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Ben Keating (Corvette Racing) : « En GT3, vous ne savez jamais si vous avez une chance de bien figurer ou pas »

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15 mar. 2023 • 14:00
par
lmercier, à Sebring
Pour la dernière saison du GTE, Ben Keating a opté pour la Corvette C8.R. Rien de plus normal pour un pilote américain qui trouve triste de voir disparaître la catégorie au profit du GT3.
Photo : MPS Agency

Gentleman driver plus que confirmé, Ben Keating entame une relation avec Corvette Racing cette saison. Le pilote américain roule sur la Corvette C8.R en compagnie de Nicolas Varrone et Nick Catsburg. Dans une catégorie où le Bronze est mis en avant,  Ben Keating est l'élément clé.

 

Avant d'aborder le premier rendez-vous de l'année à Sebring, Ben Keating s'est confié sur la découverte de la Corvette, le pilotage d'une GTE et le fait de partir en pneus froids cette année. 

 

Impatient d’en découdre à Sebring ?

 

« Il s’agit de ma première course avec Corvette Racing. En outre, c’est la seule course du WEC sur le sol américain, ce qui lui donne encore plus d’importance à mes yeux. L’année dernière, le doublé entre l’Aston Martin et la LMP2 aux 12 Heures a été l’une des tâches les plus difficiles et les plus physiques que je ne n'avais jamais accomplies. Je suis toujours un peu impatient de savoir comment je vais me sentir sur la course des 12 heures car je ne suis pas très inquiet pour la course du WEC.

 

Vous avez découvert la Corvette C8.R à Bahrain. L’adaptation a été rapide ?

 

J’ai bouclé 10 tours à Bahrain où nous étions concentrés sur le fait de faire rouler les pilotes Silver. Lorsque je suis monté dans l’auto pour la première fois, je savais qu’il s’agissait d’une voiture à moteur central, alors je me suis demandé comment je devais piloter cette voiture. Dois-je la piloter comme une Ford, une Porsche ou une Ferrari, qui ont elles aussi un moteur central ? Je dois dire que j’ai été assez déçu de ma performance à Bahrain. Je suis revenu, j’ai regardé les données et j’ai réalisé que cette voiture ne se pilotait pas du tout de la même manière que les autres. Alors que je m’appuyais sur mon expérience pour savoir comment aller vite dans les autres voitures, cette fois je n’ai pas été capable de le faire. Plusieurs mois plus tard, nous avons fait des essais à Sebring. C’était incroyable. La vitesse est venue assez rapidement et je me suis senti à l’aise dans la voiture. Elle est différente de toutes les autres. Personnellement, il m’a fallu un peu de temps pour m’y habituer. Ces deux dernières années, je pilotais une voiture équipée d’un moteur turbocompressé, et le gros V8 a beaucoup plus de couple instantanément à bas régime. L’année d’avant, je pilotais une Porsche RSR et là encore, elle n’a pas le même niveau de couple qu’un gros V8. Après Bahrain, j’étais inquiet, mais après Sebring, je suis excité. J’ai réussi la transition et j’étais vraiment satisfait de ma performance à l’issue des essais.

Photo : MPS Agency

Piloter une GTE vous plaît ?

 

Ce que j’aime en GTE, c’est qu’il n’y a pas d’ABS. Cela sépare vraiment les pilotes classés Bronze entre ceux qui peuvent bien piloter sans ABS et ceux qui ne peuvent pas ou qui ont du mal à le faire. La différence de temps au tour s’accroît en fonction de la compétence que l’on acquiert au fil du temps. C’est un élément important pour moi, particulièrement en GTE-Am. Je ne pense pas qu’il y ait une différence en GTE-Pro. Ce que je n’apprécie pas vraiment en GT3, c’est qu’il y ait tout le temps des changements de BOP. Vous ne savez jamais si vous allez avoir une chance ou non de bien figurer dans la course. Je n’aimais pas dépenser de l’argent, du sang, de la sueur et des larmes sur un circuit sans savoir si nous allions avoir une chance. Ce que j’aime vraiment en GTE-Am, c’est que la BOP est calquée sur celle des Pro de l’année précédente. Nous courons avec une voiture de l’année précédente, donc nous avons rarement des changements de BOP, sans compter qu’il y a du poids en fonction des résultats pour égaliser les chances. Il est clair que si vous mettez 40 kg dans la voiture, cela va vous coûter une demi-seconde par tour, mais vous pouvez toujours avoir une voiture compétitive.

 

Les pneus jouent un rôle important ?

 

J’adore rouler avec un pneu confidentiel. Les Michelin sont tout simplement excellents. C’est tellement agréable de courir avec un pneu qui a été construit et conçu pour votre voiture. Je suis triste de voir disparaître le GTE. Pour moi, personnellement, cela n’a rien à voir avec les GT3. C’est juste une question de catégorie. Je pense que vous enlevez quelque chose lorsque vous ajoutez l’ABS et que chaque pilote peut être un héros sur chaque zone de freinage.

 

Compte tenu de votre expérience en IMSA, vous connaissez l’utilisation des pneus froids. Un avantage selon vous ?

 

J’espère que oui, mais nous verrons bien. Je pense que tout le monde va apprendre beaucoup de choses. Ce sera l’un des principaux défis pour toutes les équipes du WEC. J’ai l’impression que le pneu confidentiel que nous utilisons est conçu pour être chauffé, et il est conçu pour être chaud lorsque vous partez. Au Mans, la nuit, lorsqu’il fait frais et qu’il y a une période de voiture de sécurité ou un long drapeau jaune sur toute la piste, il est vraiment difficile de faire remonter ces pneus en température et de faire en sorte qu’ils soient suffisamment chauds pour être dans la bonne fenêtre de fonctionnement. Parfois, je n’ai pas réussi à les faire monter en température, surtout au Mans où il y a de longues lignes droites. Je pense que nous allons avoir plus de problèmes et d’incidents dans toutes les catégories jusqu’à ce que tout le monde s’habitue à ce que c’est de rouler en pneus froids. C’est un changement important et je trouve intéressant que ce changement intervienne dans la dernière année de la catégorie. Le souci est certainement moins important avec un pneu client.

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