Steven Palette (CD Sport) : « Une aventure humaine »

Comment s'est lancé ce programme Le Mans ?

C’est vraiment le programme en Asian Le Mans Series qui a tout déclenché. Christophe Cresp m’a appelé en dernière minute, alors que je cherchais un deal en GT. Je ne trouvais rien. Ce coup de fil quinze jours avant la première course est arrivé, et on s’est mis d’accord très vite. Il a fallu résoudre quelques petits soucis de passeport avant de partir, mais j’y suis arrivé.

J’avais regardé sur le papier, nous pouvions faire trois. Mais tout s’est bien aligné malgré un départ compliqué avec beaucoup de soucis, une perte d’une roue … Au final, nous faisons des podiums, nous gagnons et tout s’est amélioré. J’avais un ingénieur vraiment top, et avec l’expérience, j’ai appris à dire ce que je pense. Ce n’est pas pour embêter, mais pour faire avancer les situations.

Il a fallu ensuite finaliser l'engagement au Mans ...

Nous sommes ensuite repartis pour trois / quatre mois pour monter le projet. Choix a été réalisé de partir avec la Ligier. Nous savions que nous serions un peu isolés, et personne n’avait vraiment fait de développement avec les pneus GoodYear. Tout seul sans autre Ligier, on ne sait pas trop où on est, sans autre référence.

Nous avons fait des journées d’essais à Monza et à Motorland Aragon. Nous avons récupéré la voiture, et la veille des premiers roulages, le moteur n’était pas encore dans l’auto. Un souci technique nous a fait perdre du temps en Italie et en Espagne les conditions étaient idéales sur le papier. Mais nous avons eu des soucis de boîte de vitesses.

Nous avons loué une boîte chez United Autosports, que nous avons eu la semaine de la Journée Test du Mans. Le mercredi avant, nous avons finalement été au Val de Vienne. Certes, on ne passe pas la 6e, mais c’était pour accumuler des roulages, et nous n’avons pas eu de problèmes. Mais il a fallu peaufiner des détails : gourde, baquet … Mais c’est une belle aventure humaine et une super expérience.

Recevez-vous un soutien de Ligier ?

Oui, nous avons du support avec un ingénieur qui vient des Etats-Unis et qui peut répondre à nos questions.

Comment se déroule la semaine jusqu'à présent ?

Nous sommes clairement loin du rythme, et nous commençons à juste à faire du setup avec la voiture. Je tourne en 3’38 à cet instant (interview réalisée après les qualifications), mais il nous manque de la vitesse en ligne droite.

Le but est d’aller au bout. Nous avons deux vrais amateurs avec Christophe et Michael Jensen. Il faut essayer de se rapprocher du peloton. L’ambiance est bonne chez nous, et j’essaie de les accompagner du mieux possible. Parfois, quand tu débutes quelque part, tu peux jouer la gagne, et il y a une certaine pression. Là, je n’ai pas ce sentiment.

Ce n'est pas votre première sur le grand circuit des 24 Heures du Mans, mais disputer la course est un rêve pour vous ...

Mes premiers tours de roue ici je les avais faits en Oreca FLM en 2012 avant de rouler en Porsche Carrera Cup. C’est aussi un rêve qui se concrétise. Je me souviens de nos repas avec nos partenaires dans des garages, où nous indiquions que nous irons au Mans un jour. Nous avons tenu parole.

J’espère le refaire un jour dans des conditions pour viser un vrai résultat. Après le Nürburgring et Spa, maintenant Le Mans, j’aimerais bien faire Daytona. Faire Le Mans et le titre Asian Le Mans Series peuvent ouvrir des portes.

Quel est votre programme pour la suite de la saison ?

Mon planning est très chargé. Cela fait deux mois que je fais cinq jours à la maison. J’ai toujours VSF Sports en TC France et CLRT en Porsche Carrera Cup / Supercup où je suis impliqué. Je roule aussi en Ligier Endurance en JS2 R.