24H Nürburgring

Célia Martin aux 24H du Nürburgring : "Cette course c'était comme une victoire!"

24H Nürburgring
15 juin. 2022 • 9:52
par
fbergenhuizen
Membre de la formation Girls-Only team by WS Racing qui, cette saison, aligne une BMW M4 GT4 aussi bien en NLS qu'au prestigieux double tour d'horloge de l'Eifel, Célia Martin a clairement le vent en poupe!

Deuxième de la classe SP8 T lors de la NLS 3, 3e de la 2e course qualif en vue des 24H, Célia s'est, à nouveau, hissée sur le podium lors de l'épreuve phare de l'année!

 

La Française est revenue en détails sur cette course unique, hors norme, et tant appréciée des pilotes aussi bien que du public.

 

"Avant de résumer notre course, la première chose qui me vient à l'esprit  c’est que j’étais surprise d’être en aussi bonne forme à l’arrivée et je me disais « déjà fini ?! – je veux le refaire ! » 

Cette édition était vraiment spéciale ! Déjà parce que c’était enfin mes premières vraies 24H!  Les fans étaient de retour et il n'y eut pas d’interruption dû au mauvais temps !

 

L’ambiance, l’atmosphère était super cool et électrisante aussi. On pouvait sentir une certaine excitation tout au long du weekend.

 

Concernant la course, j’ai pris le départ et partant quasiment à la fin de notre groupe, je savais que j’allais adorer car qui dit partir dernière (ou presque) dit dépassements, ce que j’adore en particulier sur la Nordschleife ! Et je n’ai pas été déçue, j’ai récupéré 11 places en 6 tours !

 

Mais la chose qui m’a le plus surpris c’était le tour de formation : les fans et les marshalls n’étaient pas juste derrière les barrières, à certains virages ils étaient carrément au bord de la piste – tu pouvais leur rouler dessus si tu voulais !! Et là je me suis dit, eh ben voilà encore un truc bien allemand ! Ils nous font tout un foin avec les sécurités, les dépassements etc…, et durant le tour de formation, où tu es sensé chauffer les pneus, y a des gens au bord ou sur la piste !! Du coup je n'ai pas vraiment eu le temps d’apprécier ce tour-là, je dois l'avouer, car  j’étais déjà concentrée sur ma course.

Le premier stint s’est très bien passé, avec de jolies batailles avec la Hyundai de Marc Basseng ou d’autres Porsche GT4.

 

Beaucoup ont prétendu que les pilotes des GT3 avaient roulé super agressivement alors que ce n’était pas un sprint mais une course de 24H. Et je ne peux que sourire quand je lis ce genre de commentaire. Si les gens regardaient les écarts en qualification, ils sauraient que ces écarts demeurent les même durant la course. Donc si le premier essaie de creuser l’écart en imposant un fort rythme, il est évident que tout le reste va suivre ! Personne n’a envie de se faire doubler dans le premier tour même si c’est une course d’endurance ! Et c’était la même chose pour notre groupe. Ils ont mis du rythme dès le début, donc tu es obligé de suivre sinon tu perds facilement 5 places d’un coup !

 

Quand j’ai laissé la voiture à ma coéquipière, Carrie il me semble, c’est là que le carnage a commencé avec tous les drapeaux jaunes et les codes 60. Donc tous les pilotes de GT3 ne sont pas à blâmer car il ne s’est absolument rien passé durant les 6 premiers tours !!

 

Mon second relais (un double en fait) a commencé  juste à la tombée de la nuit. En termes de roulage, je n’ai pas grand-chose à dire car il ne s’est rien  passé de spécial.

 

Simplement le fait de rouler dans le noir et d’avoir toutes ces lumières autour de la piste, cela rajoute quelque chose de magique à l’atmosphère, j’ai beaucoup aimé ! Et j’ai enfin pu sentir les grillades !

 

Il y a eu aussi ce moment où un petit feu d’artifice a eu lieu aux alentours de minuit je pense, super cool à voir !

 

La seule difficulté, durant ce double stint, a  été la visibilité dans la section rapide de  Kesselchen, là il n’y avait pas de lumière des fans et notre lumière additionnelle n’était pas très efficace, donc noir total. Mais j’ai beaucoup aimé car ma vitesse n’a pas diminué de beaucoup et c’est dans ces instants-là que tu ressens encore plus les limites de la voiture, donc un vraiment moment de plaisir.

 Mon second double stint a débuté très tôt  le matin, vers 5h. Rien à dire non plus. Je savais que le temps allait être compliqué car le soleil avait du mal à sortir des nuages et ces derniers n’avaient pas une belle tête, mais il n’a pas plu.

Après ça je suis partie me coucher et étrangement je n’ai pas eu de mal à m’endormir.

 

On était P2 et on avait 2 tours d’avance sur le 3ème donc je me suis dit que ça devrait le faire à mon réveil.

 

Et en fait non…quand je suis revenue dans le box, on avait glissé au classement général et perdu cette seconde place… Je savais que nous n’avions aucune chance avec la P1 mais la 2e  position était faisable.

 

Donc évidemment j’étais un peu déçue de tout le travail fait jusqu’à présent, mais c’est la course.

 

Carrie a eu notamment quelques difficultés lorsqu’il s’est mis à pleuvoir ou plutôt à faire des averses. Nous avons fait le choix des slicks retaillés donc l’équivalent d’intermédiaire ce qui était la meilleure option, surtout quand on regardait les temps de l’Audi  de tête comparé avec ceux de la Mercedes équipée, quant à elle, de pneus pluie.

 

C’est peut-être à cet instant que j’aurais dû être dans la voiture car je connais bien la Nordschleife sous la pluie…mais comme nous n’avions rien à gagner, laisser Carrie dans la voiture n’était pas non plus idiot.

 

Cela m’a permis d'assurer le dernier relais en vue de l’arrivée. Et je dois bien avouer que j’ai beaucoup aimé car cette-fois j’ai pu apprécier les fans et vraiment me rendre compte de tout le monde présent au bord de la piste lors de mon dernier tour.

 

Un des meilleurs moments c’est quand l’ingé m’a dit à la radio ou plutôt crié quelque chose dans les oreilles comme quoi on l’avait fait et on était P3 et P35 au général, et 2ème BMW à être classée !

 

Comme je l’ai dit après, pour moi cette course c’était comme une victoire. Les filles ont tellement donné (certaines étant complètement nouvelles),  même dans les moments difficiles ! J’ai énormément de respect pour elles et le travail qu’elles ont fait et j’ai adoré partager ces moments avec elles ! A quand la prochaine ?!"

 

A quand la prochaine ? On a envie de lui dire en 2023 et pourquoi pas au volant d'une GT3. C'est tout le mal qu'on lui souhaite...

 

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