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Bobby Rahal (BMW Team RLL) : « Aucune autre série ne peut revendiquer le nombre de constructeurs engagés en IMSA »

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21 déc. 2022 • 9:15
L'arrivée de son équipe en GTP, ses souvenirs de pilote en Endurance, le copropriétaire du Rahal Letterman Lanigan Racing fait le tour de la question à un mois à peine d'une édition 2023 des 24 Heures de Daytona qui s'annonce épique.
© Courtesy of IMSA

Ses locaux d'Indianapolis ont fait peau neuve. Et c'est non sans fierté qu'il peut en observer la globalité ou presque depuis son bureau. Ils abritent aujourd'hui son équipe d'IndyCar, mais également le BMW Team RLL, qui aura la lourde tâche de faire débuter en compétition les M Hybrid V8 répondant à la réglementation LMDh.

 

Après avoir défendu les intérêts de BMW en GT pendant 15 ans (29 poles, 21 victoires et près de 100 podiums en IMSA), le Rahal Letterman Lanigan Racing a réussi à convaincre la firme munichoise de lui faire confiance au moment où celle-ci a décidé de passer dans la catégorie-reine : le GTP.

 

« Nous avons signé un accord sur le long terme avec BMW l'année dernière, se réjouit-il sur le site officiel de l'IMSA. Nous pouvons maintenant faire ce que je voulais faire depuis un certain nombre d'années : prétendre à la victoire au général et non plus uniquement pour des succès de catégorie. La compétition promet d'être intense et les fans n'y resteront pas insensibles, tant grâce à la beauté des autos que leur sonorité. L'IMSA est sur le point d'embrasser une nouvelle ère passionnante. » 

© BMW Motorsport

Malgré ses succès IndyCar, ses trois titres en CART ou encore son succès lors de l'édition 1986 d'Indy 500, Bobby Rahal le pilote a également eu une petite carrière en Endurance. Et pour cause, il a terminé en 1987 5e du IMSA Camel GT alors qu'il n'a participé qu'à six courses sur 16. Mieux, il est monté sur le podium – trois fois sur la plus haute marche - à l'issue de chacune de ses apparitions au volant de cette Porsche 962 qu'il partageait avec Bruce Leven. 

 

Mais son plus haut fait d'arme reste assurément son succès aux 12 Heures de Sebring cette même année, sur une 962 également, mais cette fois avec Jochen Mass à son côté. « Gagner Sebring en 1987 a été très important pour moi en raison des souvenirs que j'ai là-bas, à l'époque où mon père courrait, avoue-t-il. Aller là-bas pour aider son équipe tout en regardant les Porsche 917, les Ferrari 512, les Matra et les Ford GT40, c'était formidable. »

 

Autre bon souvenir, sa victoire à la Colombus Ford Dealers 500, sur le Columbus Street Course. « Une course en ville de 500 kilomètres avec un seul pilote, se remémore-t-il. La seule voiture avec laquelle il était possible de faire ça, c'était une Porsche. La 962 était l'une de mes voitures préférées, très confortable. Vous pouviez évoluer à fond pendant longtemps avec. J'aimais vraiment les courses d'Endurance, d'autant que c'était une belle époque. »

© BMW Motorsport

Mais après un gros accident à Sebring dans une March, en 1985, son patron d'alors en IndyCar, Jim Trueman, a fini par lui demander d'arrêter. « J'ai décidé de me concentrer sur l'IndyCar, reprend-il. Et avec le recul, c'était une erreur. Après avoir dit oui à Jaguar (pour 1989. Ndlr), j'ai dû dire non. Ce fut une décision difficile à prendre. » Et pour cause, cette année là, la XJR-9 a mis un terme à la série de 11 victoires consécutives de Porsche aux 24 Heures de Daytona. 

 

C'est finalement en 2008 qu'il retrouvera la discipline, mais en tant que patron d'écurie cette fois-ci. Et déjà avec BMW. Une opportunité tombée à point nommé. 

 

« Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2007, se souvient-il. a déclaré Rahal. Sans ce programme BMW, nous aurions probablement fermé. Mener de front deux programmes de taille est important, tout comme l'est cette relation que nous avons avec BMW, qui a une longue histoire en sport automobile. Et peut-être est-ce aussi notre ticket pour disputer un jour les 24 Heures du Mans. »

© Courtesy of IMSA

« Ça va être génial, poursuit-il. L'intérêt suscité est conséquent. Porsche avec Penske, Cadillac avec Ganassi (et Action Express. Ndlr), BMW avec nous, Honda/Acura avec Wayne Taylor et Meyer Shank ou encore Lamborghini qui arrive en 2024... Aucune autre série ne peut revendiquer le nombre de constructeurs engagés en IMSA. Avec une voiture qui peut courir non seulement ici mais aussi en mondial - et vice-versa - avec des gens qui viennent d'Europe comme ils le faisaient dans les années 60 et 70, c'est tout simplement fantastique. »

 

Certes, mais il n'y aura qu'un vainqueur. « Avec les nouvelles voitures et ces systèmes inédits, il y aura pour sûr des hauts et des bas cette année » prédit Bobby Rahal.

 

La dernière et unique victoire de BMW au général aux 24 Heures de Daytona remonte à 1976, avec une 3.0 CSL emmenée par Peter Gregg, Brian Redman et John Fitzpatrick. Aux 12 Heures de Sebring, c'est un peu plus récent, puisque cela remonte à 1999, avec le succès de la V12 LMR de Tom Kristensen-JJ Lehto-Jörg Müller. Bobby Rahal et ses troupes savent ce qui leur reste à faire...

Commentaires (4)

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dmeyers

21 déc. 2022 • 10:29

"Aucune autre série ne peut revendiquer le nombre de constructeurs engagés en IMSA" Toujours et encore les meilleurs du monde les Américains ! Aucune série ? Ben si, le WEC, tout juste ceux qui vont les accueillir au Mans alors que dans le même temps il n'est pas vraiment question d'autoriser l'inverse !

vvf36

21 déc. 2022 • 10:37

America first, on ne les refera pas

PierreBid

21 déc. 2022 • 12:33

une vision du monde tellement Americaine...mais bon , des BMW RLL en plus de WRT en2024 ?

laurentregnier@wanadoo.fr

21 déc. 2022 • 15:46

Chez RLL, ce n'est certainement pas sur l'écurie Indycar qu'il faut compter pour les victoires et les titres, cela fait belle lurette que c'est une équipe qui ne joue plus rien ! Il leur reste l'endurance et cet accord avec BMW qui leur permet de survivre... Gare aux mauvais résultats car avec tous les constructeurs présents, il y aura de la casse et des larmes !