points : le groupe motopropulseur, l'aéro, l'opérationnel... Quand tu vois l'écart qui nous sépare d'eux, la différence ne se fait pas sur un seul et unique critère. Le temps et la compréhension de la voiture vont nous permettre de nous rapprocher.

Commentaires (5)

Connectez-vous pour commenter l'article

dmeyers

19 avr. 2023 • 10:22

A la lecture de la réponse à la dernière question, c'est bien évidement tout ce que je leur souhaite, il n'en demeure pas moins que pour les 24h du centenaire c'est plus que probablement raté !

ManuPJ

19 avr. 2023 • 13:33

S'ils arrivent à être dans le match ,(hors Toyota) pour le Mans, se serait une bonne chose. Et le programme continuera sans aucun doute.
Comme le dit Loïc, l'opérationnel doit progresser notamment quand a l'erreur de pneus en EL... Ça semble facile à juger de notre point de vue, mais sur le terrain c'est très différent à vivre...
Sans parler de Toyota, il n'y a qu'à voir le niveau de AF Corse avec Ferrari (découverte de voiture et catégorie), ils font de la course depuis 20 ans au moins comparé à Peugeot qui fait rouler 2 voitures depuis 1 an et demi, ça fait toute la différence!

dmeyers

19 avr. 2023 • 18:41

@ManuPJ : C'est bien ce qui me chagrine, Peugeot n'est pas novice en endurance, loin de là ! Et pourtant à les entendre, les voir évoluer, c'est comme ci les campagnes 905 puis 908 n'avaient jamais existé.

ManuPJ

19 avr. 2023 • 19:05

Quasiment tout a été dissous après 2012... Presque plus aucune expérience n'est restée de cette époque. Il y a eu quelques programmes globaux (Pikes-Peak, 208 T16 r5, et WRX) mais rien de vraiment "pro" ou "constructeur" durant cette période...
Quand a la 905, c'est un dinosaure face à notre époque ?
La philosophie de Peugeot de ces époques est bien là, mais sans le travail et la cohésion ingé/mécanos/pilotes rien ne brille. C'est ce qu'ils doivent reconstruire, et ce que Olivier Jansonie dirige avec les moyens qu'on lui donne. J'espère que M Finot fait ce qu'il faut pour bien vendre et défendre ce programme à la direction, Linda Jakson. D'ailleurs elle était au commande de Citroen lors de la fin de l'épopée WRC des Rouges si je ne m'abuse. Aujourd'hui c'est elle qui m'inquiète dans l'organigramme...

CLOCLO31

19 avr. 2023 • 20:59

Peugeot , absent des pistes depuis plus de 10 ans, devait rebâtir entièrement une structure de course : Les problèmes d'exploitation sont donc pour moi logiques et se régleront au fur et à mesure des courses, pas si nombreuses que ça malheureusement pour créer rapidement la cohésion nécessaire

Le problème majeur reste , outre une éventuelle erreur ( je n'en suis pas persuadé) sur le concept de base de la voiture et une ,probablement évitable, sur le choix de la monte pneumatique 2023, un manque évident de moyens matériels ( humains, financiers, etc..) pour ce programme
A ce sujet, sauf intervention directe du PDG, le rôle du directeur de la compétition chez Stellantis est majeur et je ne suis pas vraiment impressionné par la stature du titulaire actuel du poste.