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Mike O'Gara (Cadillac / Chip Ganassi Racing) : « Je m'attends à voir une GTP sur la plus haute marche du podium »

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5 jan. 2023 • 7:00
Le directeur des opérations du Chip Ganassi Racing s'est confié sur le projet GTP mené par ses troupes et refuse catégoriquement de croire en la victoire d'une LMP2 aux 24 Heures de Daytona.
© Courtesy of IMSA

A quel point lancer ce programme a-t-il été différent de ce que vous avez fait auparavant ?

C'est un énorme projet et la plupart des personnes impliquées ont vécu sur la même planète que nous au cours des six à douze derniers mois, depuis que le programme se monte. Chez Chip Ganassi Racing, en 30 ans d'histoire, nous avons eu la chance de lancer bon nombre de voitures, tant en Indycar qu'en Indy Racing League, Champ Car ou encore avec la Ford GT. C'est, et de loin, notre lancement le plus intense, le plus complexe et - honnêtement - le plus enthousiasmant.

 

Les délais que nous avons dû respecter ont été difficiles à tenir en raison des problèmes de chaîne d'approvisionnement, alors que nous devions dans le même temps parcourir le plus de kilomètres possible avec les voitures pour être prêts, et ce tout en prenant en compte le niveau de complexité de ces autos dotées notamment d'un système hybride. C'est plus que ce que nous avons jamais entrepris auparavant.

 

Et nous devons composer avec une difficulté supplémentaire : celle de faire courir cette voiture dans deux séries différentes, sur deux continents différents. Nous avons un œil sur la mise en place et le fonctionnement de notre programme WEC, la quête d'un camp de base là-bas, du personnel adéquat et de l'équipement appropriés. Mais tout le monde chez Chip Ganassi Racing est enthousiaste et impatient de représenter Cadillac dans le monde entier. C'est un grand moment pour nous.

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Sur quoi, selon vous, se jouera cette 61e édition des 24 H. de Daytona ?

Ma première course en Prototype remonte à 2004. À l'époque, au début du Grand Am, c'était à celui qui se remettait le plus rapidement d'une erreur ou d'une défaillance. Les voitures ont évolué jusqu'à devenir fiables et ça se jouait alors sur le niveau de performance pendant 24 heures et sur la capacité à ne pas faire d'erreur. J'ai l'impression d'être revenu aux débuts du Grand Am. Il s'agit avant tout de savoir qui sera fiable, et si vous ne l'êtes pas, qui pourra se remettre le plus rapidement d'un problème.

 

Nous avons tous fait beaucoup de kilomètres avec ces voitures, mais vous ne rencontrerez pas tous les problèmes que vous êtes susceptibles de rencontrer tant que vous ne les avez pas poussées dans leurs retranchements. Il ne s'agira pas seulement de survie, mais aussi de savoir qui parviendra à récupérer le plus rapidement d'un souci.

 

Quand aurons-nous une réelle idée du niveau de performance de ces autos ?

Je pense qu'il faudra attendra les qualifications pour cerner le potentiel de chacun.

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Chip Ganassi Racing et Action Express Racing défendent toutes deux les intérêts de Cadillac. Comment la collaboration s'est-elle déroulée ?

C'est une expérience enrichissante pour les deux équipes et, honnêtement, un changement de culture pour Chip Ganassi Racing. Nous sommes toujours fiers de la façon dont nous communiquons en interne. L'année dernière, à l'Indy 500, nous avions cinq voitures de course capables de rouler aux avant-postes. Le partage d'informations est, pour nous, une habitude. Mais nous n'avons pas souvent partagé des informations en dehors de nos murs. Mais je crois que cela s'est très bien passé jusqu'à présent. Nous avons partagé les informations avec Action Express, mais aussi avec nos partenaires GM Powertrain, Dallara, Michelin... Jusqu'à présent, le partenariat avec AXR s'est très bien passé. Nous déterminons qui est le meilleur dans chaque domaine et nous divisons pour mieux régner. J'espère que cela se concrétisera dans quelques semaines.

 

Et durant les week-ends de course, comment cela se passera-t-il ?

Je pense que, sur cette course, tout se jouera en grande partie sur le niveau de fiabilité de chacun. Nous allons donc nous serrer les coudes constamment. Surtout en ce qui concerne les problèmes et ce genre de choses. Nous travaillons en étroite collaboration avec Dallara sur les réglages, donc les voitures seront toutes mécaniquement identiques, puis nous irons courir samedi et dimanche pour voir qui de nous tous est le plus à même de toucher au but.

 

Les spectateurs verront-ils une grande différence en piste entre GTP et LMP2 ?

Il devrait y avoir une différence de performance significative avec des GTP clairement plus rapides. Il y aura quelques défis à relever. Les systèmes de freinage sont assez différents entre une GTP et une P2, donc je pense que notre voiture sera bien meilleure au freinage, mais les vitesses de pointe pourraient être similaires. La course sera intéressante, mais je m'attends à voir une GTP sur la plus haute marche du podium.

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Comment vos pilotes ont-ils appréhendé le système hybride ?

Une fois que vous avez commencé à rouler, c'est à peu près comme n'importe quelle autre voiture de course. C'est au démarrage, au lancement et au niveau du diagnostic des problèmes que c'est plus difficile. Nous avons la chance d'avoir des pilotes qui ont couru en Formule E ou sur une Porsche LMP1 qui ont aidé les autres n'ayant jamais conduit de voiture hybride ou électrifiée auparavant.

 

On parle là d'un guide d'utilisation copieux, qui ne traite pas uniquement du pilotage de la voiture, mais aussi des procédures à suivre pour la démarrer ou la redémarrer, ou encore de ce qu'il faut faire si vous voyez s'allumer un voyant rouge. Ce sont tous ces systèmes de contrôle qui la rendent unique par rapport à ce que nous avons connu auparavant.

 

Le système hybride vous offre-t-il davantage de marge de manœuvre que par le passé au niveau de la consommation de carburant ?

Ce sera l'un de nos objectifs au Roar : en apprendre davantage sur la façon de gérer notre carburant. Ce n'est plus un réservoir de carburant, c'est un réservoir de carburant (d'énergie. Ndlr) virtuel. Il s'agira donc de définir quelle est la meilleure façon de restituer la puissance hybride. Il faut aussi tenir compte du temps de ravitaillement. Je pense donc que de nombreuses équipes effectueront de longs relais pour déterminer l'énergie que nous avons à disposition et quelle est la meilleure combinaison.

 

A combien de courses de 24 Heures avez-vous participé et quel est votre secret au moment de prendre ces décisions critiques à la fin ?

La majorité (des 24 Heures de Daytona. Ndlr) depuis 2004, auxquelles il faut ajouter quelques 24 Heures du Mans. La clé pour moi pour rester éveillé et alerte est d'avoir une voiture qui roule en tête et qui se bat pour la victoire. Il n'y a rien de pire en Endurance que d'avoir un problème en début de course et de courir derrière toute la journée et la nuit.

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