Aurélie Kirmann en 2022, quatre titres sinon rien...

Arrivée en cours de saison 2021 chez Saintéloc Racing sur les programmes GT4 au poste de team manager, Aurélie Kirmann a réalisé un sans-faute cette année avec les deux titres Silver en GT4 European Series et FFSA GT pour Erwan Bastard et Roee Meyuhas. Sébastien Chetail n’a pas ménagé ses efforts l’hiver dernier pour mettre en place une équipe capable de gagner, et pas seulement en GT3. Il est peu de dire que l’objectif est réussi. Avec deux championnats et plusieurs équipages en Audi R8 LMS GT4 à s’occuper, Aurélie Kirmann a eu une saison chargée mais bien arrosée par de nombreux succès.

Difficile de faire meilleure campagne en GT4…

Les championnats GT4 prennent de l’ampleur et demandent de plus en plus de temps de préparation. 2021 avait déjà été une belle année mais 2022 a été encore un cran au-dessus. Cette année, les deux championnats se valaient niveau compétitivité. La concurrence était moins importante en GT4 European Series en 2021 et le FFSA GT a longtemps été le championnat GT4 le plus relevé. Là, nous sommes face à deux séries relevées. 

Disputer les deux séries avec le même équipage était un avantage ?

On ne peut pas nier que c’est un atout non négligeable. Erwan et Roee ont pris conscience de leur potentiel, ce qui leur a permis de grandir plus rapidement. Pour couronner le tout, les deux s’entendent très bien sur et en dehors des circuits. Ils ont des caractères bien différents mais une vraie amitié est née entre eux.

L’équipe a été remaniée avant la saison ?

Le staff technique est resté le même avec juste la continuité de ce qui était déjà en place. Nous voulions marquer des points sur chaque course car la régularité est primordiale. Il vaut mieux ramener les points d’une troisième place que de risquer ceux de la deuxième et finalement de tout perdre. Tout a été mis en place de la même façon sur chaque meeting. Il est aussi possible d’avoir le soutien du programme GT3 quand il y a des doutes. C’est aussi ce qui fait la force de Saintéloc Racing.

Vous avez la réputation d’être intransigeante sur les décisions sportives. C’est quelque chose qui se travaille ?

J’ai eu la chance d’officier comme commissaire sportif dans différentes disciplines allant du circuit au rallye en passant par la course de côte. J’ai la compréhension d’une direction de course et le règlement est mon terrain de jeu. Mon cursus professionnel est très varié. J’ai travaillé en direction de course en rallycross, j’ai passé cinq ans comme team manager chez Yvan Muller dans différents championnats, puis IDEC Sport en LMP2 et enfin CD Sport en LMP3 et GT4. Quand on va en direction de course, on peut ne pas être d’accord mais on ne peut pas repartir fâché.

Parvenir à vous imposer dans un sport très masculin a été compliqué ?

Je reste une femme avec ma sensibilité. Le temps et l’expérience font que les gens me connaissent. Au début, on a l’impression qu’on veut montrer qu’on est au-dessus d’un garçon Je ne peux pas dire que mon début de carrière a été simple mais j’ai beaucoup appris.

Vous avez un rêve en sport auto ?

On aura des rêves toute sa vie. Je dois bien avouer que cette saison est un peu rêvée. Au Paul Ricard, j’ai dit aux pilotes de profiter le plus possible (le titre Pilotes était déjà assuré avant le dernier meeting, ndlr) car on ne profite jamais assez de ces moments-là. Je veux juste que les clients soient contents et que tout le monde passe un bon moment. Nous sommes tous chanceux de faire ce métier et j’ai cette chance de faire un métier que j’adore. Sébastien (Chetail) a monté une équipe qui fait des choses incroyables dans différentes disciplines. Sur un plan personnel, la victoire aux 8H d’Indianapolis en Intercontinental GT Challenge (2021) a été un moment incroyable même si je ne suis pas sur la photo de groupe (rires). J’étais chez les officiels pour défendre la cause de la seconde auto en Silver qui venait de faire un très bon résultat. On ne peut pas être partout à la fois...