24H Daytona - Kévin Estre : « Impossible de combler le déficit »

Avant de piloter la Porsche 963 LMDh en WEC sur le sol américain aux 1000 Miles de Sebring dans moins de deux mois, Kévin Estre dispute les 24H de Daytona sur une Porsche 911 GT3 R engagée par Wright Motorsports dans la catégorie GTD pour Alan Brynjolfsson, Trent Hindman, Max Root et donc Kévin Estre. Pour le pilote officiel Porsche, c’est un retour aux sources, lui qui a débuté ici-même en 2011 sur une 911 GT3 Cup/TRG lors de sa toute première course d’endurance. Malheureusement pour lui et l’ensemble des pilotes Porsche, les qualifications ont tourné vinaigre avec des Porsche à trois secondes de la tête.

Le début de meeting est compliqué ?

La voiture est nouvelle et nous avons testé pas mal de choses depuis le début du Roar. L’équipe continue d’améliorer l’auto qui n’est pas encore parfaite. Il est de toute façon impossible de combler le déficit même en ayant la meilleure balance possible. On roule comme on peut rouler sachant qu’il faut que le gentleman (Alan Brynjolfsson, ndlr) se sente bien dans l’auto. Avant de venir ici, personne n’avait bouclé plus de deux jours d’essais. Nous n’avons de toute façon pas de quoi reprendre trois secondes. Quelques dixièmes oui, mais pas trois secondes…

Vous avez beaucoup roulé sur cette 911 GT3 R ‘992’ ?

J’ai fait une heure d’essais à la mi-2022 à Barcelone lors d’un test d’endurance. Klaus Bachler et Dennis Olsen, qui ont beaucoup roulé, sont dans des chronos similaires. J’apprends encore les détails de cette nouvelle auto.

Les 24H de Daytona restent une course qui vous plaît ?

Rouler en Pro-Am est quelque chose qui est sympa car il faut faire des compromis. Si tu gagnes ici, même si ce n’est qu’une victoire de catégorie, cela reste une belle victoire sur une grande course. Cette année, le niveau est très relevé, qui plus est avec une BOP identique entre GTD et GTD PRO. Sur le papier, il serait possible de gagner dans un équipage GTD même si ce serait difficile. L’objectif reste la victoire de catégorie, mais là aussi c’est mission impossible aujourd’hui.

Vous vous souvenez de vos débuts ici ?

C’était en 2012 sur une Porsche 911 GT3 Cup engagée par TRG, l’équipe de Kevin Buckler (Chris Cumming, Damien Faulkner, Carlos Gomez, Ben Keating). C’était cool car la voiture n’avait pas d’ABS et le pilotage était à l’ancienne. Nous avions une boîte de vitesses de RSR pour rouler plus bas. J’en garde un super souvenir même si le résultat final n’était pas terrible (37e, ndlr). Cette année-là, TRG engageait cinq voitures et je disputais ma toute première course d’endurance. Porsche m’avait proposé à Magnus Racing mais je n’avais pas d’expérience. Ils ont préféré prendre René Rast et ils ont gagné la course. J’avais fait un beau meeting en Porsche Supercup à Abu Dhabi et Porsche m’a demandé si je voulais faire Daytona. J'ai de suite dit oui. Ensuite, j’ai roulé à Sebring chez JDX Racing. Ces courses m'ont fait connaître aux Etats-Unis. Trois ans plus tard, je débutais au Mans dans une LMP2 avec Chris Cumming. Comme quoi, cela ne tient à pas grand-chose.

Le feeling avec Wright Motorsports est bon ?

C’est la première fois que je roule pour l’équipe où tout est bien rodé. Ils connaissent bien les Porsche, ils savent ce qu’ils ont à faire et tout est conforme à mes attentes.

Dans moins de deux mois, la musique sera différente avec les débuts en WEC sur la Porsche 963 LMDh. Impatient d’en découdre ?

Ici, je fais la navette entre Wright et Penske. Cette course va être importante pour toute l’équipe afin d’arriver le plus prêt possible à Sebring. Avec ce programme Hypercar, je suis là où je voulais être. J’ai réussi tous mes objectifs en Endurance mais il reste Le Mans au général. On apprend encore et la préparation entre Daytona et Sebring va être courte. J’ai pas mal roulé au début du programme jusqu’en septembre. Le programme américain débute en premier, alors les pilotes qui roulent ici ont plus roulé.

La confiance est de mise ?

C’est un monde totalement différent du GT. Il y a plein de nouvelles têtes, une nouvelle technologie. Daytona est donc très important car Porsche tient à ce que les deux programmes soient compétitifs. J’ai la chance d’avoir deux ingéneurs du programme GTE, ce qui met en confiance pour la communication.

On vous reverra en GT cette année ?

Ce n’est pas exclu mais rien n’est confirmé à ce jour. J’espère au moins avoir la chance de disputer les 24H du Nürburgring.