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Mathieu Jaminet : « Où est l’intérêt si je ne m’amuse pas ? »

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6 déc. 2022 • 11:00
par
lmercier, à Dubai
Pilote officiel Porsche, Mathieu Jaminet va troquer sa GT pour un prototype la saison prochaine au volant d'une Porsche 963 LMDh alignée par Porsche Penske Motorsport.
Photo : Porsche

A 28 ans, Mathieu Jaminet est un pur produit de la famille Porsche. Le champion Porsche Carrera Cup France 2016 a gravi les échelons de la pyramide Porsche pour arriver jusque dans la catégorie reine au volant d'une des 963 LMDh. IMSA ou WEC, la réponse sera donnée sous peu. 

 

Il y a quelques années, un patron d'équipe voulant s'inscrire en Hypercar nous avait confié que son premier choix serait Mathieu Jaminet. Plutôt surprenant pour un pilote rompu aux GT et aux caisses à portes. On a failli le voir aux 24H de Daytona 2021 en LMP2 chez RWR-Eurasia, mais le COVID-19 est passé par là. 2023 marquera ses débuts en prototype et croyez-nous que le natif de Hayange n'a pas l'intention de lambiner en piste. 

 

Alors qu'il roulait à Dubai le week-end dernier sur le Gulf Historic Dubai GP Revival, le pilote officiel Porsche s'est confié à Endurance-Info. 

Photo : Porsche

2022 est une année parfaite pour vous…

 

Si je peux signer pour une telle saison chaque année, je signe de suite (rires). Il y a le titre GTD Pro aux Etats-Unis et la place de titulaire au volant d’une Porsche 963 LMDh en 2023. Quand tout cela arrive la même année, il faut en profiter. Avec Pfaff Motorsports, j’ai découvert une très bonne équipe et j’avais à mes côtés un très bon coéquipier (Matt Campbell).

Photo : Porsche

Pfaff Motorsports est donc une belle découverte ?

 

Une découverte incroyable. L’équipe est vraiment très compétente. Tout était prêt en amont, ce qui permettait d’arriver sereinement sur les meetings. On savait qu’il n’y aurait rien à redire. Au début, ils ont dû nous prendre, Matt et moi, pour des fous. Nous étions tous les deux au ski dans les Alpes, on ne connaissait pas l’équipe. Nous avons joué le volant sur la course du Roar au billard. Celui qui perdait allait rouler. Nous avons envoyé des photos à l’équipe pour expliquer notre tactique pour savoir qui allait rouler (rires).

Photo : Porsche

Arriver à rouler sur une Porsche dans la catégorie reine était le rêve de départ ?

 

C’était clairement l’objectif en arrivant chez Porsche. En débutant par la Cup, je m’étais fixé le but d’arriver en haut de la pyramide. Quand le programme LMP1 s’est arrêté, j’étais encore jeune chez Porsche. A cette époque, je visais de rouler sur une Porsche 911 RSR aux Etats-Unis, ce qui est arrivé en troisième pilote.

 

Vous avez poussé pour intégrer le programme Hypercar ?

 

Lorsque l’on a appris l’existence du programme, tout le monde a forcément demandé à en faire partie. Tu prends ton téléphone et tu appelles ton patron pour lui dire que tu es là. Mon souhait était que l’on me donne une chance dans la 963. Ensuite, si cela n'avait pas fonctionné, j’aurais dit ‘ok j’ai compris’. S’il n’y avait pas eu cette possibilité de tester l’auto, j’en aurais tiré les conséquences et peut-être que je ne serais pas resté. Je voulais avoir cette chance que l’on me teste. Finalement, j’ai été l’un des premiers pilotes à signer, ce qui est une belle marque de confiance. Earl (Bamber), Nick (Tandy), Marc (Lieb) et Timo (Bernhard) sont arrivés du GT sur la 919 Hybrid.

Photo : Porsche

Les pilotes GT semblent avoir plus la cote que ceux qui arrivent du LMP2…

 

Ce n’est pas parce qu’on arrive du GT qu’on est largué. Comme je l’ai précisé, c’est une belle marque de reconnaissance de la part du constructeur. Pour nous pilotes de GT, ce n’est pas une totale découverte même s’il y a beaucoup plus de chevaux, un système hybride et on arrive 30 à 40 km/h plus vite dans les virages.

 

Votre programme n’a pas encore été officialisé. Vous avez une préférence entre le WEC et l’IMSA ?

 

J’ai toujours aimé les courses à l’américaine, les relances, le show. Bien sûr, cela voudrait dire qu’il n’y aurait pas de 24H du Mans. Plus le temps passe, plus je fonctionne au feeling. Le sport auto reste un sport passion. Où est l’intérêt si je ne m’amuse pas ?

 

Avec le programme Hypercar, cela met fin à votre présence en GT ?

 

Je tiens à gagner les 12 Heures de Bathurst et les 24 Heures du Nürburgring. Je suis passé proche de remporter les deux dans le passé, alors si j’ai une nouvelle occasion de disputer ces deux courses dans des autos compétitives, ce sera un oui de suite.

Photo : Porsche

Avant de retrouver la 963 LMDh, vous disputez le Gulf Historic sur une Rondeau M382 après avoir roulé sur une Cougar en 2021. Que vous inspire cet événement ?

 

Il y a de très belles autos, beaucoup de monde, et je pense que l’événement va encore grandir. Le cadre est sympa, les gens très détendus. Il y a Goodwood en été, alors pourquoi pas le Gulf Historic en hiver. Je tiens vraiment à remercier Pierre-Brice (Mena), Fred (Fatien) de m’avoir fait découvrir cet événement en 2021. Pour ce qui est du pilotage, on sent bien la différence entre la Courage et la Rondeau. A l’époque, piloter était un autre métier que celui de maintenant. Les pilotes les plus rapides actuellement n’auraient certainement pas été les plus rapides à l’époque et inversement. Il fallait réfléchir pour économiser l’auto. Maintenant, c’est à bloc du départ à l’arrivée.  

Photo : Sid Pandey

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