Porsche Night of Champions – Les confessions de Roger Penske

L'esprit toujours vif, l'humour aiguisé, Roger Penske est un monument du sport automobile mondial. Sa présence à Weissach le samedi 17 décembre, malgré ses 85 ans et un emploi du temps surchargé, en dit long sur l'importance qu'il accorde à ce double programme WEC / IMSA qu'il va conjointement mener avec Porsche à partir de l'an prochain. 

Quand il est monté sur la scène du théâtre du Centre de Recherche de Porsche, l'assemblée s'est tue et les téléphones se sont levés pour immortaliser le moment. Morceaux choisis...

Un rêve nommé Le Mans

« Ma première venue ici (à Zuffenhausen. Ndlr) remonte à 1971 avec Mark Donohue, a-t-il rappelé. Nous étions venus pour conclure nos accords pour faire rouler la 917 (CanAm. Ndlr). A l'époque, il n'y avait rien. Qui, ici, était là en 1971 ? » Une main s'est alors levée, celle de Norbert Singer. « Le Mans, c'est un rêve. Nous avons dû nous armer de patience depuis 1971, mais nous revoilà... » 

Des numéros fétiches !

« Je me suis marié un 6 août et ça dure depuis 48 ans ! » rigole The Captain. Le Team Penske a également débuté avec le n°6, aux 24 Heures de Daytona en 1966. « Et nous l'avions aussi sur l'une de nos 917 et du temps du LMP2 (avec la RS-Spyder. Ndlr). » Le n°7 a également permis à la formation de Mooresville de remporter à deux reprises l'American Le Mans Series et même les 12 Heures de Sebring 2008 face aux Audi et Peugeot LMP1. « Quant au n°5, il nous a permis notamment de gagner Indy 500 en 1985 (avec Danny Sullivan. Ndlr). Ces numéros, nous voulions vraiment les avoir. »

Le camp de base pour l'équipe WEC

Fort logiquement, c'est à Mooresville que sera basée l'équipe dévolue à l'IMSA. Mais quid de celle du WEC ? « Nous avons regardé où nous pouvions nous installer, se remémore Roger Penske. Ayant une concession Porsche à Mannheim (propriété de Penske depuis 2008. Ndlr), cela nous a semblé parfait. C'est tout proche de Weissach, donc facile d'accès. Après un an et demi de travaux, nous avons pu organiser hier notre première réunion là-bas. Bernhard Demmer (directeur. Ndlr) y supervisera les activités. »

Le facteur humain

« Nous avons pris des gens venus de l'IMSA, et avons également recruté des spécialistes des courses d'Endurance. J'ai dit tout à l'heure à Oliver Blume (Président du directoire de Porsche AG. Ndlr) que nous ne voyons plus les différences entre les membres du Penske et ceux de Porsche. C'est comme ça que nous gagnerons, comme avec le programme RS-Spyder. Si on veut gagner, il faut être ensemble, et cela ne concerne pas que les pilotes. Vous pouvez avoir la meilleure voiture - et celle-ci, fruit d'un partenariat avec Multimatic, est un chef d'oeuvre de technologie – mais si vous n'avez pas la bonne équipe derrière, ça ne sert à rien... » 

Une préparation encourageante

« Nous aurons des hauts et des bas, mais ce projet m'inspire. Nous avons parcouru plus de 28 000 kilomètres en essais. Et ce dont je suis le plus fier, c'est ce test d'Endurance que nous avons mené à Sebring il y a six semaines. Le but était de préparer les 24 Heures de Daytona sur un circuit plus dur encore pour la mécanique. Nous avons eu un souci de fuite au niveau du réservoir d'essence. Mais une fois réparée, la voiture est repartie pour douze heures. Nous avons encore beaucoup de travail mais cela nous a donné confiance. »