GTWC Europe

Thomas Neubauer (WRT) : « La clé est l'équipage ! »

GT World Challenge Europe
16 sep. 2022 • 10:00
par
Laurent Mercier
En quatre ans de GT3, Thomas Neubauer a roulé sur quatre GT différentes. Sa saison 2022 chez WRT au volant d'une Audi est irréprochable : victoire en Silver aux 24H de Spa et le titre Silver en Endurance.
Photo : Kevin Pecks

A 23 ans, Thomas Neubauer baigne dans l’univers de l’automobile depuis son enfance. Il a tout de même dû patienter jusqu'à l’âge de 14 ans pour débuter le karting en compétition. Le Parisien passe ensuite en monoplace pour aller jusqu’en Formule Renault Eurocup, une discipline qu’il doit arrêter compte tenu de sa morphologie. La décision est prise, la suite de sa carrière passera par le GT. Son arrivée chez AKKA-ASP en GT World Challenge Europe se transforme par une victoire au général dès sa première course à Brands Hatch en 2019, une première pour un équipage Silver. Une fois le titre en poche, Thomas Neubauer poursuit sur une Lexus chez Tech 1 Racing. Il y a ensuite la BMW M6 GT3/Walkenhorst Motorsport en 2021.

 

Changement de registre cette année avec l’Audi R8 LMS GT3/WRT sur un double programme GT World Challenge Europe. Avant cela, il y a eu les 24H de Dubai en janvier dernier avec là aussi une victoire pour le rookie français. L’équipage qu’il forme en GTWC Europe avec Jean-Baptiste Simmenauer et Benjamin Goethe fonctionne à merveille. Le trio s’est imposé aux 24H de Spa dans la classe Silver avant de décrocher la couronne Silver à Hockenheim. Quatre courses, quatre podiums, deux victoires et deux poles pour le trio de l’Audi #30 qui n’a pas pris le moindre avertissement pour non-respect des limites de la piste aux 24H de Spa. Ils sont peu à pouvoir revendiquer cette prouesse. Le titre en Sprint n’est plus possible mais Thomas Neubauer et Benjamin Goethe vont tout faire pour terminer sur une note positive à Valencia.

Photo : Jules Benichou

Thomas, revenons d’abord sur des 24H de Spa parfaites…

 

« Pour notre équipage, tout s’est bien goupillé. Avant le départ, nous savions que ne nous n’avions pas la voiture la plus performante à cause d’une BOP peu avantageuse. L’objectif était de nous concentrer sur nous-mêmes, de ne pas commettre la moindre erreur, ce que nous avons réussi à faire. Il y a juste eu un contact durant la nuit qui nous a fait perdre un peu de temps. Quand nous avons attaqué les six dernières heures, nous avons vu qu’il y avait la possibilité de faire un bon résultat sachant que notre stratégie n’était pas la même que nos adversaires directs. La marge était infime et il ne fallait pas le moindre accrochage ni une neutralisation. »

 

On vous a senti très ému à l’arrivée. La fin de course a été compliquée ?

 

« J’étais ému et fatigué. Les deux dernières heures étaient décisives et quand tu es dans l’auto, tout repose sur toi. La fin de course a été plus dure mentalement que physiquement. On réfléchit beaucoup, beaucoup trop… Cette course est spéciale pour tout le monde et c’est la plus redoutée. J’ai disputé les 24H de Dubai et du Nürburgring, mais là c’est autre chose. C’est quelque chose de fort pour moi de remporter cette course même si ça reste du Silver. Il peut se passer tellement de choses. »

Photo : Jules Benichou

Votre équipage était parti pour prendre des points au championnat ou de suite tenter de jouer la victoire ?

 

« Bien entendu, nous avons pensé au championnat, de prendre un maximum de points aux 6e et 12e heures. »

 

On sent que l’entente est bonne dans votre équipage. C’est aussi une force ?

 

« La clé est l’équipage. Nous avons trouvé une belle homogénéité, on s’entend bien tous les trois. Chacun sait ce qu’il a à faire. On gagne et on perd ensemble. C’est aussi ce que j’aime chez WRT qui laisse peu de place au hasard. C’est un vrai travail d’équipe. »

Photo : Kevin Pecks

L’Audi R8 LMS GT3 vous correspond bien ?

 

« Sur le plan personnel, ce n’est pas une saison facile car j’ai du mal avec cette auto qui est compliquée pour aller vite. Dries (Vanthoor) y arrive mais c’est Dries. Elle demande un pilotage particulier sachant qu’avant l’Audi, j’ai roulé sur deux GT3 bien plus imposantes. Je la comprends mieux en fin de saison. »

 

A Spa, le trio de la #30 a été irréprochable sur la piste. C’est aussi l’une des clés du succès ?

 

« On s’est mis en tête tous les trois durant toute la semaine de ne pas prendre la moindre pénalité. On devait utiliser les limites de la piste uniquement en cas de problème. Certes, c’était dur par moment de respecter mais ça a payé. Cela nous a permis d’être fiable et d’avoir un peu plus de confort. Spa est ma plus belle victoire et je suis fier de cette victoire en Silver, encore plus que de gagner les 24H de Dubai au général. J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. »

Photo : Kevin Pecks

Vous préparez 2023 ?

 

« J’espère bien poursuivre en GT chez WRT. J’aime beaucoup l’équipe. Tout pilote veut rouler pour une équipe comme WRT. J’ai toujours regardé ce team d’un œil attentif depuis que je roule en GT. Maintenant, j’y suis et je n’ai pas envie d’aller ailleurs. Avant cette année, j’avais un faible pour le Sprint mais maintenant, j’aime vraiment l’Endurance. »

 

WRT doit passer dans le camp BMW, une marque que vous connaissez bien…

 

« J’affectionne tout particulièrement BMW à titre personnel et j’avais beaucoup aimé le pilotage de la BMW M6 GT3. J’espère avoir l’opportunité de disputer les deux championnats en 2023 et revenir au Mans, cette fois en GT3 dès 2024. »

Photo : Jules Benichou

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