24 Heures du Mans – L'amende de la discorde

Le traditionnel Briefing Pilotes des 24 Heures du Mans s'est tenu hier, entre 16h30 et 17h30. 186 pilotes se sont amassés pour l'occasion dans le Welcome. Hier soir, celui-ci alimentait toutes les conversations ou presque dans le paddock... mais pas pour de bonnes raisons.

En amont, une quarantaine de pilotes se sont vus signifier qu'ils devraient s'acquitter d'une amende quelque peu salée. De quoi entraîner quelques rires sarcastiques au sein de l'assemblée. Pour le comprendre, il faut se référer à l'article 5.1.1 du Règlement particulier des 24 Heures du Mans 2022.

?? 24 Hours of Le Mans - The fine of discord

« Tout retard ou absence aux vérifications administratives ou aux briefings (voir l’Article 9.3.1) des 24 Heures du Mans est interdit (forte amende, assortie d’une sanction pouvant aller jusqu’à l’exclusion du pilote), sauf cas de force majeure dûment apprécié par le Collège des Commissaires Sportifs ou bien :

Une autorisation pourra être donnée par écrit par l’ACO, à raison de la participation du pilote à une compétition automobile dont les horaires sont incompatibles avec le respect des obligations liées à la Journée Test.

Le concurrent devra adresser une requête dûment motivée, par écrit à l’adresse sport@lemans.org, au plus tard 7 jours avant les vérifications administratives de la Journée Test.

Une participation aux frais de 3 000 € sera exigée par l’ACO et payable dans les 24 heures suivant la demande. »

Quarante-cinq pilotes auraient raté le « Pesage », car retenus soit à Détroit pour l'IMSA SportsCar Championship, soit à Djakarta pour la Formule E ou encore au Paul-Ricard pour le GT World Challenge Europe.

« L'IMSA et l'ACO sont partenaires, le WEC et la Formule E sont tous deux régis par la FIA et SRO (promoteur du GT World Challenge. Ndlr) et ACO travaillent dorénavant ensemble pour le GT3, nous a-t-on confié hier soir. Au final, tous ces championnats travaillent ensemble, c'est incompréhensible... »

N'aurait-il pas été possible de faire autrement ? À partir du moment où cet article figure au règlement, compliqué de faire marche arrière. Reste qu'il ne s'agit pas là d'une question technique ou liée à la sécurité. Le bon sens n'aurait-il pas dû l'emporter ? « Si quelqu'un s'absente parce qu'il a un mariage, je l'entends, nous a-t-on expliqué. Mais là, il s'agit d'obligations professionnelles dans un championnat partenaire ! »

Au vu du tollé suscité, l'ACO aurait reconnu que ce point de règlement serait vraisemblablement revu à l'avenir... mais pas cette année. Voilà qui est pour le moins étonnant !

Pour conclure, une autre question se pose : est-ce normal que des championnats ayant autant d'intérêts communs continuent à programmer des événements le même week-end ? Pour moult raisons, le double tour d'horloge sarthois ne devrait-il pas être protégé ? Qu'il semble loin le temps où Jean Todt, l'ex-président de la FIA, avait mis en place une « commission calendriers » pour éviter ce genre de choses.