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IMSA - Glickenhaus : « Nous sommes traités de manière très injuste »

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19 fév. 2023 • 9:30
A l’orée de la troisième saison de compétition de la 007 LMH, le fantasque Américain ne décolère pas quant à la non acceptation de ses autos en IMSA.
© MPS Agency

Pour avoir l'autorisation de s'inscrire dans la catégorie GTP de l'IMSA, il faut à un constructeur produire un minimum de 2500 voitures par an. Un chiffre que la Scuderia Cameron Glickenhaus n'est bien évidemment pas en mesure de respecter, au contraire des gros constructeurs tels Acura, BMW, Porsche ou Cadillac.

 

Une particularité du règlement IMSA que ne digère pas Jim Glickenhaus qui, parallèlement à son engagement en Championnat du monde d'Endurance, aurait souhaité voir des 007 LMH au départ des grandes classiques américaines telles les 24 Heures de Daytona, les 12 Heures de Sebring ou Petit Le Mans.

 

Si cela ne date pas d'hier, l'ex-producteur de cinéma n'a pas manqué d'égratigner une fois de plus le championnat d'Endurance nord-américain cette semaine. Morceaux choisis...

 

Vous avez failli gagner à Monza l'année dernière pour la dernière course 2022 de la 007 LMH. Cela vous motive-t-il encore plus pour 2023 ?

Nous aimons la course. La compétition automobile est quelque chose d'assez compliqué. Nous essayons toujours de faire aussi bien que possible et nous sommes très reconnaissants qu'il existe une plateforme qui nous permette de courir dans la catégorie-reine aux 24 Heures du Mans contre des géants. Mais nous sommes extrêmement déçus de ne pas avoir l'autorisation de courir en IMSA. Cela a eu un impact financier énorme sur notre capacité à courir et nous ne comprenons pas, en tant qu'équipe américaine, pourquoi nous n'y sommes pas autorisés. Et on nous avait dit que nous le serions, ce qui est très décevant.

© MPS Agency

Pourriez-vous expliquer un peu plus en quoi cela a un impact ?

Pour commencer, nous pensons que c'est illégal. Nous ne pensons pas que l'IMSA ait le droit de faire de la discrimination en fonction de la taille d'une entreprise. Nous pensons que c'est une violation absolue de la loi américaine et de la loi anti-concurrentielle européenne. De plus, lors d'une visioconférence avec l'IMSA et le WEC, on nous avait dit que nous serions autorisés à courir. Nous pensons que nous sommes traités de manière très injuste et que cela a un énorme préjudice financier pour nos sponsors.

 

Les partenaires américains ne peuvent pas être servis. En participant à l'IMSA, nous pouvions obtenir du financement provenant de sponsors américains. Nous avions des sponsors américains qui voulaient que nous courions. Nous avons été lésés par cela et nous réservons tous nos droits dans cette affaire. Mais au-delà de ça: c'est idiot. Pourquoi l'IMSA ne voudrait pas qu'un petit constructeur américain participe à certaines de ses grandes courses ? C'est un mystère pour moi.

 

Quand vous a-t-on dit que vous pourriez courir en IMSA ?

Bien en amont du début de la première saison de la catégorie Hypercar. Nous avons été la première entreprise à s'engager à construire une Hypercar. Il y a des centaines de millions de personnes qui aiment ce que nous faisons. Franchement, si nous avions su que nous ne pouvions pas courir en IMSA, nous ne l'aurions pas fait. Nous avons subi d'énormes dommages financiers.

 

Je cours parce que j'aime courir et que je peux me le permettre. Ce n'est pas une question de business mais, à un moment donné, mes actionnaires vont dire : ''Jim, ça suffit''. Et ils ne vont pas me laisser continuer. Et quand ce jour arrivera, ça arrivera... Mais si je pouvais courir en IMSA, j'aurais une bien meilleure chance de pouvoir poursuivre en WEC. C'est ce qu'on m'a dit et il y a des personnes très haut placée au niveau du WEC et de l'ACO qui ont participé à cet appel, qui savent que ce que je dis est vrai et qui sont très déçues par cette situation.

 

Et vous avez l'autorisation de rouler en WEC...

La convergence est une rue à sens unique. Des LMDh vont participer au WEC et aux 24 Heures du Mans, mais - pour autant que je sache - aucune LMH ne va participer à des courses de l'IMSA. Ces problèmes  doivent être résolus et tout le monde doit être traité équitablement. Les fans croiront en cette convergence quand une LMDh gagnera les 24 Heures du Mans et une LMH les 24 Heures de Daytona. Mais avant cela, la convergence est un mot mais elle n'existe pas vraiment. John Doonan et Pierre Fillon étaient tout à fait d'accord puis John a fait volte-face en disant que nous ne pouvions courir en IMSA. Allez comprendre...

Commentaires (12)

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Philippe

19 fév. 2023 • 10:29

C'est effectivement une règle difficile à comprendre. D'autant plus que nos constructeurs français, eux, sont acceptés en lmp2 et lmp3. Et ils sont loin d'avoir produit 2500 véhicules. Mais s'ils n'étaient pas là, les engagements seraient bien pauvre. Si Jim avait pû vendre une dizaine de voitures notamment à des écuries américaines, ceux-ci auraient pû faire pression sur l'IMSA.

dmeyers

19 fév. 2023 • 10:36

La convergence est une rue à sens unique, que voilà gentiment décrit le protectionnisme, que dis je, l'enfumage de L'IMSA en vers L'ACO.

wizztiti

19 fév. 2023 • 10:37

Je suppose qu'il peut remercier Porsche, Audi, et peut-être aussi Acura et Cadillac, bien plus en retard, et qui avaient un marcher à protéger. Quand
ils auront servi tous les privés qui le souhaite, je suis sûr que la 007 sera autorisée ...

dmeyers

19 fév. 2023 • 10:40

@Philippe : Oui, mais les LMP2 ont étées drastiquement bridées en IMSA pour surtout ne pas avoir la possibilité de gagner alors qu'à l'origine cela avait été 'vendu' comme possible ?

Cabrelbeuk

19 fév. 2023 • 11:26

Ca casse un peu le rapprochement des règlements.

Car ça veut aussi dire que les grosses oem qui vendent pas aux Etats unis doivent passer par d'autres marques pour concourrir.