GT3

Raffaele Marciello : « La pression ne me dérange pas »

ADAC GT Masters
21 nov. 2022 • 10:50
par
lmercier (avec l'ADAC GT Masters)
Rapide, discret, peu expansif, Raffaele Marciello fait partie des pilotes attachants. Le monde du GT a appris en peu de temps à connaître l'ancien pensionnaire de la Ferrari Driving Academy qui avait tout pour aller en F1. C'est finalement la catégorie GT3 qui lui a donné ses lettres de noblesse après une belle carrière en monoplace.
Photo : ADAC GT Masters

Vous l’aurez sans doute remarqué lors des différentes interviews télévisées, Raffaele Marciello n’est pas le pilote plus expressif. Son truc à lui, c’est être devant et gagner. Pour le pilote italo-suisse qui roule cette année pour la première fois sous licence suisse, l’année 2022 a été riche en succès : 24H de Spa, titre ADAC GT Masters, titres GT World Challenge Europe Endurance et général.

 

Le champion de 27 ans fait partie des cadors de la catégorie GT3, et pour beaucoup, dont nous faisons partie, attendent de le voir au volant d’un prototype, ce qui semble se profiler à l’horizon en 2024 au sein de son ancienne équipe de Formule 3. Avant très certainement de relever de nouveaux défis en 2024, Lello a encore une belle saison 2023 qui l'attend. Le pilote Mercedes-AMG a terminé sa campagne 2022 par une couronne en ADAC GT Masters chez Team Landgraf. Depuis, on l’a vu dans les rues de Macau avec moins de réussite.

Photo : ADAC GT Masters

Ce titre ADAC GT Masters est une belle satisfaction sur le plan personnel ?

 

C’est tout simplement fantastique de remporter ce championnat. Compte tenu de l’avance que nous avions en arrivant à Hockenheim pour le dernier meeting, il n’était pas nécessaire de prendre de gros risques. Je suis fier d’être champion d’Allemagne de GT. Je me réjouis maintenant de l’année prochaine et des défis qui m’attendent.

 

Vous avez eu le temps de souffler ?

 

J’ai piloté sur pas mal de courses sans faire de pause, ce qui peut être assez fatiguant. Après la saison, j’ai d’abord pris du temps pour me détendre et redescendre sur terre. Je me suis concentré sur la recharge de mes batteries. J’ai également apprécié les sorties à vélo avec Marco Mapelli. C’est l’un de mes meilleurs amis et nous passons pas mal de temps ensemble. Il y a encore quelques jours, j’étais à Barcelone pour la ‘Night of the Stars’, où j’ai pu célébrer le titre avec les autres pilotes Mercedes-AMG. Jules Gounon et moi avons profité de l’occasion pour mettre au clair ce qui s’est passé à Hockenheim. Nous en avons parlé et tout va bien entre nous.

 

Vous étiez forcément sous pression lors de la course du samedi…

 

La pression ne me dérange pas, je suis calme dans ce genre de situation. Il y a certains processus lors d’un week-end de course auxquels je me tiens toujours. Ainsi, même la finale était une routine pour moi. La pole de l’avant-dernière course m’a mis en bonne position pour décrocher le titre. Ensuite, il y a eu la fête de l’ADAC où nous avons terminé à 5 heures du matin.

Photo : ADAC GT Masters

La coopération avec Team Landgraf a été bonne ?

 

Le début de saison n’a pas été facile pour moi, car je suis quelqu’un d’assez direct et je n’étais pas toujours satisfait de l’association des pilotes. Cependant, j’avais le soutien total de Klaus Landgraf et de son équipe. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour me rendre heureux. Lorenzo Ferrari a amené beaucoup de vitesse et j’ai ensuite pu décrocher le titre avec l’aide de Maro Engel et Daniel Juncadella. L’équipe et moi avons une super relation. Ils m’envoient même des messages en allemand, mais j’utilise toujours le traducteur. Malheureusement, je n’ai pas appris la langue, même si mon père vient du côté germanophone de la Suisse. Je ne connais que des mots grossiers (rires). En revanche, je parle anglais, italien et français, et je comprends aussi un peu l’espagnol.

 

Votre saison 2022 est bien remplie avec plusieurs titres. Qu’est-ce qui vous inspire ?

 

Je veux laisser une impression dans le temps sur la scène du sport automobile. Je voudrais que les fans se souviennent longtemps de mes titres et de mes succès. C’est ce qui me motive. De plus, je suis clairement différent de beaucoup de mes collègues pilotes car je suis une personne très directe. J’essaie toujours d’être le meilleur.

 

Le vélo a aussi beaucoup d’importance à vos yeux ?

 

J’habite à Lugano et je peux explorer les magnifiques environs d’une manière différente à vélo. Bormio, le célèbre col du Stelvio et les Dolomites ne sont pas loin non plus. Le cyclisme est un sport très social car on peut discuter en roulant. J’aime faire du vélo avec Marco Mapelli. Il est certainement meilleur cycliste que moi et plus puissant sur les pédales. Le vélo me permet de rester en forme pour mes courses. Je trouve aussi que c’est un bon moyen d’entraîner ma forme mentale. Il s’agit de surmonter les obstacles et les faiblesses intérieures. Tout comme dans une GT3, j’essaie toujours de me dépasser et de faire de mon mieux lorsque je suis sur un vélo. J’ai même un casque rose et bleu, qui ressemble exactement à celui que j’utilise en sport auto.

Raffaele Marciello et Marco Mapelli

Combien de kilomètres faites-vous ?

 

Le vélo fait partie de ma vie depuis trois ans, et je fais environ 5 000 km par an. A titre de comparaison, Marco Mapelli parcourt environ 12 000 km/an. S’il n’avait pas réussi en tant que pilote de course, il aurait probablement été un cycliste professionnel. Nous nous rendons parfois ensemble sur le circuit, comme au Nürburgring.

Lello et son vélo Swi conçu en Suisse, assemblé en Italie

Les tatouages vont aussi partie de votre vie…

 

J’ai un faible pour les tatouages depuis environ trois ans. J’ai maintenant une vingtaine de petites œuvres d’art. J’ai notamment l’aile d’un diable sur mon bras droit, tandis que le bras gauche symbolise Jesus.

 

Vous allez prendre du repos ?

 

Je n’ai pas vraiment de pause. Durant les mois d’hiver, je participe à des courses d’endurance à Abu Dhabi et Dubai. Nous commençons ensuite la saison prochaine avec des événements aussi prestigieux que les 24H de Daytona et les 12H de Bathurst. Les essais pour la saison européenne débutent en mars, je suis donc toujours occupé. C’est ma raison de vivre, j’adore la course.

 

On vous reverra en ADAC GT Masters en 2023 ?

 

Bien entendu, je veux défendre mon titre. La concurrence est très forte, et je voudrais prouver que ma performance n’était pas un coup de chance. J’ai vraiment apprécié la saison 2022.

Commentaires (1)

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Ken Bertrand

21 nov. 2022 • 23:25

Bonjour. Interview très intéressante. J’ai lu quasi la même sur le site allemand Motorsport.Total.com le 15 novembre et c’est vraiment plus agréable à lire comme ça. Par contre, il faudra leur dire de vous créditer sur leur site car il ne mette pas le nom de la personne qui a fait l’interview. Bonne continuation.