Michelle Gatting (Iron Dames) : « Le rythme est là »

C'est une certitude, le programme Iron Dames est désormais bien implanté dans le paysage du sport automobile mondial. Ferrari Challenge, Fanatec GT World Challenge, Championnat du Monde d'Endurance WEC, l'écurie dirigée par les frères Piccini possède un programme d'envergure, qui affiche en outre une belle réussite avec les Iron Dames.

Si la Française Doriane Pin brille en Ferrari Challenge, Michelle Gatting s'était déjà imposée dans la série en Trofeo Pirelli en 2021, validant ainsi la mise en avant des féminines par la structure Iron Lynx. La première étape dans le renouveau de la carrière de la Danoise, commencée comme pour beaucoup par le karting, mais de manière inattendue.

« Bien souvent, les histoires commencent avec un grand-père ou un père impliqué dans le sport automobile, nous explique Michelle Gatting dans le paddock du Mans. Ce n’était pas du tout mon cas. J’ai en fait essayé le karting lors de vacances en France quand j’avais sept ans. Il y avait une piste proche notre hôtel et avec ma sœur nous sommes allés essayer.

C’était vraiment une coïncidence. Pour l’histoire, le karting avait le logo Ferrari avec le n°1. J’ai ensuite dit à mes parents que je voulais essayer encore une fois rentrés chez nous. Voilà comment cela a commencé.

Je souhaitais me diriger vers la monoplace au départ. Mais j’ai rapidement réalisé que mes parents ne seraient pas en mesure de financer mes courses, donc j’ai pris un autre chemin, avec le tourisme en Scirocco Cup, puis en Porsche Carrera Cup.

J’ai toujours entendu parler du Mans, car évidemment nous avons quelques pilotes au Danemark avec un certain palmarès ! Et je voulais un vrai programme.

Avec le projet Iron Dames, avec le premier test de la GT3, c’était une opportunité en or, celle d’une vie. C’est donc incroyable pour moi d’être ici pour la quatrième fois avec Ferrari au Mans. »

Progresser avec ambition

Engagée cette année sur un triple programme entre WEC, ELMS et Fanatec GT World Challenge Europe avec Rahel Frey et Sarah Bovy, Michelle Gatting revient donc aux 24 Heures du Mans, après un début de campagne marqué par des hauts et des bas.

Après une cinquième place en GTE-Am à Sebring, la Danoise a été contrainte de manquer l'épreuve de Spa pour cause de Covid.

« A Sebring nous avons terminé en tant que meilleure Ferrari, mais la 488 manquait de rythme ce qui est dommage, car les essais s’étaient vraiment bien passés et nous avions de vraies attentes, rembobine la Danoise. D’autant plus que Sebring est une piste où vous avez besoin d’une grande expérience. Dès les premiers roulages, tout le monde avait un bon feeling avec la voiture.

L’objectif était d’être la meilleure Ferrari et c’est ce que nous avons fait. Sarah et moi avons ensuite manqué Spa en raison du Covid. Pour résumer, je pense que le rythme est là depuis le début de saison et l'absence à Spa ne va pas me pénaliser car les 24 Heures sont une course totalement différente du reste de la saison.

Par ailleurs, nous avons décroché notre premier podium en Fanatec GT World Challenge Europe la semaine dernière au Paul Ricard (2e en Gold Cup), ce dont nous avions besoin et ce qui nous motive toutes et tous avant d’arriver ici. »

Des résultats qui parlent en faveur du programme Iron Dames, un vrai exemple pour les jeunes filles désireuses de s'engager en sport automobile et pour casser l'image encore majoritairement masculine du sport automobile.

« Mon titre en Ferrari Challenge Europe était une étape importante dans ma carrière, pour l’équipe et pour le projet Iron Dames, et c’était une bonne chose de démontrer que nous sommes capables de remporter des courses et des championnats, décrit Michelle Gatting. C’est un bon début, mais les mentalités n’ont pas encore changé. Il faudra plus de victoires et de championnats pour cela. Cela va prendre du temps, mais le projet Iron Dames est désormais connu. »