Oreca se lance dans la motorisation à combustion hydrogène
Quand on pense Oreca, on pense Signes (Var). Mais c'est oublié que la société de Hugues de Chaunac est née dans la Nièvre. Elle y possède d'ailleurs toujours sa division moteurs, dirigée par Serge Meyer. Et le mercredi 7 décembre, Oreca y avait convié quelques journalistes, pour une inauguration ayant la saveur de l'inédit.
Bon nombre de personnalités locales s'étaient déplacées pour l'occasion, à l'instar du Préfet de la Nièvre Daniel Barnier. Il faut dire qu'il est aussi important pour la région que pour l'entreprise désireuse de répondre aux enjeux de demain d'un sport automobile en pleine mutation.
« Depuis sa création, la recherche de performance et le succès sportif sont inscrits dans l'ADN d'Oreca, se réjouit Hugues de Chaunac. Aujourd'hui et au travers d'Oreca Magny-Cours, sa division moteurs, le Groupe se projette dans une nouvelle démarche d'envergure et nous sommes heureux que des partenaires institutionnels nous accompagnent. Ce projet a récemment été labellisé par le Pôle Véhicule du Futur et est soutenu par des partenaires institutionnels tels que la BPI et la Région Bourgogne-Franche-Comté. Leur accompagnement est le signe de la reconnaissance à la fois de l’expertise de notre entreprise et de son rôle moteur dans le développement des technologies de demain. »

Mais de quoi s'agit-il ? Depuis plusieurs mois, Oreca concrétise une idée ayant émergé au lendemain de la crise sanitaire : le développement d'un moteur à combustion hydrogène, à savoir un moteur thermique utilisant l'Hydrogène comme source d'énergie à la place d'un carburant essence ou diesel. A différencier donc du concept H24, qui fonctionne avec une pile à combustible et donc électrique. Dans le cas présent, l'hydrogène est injecté directement dans la chambre à combustion et non dans le conduit d'admission. Une aubaine pour les amoureux de sport automobile que nous sommes...
Oreca a donc modifié un 4 cylindres 2.0 litres développé initialement pour fonctionner avec de l'essence, pour le rendre compatible à l'hydrogène. Autant de détails sur lesquels nous reviendrons dans un second temps.
Parallèlement à cela, il a fallu aux troupes de Hughes de Chaunac modifier l'un de ses quatre bancs d'essai moteur pour le doter d’un système complet d’alimentation en hydrogène. Il se compose d’une plateforme de stockage en extérieur et d’un système permettant d’alimenter en hydrogène l’intérieur de ce banc. Il a également été équipé de l’ensemble des capteurs et système de sécurité liés à l’utilisation d’hydrogène (zone ATEX). Un banc capable de tester aussi bien des moteurs à combustion interne hydrogène que des chaînes de traction pourvues de piles à combustible.

« Depuis sa création, Oreca adopte une vision à long terme et à travers ce projet de moteur à combustion hydrogène, son objectif est double : capitaliser sur des décennies d’expérience du moteur à combustion interne en compétition automobile pour continuer son développement tout en en l’adaptant à une énergie nouvelle, l’hydrogène, explique le directeur technique Rémi Taffin. Ce projet apparaît comme une suite logique et raisonnée permettant à la division moteurs du Groupe d’afficher clairement ses intentions. D’expert dans le domaine de la préparation des moteurs thermiques, il souhaite aussi s’inscrire dans une démarche de limitation de l’impact carbone. Il ne se contente pas seulement de chercher mais bien de trouver et proposer des briques technologiques crédibles et responsables en termes techniques et financiers. Grâce à ce projet passionnant et innovant, ORECA est concrètement engagé dans la transformation technologique qui doit permettre à tous les acteurs du sport automobile de continuer à profiter de leur passion grâce à de nouvelles solutions énergétiques répondant aux enjeux sociétaux. »
Si ASO est le premier promoteur à avoir fait part de ses ambitions quant à ce concept avec le Dakar, il y a fort à parier que d'autres disciplines – majeures – vont rapidement lui emboîter le pas, d'où le désir d'Oreca d'anticiper une révolution technique qui pourrait arriver bien plus vite que prévu.

Commentaires (3)
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dmeyers
9 déc. 2022 • 11:18
Steve McQ
9 déc. 2022 • 12:08
Archarin
9 déc. 2022 • 17:27
par contre sur le rendement de la pile à combustible elle-même c'est pas la joie.... 30% au mieux (mais ce n'est certes que le début)