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Anouck Abadie, un cursus atypique pour une passionnée de sport auto

Asian Le Mans Series
26 fév. 2022 • 10:00
par
lmercier
Lorsque vous ouvrez la liste des pilotes catégorisés par la FIA, le premier nom sur qui vous tombez est Anouck Abadie, classée Silver. La même que celle qui s'occupait de la Mitjet l'année passée et de manager MV2S Racing ? La même que l'on retrouve maintenant chez Kessel Racing où elle aide Tiziana Borghi à la direction sportive de l'équipe suisse ? A chaque fois, la réponse est oui. 
Photo : Kessel Racing

A près de 30 ans, Anouck Abadie a eu une carrière de pilote en Formule 4 avant de raccrocher pour vivre d'autres aventures en sport automobile de l'autre côté de la barrière. La Toulousaine a un cursus pour le moins inédit en sport automobile. Si elle est arrivée en compétition un peu par hasard, elle n'a pas l'intention de se laisser déborder dans ses nouvelles fonctions. Entre son rôle de pilote, son boulot à la FIA Women in Motorsport, la Mitjet, MV2S Racing et maintenant Kessel Racing, Anouck Abadie a une vision d'ensemble qui lui sert quotidiennement sur les circuits. 

 

Vous savez que c'est votre nom que l'on voit en premier sur la liste des pilotes classés par la FIA ? 

 

"(Elle sourit) Logique car la liste est par ordre alphabétique. Je suis classée Silver depuis 2015 car j'ai roulé en Formule 4 avant de me blesser en faisant du sport. Je devrais passer Bronze en 2023 car je ne roule plus depuis un bon moment."

 

Vous en avez profité pour occuper d'autres fonctions... 

 

"J'ai rejoint la Commission FIA Women in Motorsport. Cela m'a permis d'aider les jeunes filles à venir en sport automobile et je suis contente de l'avoir fait. Si cette commission était arrivée plus tôt, peut-être que j'aurais été de l'autre côté. J'étais en charge de la coordination du projet auprès de Cathy Muller et Michèle Mouton. Cela reste une très belle expérience." 

 

Passer de pilote à un poste à la FIA est tout de même assez atypique...

 

"Avant de rejoindre la FIA, je n'avais pas spécialement une bonne image de la Fédération. Avec du recul, j'y ai rencontré un tas de personnes passionnées. Quand on est à l'extérieur, il y a certaines décisions que l'on ne peut pas comprendre alors qu'ils pensent sur le long terme. Ensuite, la COVID-19 est arrivée et j'ai rejoint les rangs de la Mitjet et MV2S Racing. J'ai appris à être un couteau suisse, tout l'inverse de la FIA. Là aussi, l'expérience était très enrichissante."

Vous êtes depuis peu chez Kessel Racing. Vous avez trouvé votre place dans l'équipe ? 

 

"Avec Ronnie Kessel, on se connaît depuis 2018. Ils m'ont appelé en novembre pour un projet qui me plaît beaucoup. J'apprends une nouvelle langue, une nouvelle culture au sein d'une équipe à la fois très professionnelle et familiale ainsi que la gestion d'un team de haut niveau. Tiziana est en quelque sorte mon mentor en GT3 alors qu'en Ferrari Challenge, je serai seule en charge de la direction sportive."

Avec le temps, les féminines sont de plus en plus présentes. C'est aussi votre avis ? 

 

"On trouve de plus en plus de filles en sport auto à tous les niveaux. Cela va du pilote à l'ingénieure en passant par la mécanique ou la communication." 

 

Vous êtes issue d'une famille "racing" ? 

 

"Mon frère était pilote moto et mes parents sont passionnés par les sports mécaniques. Pour ma part, j'ai toujours aimé la vitesse sans jamais me poser la question de piloter moi-même un jour. J'ai juste voulu faire un jour un stage à Nogaro dans le but d'apprendre à maîtriser ma voiture de tous les jours une fois le permis de conduire en poche. J'avais 19 ans et j'ai roulé sur une Renault Clio RS et une Megane RS. Il s'avère que le stage s'est bien passé et me voilà partie pour tenter la sélection en Formule 4 au Mans."

C'était une bonne saison ?

 

"Le début n'a pas été simple car les temps étaient loin de ceux de devant. Je roulais face aux Boccolacci, Sorensen, Moineault, Droux et Hasse-Clot. Alors que je discutais pour passer en Formule Renault 2.0, je me suis blessée au basket. Dans le cadre de mes études pour un Master, je devais effectuer un stage et je suis allée demander à la FFSA."

 

On vous sent épanouie en sport auto ?

 

"Sur le long terme, j'ambitionne de diriger une équipe ou un championnat. J'ai conscience que je fais un métier atypique que j'adore et je m'y consacre à fond. Dans ma tête, c'était la monoplace et la Formule 1, mais j'ai appris à apprécier l'Endurance. MV2S Racing m'a permis de me faire connaître sur le terrain et j'ai eu la chance d'avoir Stéphane Roux comme patron. Maintenant, je travaille pour Ronnie Kessel, et là aussi c'est un travail qui se transforme en plaisir..." 

 

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