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Yifei Ye : "Tu ne gagnes pas Le Mans, c'est Le Mans qui te laisse gagner"

Asian Le Mans Series
European Le Mans Series
11 fév. 2022 • 16:10
par
lmercier
Un an après ses débuts en Endurance, Yifei Ye retrouve l'Asian Le Mans Series. Cette fois, il a l'étiquette de Porsche Motorsport Asia Pacific chez Herberth Motorsport. Sa saison 2022 va passer par le LMP2 chez COOL Racing et quelques courses en GT avec Porsche.

A 21 ans, Yifei Ye n'a pas mis longtemps à trouver sa place en Endurance. Après un titre Euroformula Open décroché en 2020, la monoplace s'est refusée à lui dans les catégories supérieures. C'est donc l'Endurance qui lui a permis de rebondir l'année dernière et pas de n'importe quelle façon. 

 

L'Asian Le Mans Series a été le bon terrain pour débuter un nouveau challenge qui s'est terminé par le titre LMP2 chez G-Drive Racing. La suite est passée par l'European Le Mans Series au sein de Team WRT avec le titre en fin de saison, sans oublier cette mésaventure en fin de course aux 24 Heures du Mans alors que la victoire en LMP2 lui tendait les bras en compagnie de Louis Delétraz et Robert Kubica.

 

En pilote chinois qu'il et même s'il maîtrise parfaitement la langue de Molière, Yifei Ye a tapé dans l'oeil de Porsche Motorsport Asia Pacific qui lui offre tout son soutien cette saison avec l'espoir de se retrouver au volant d'une Porsche LMDh dès 2023. Avant de rempiler en LMP2 en ELMS, cette fois chez COOL Racing, Yifei Ye est de retour en Asian Le Mans Series en GT sur une Porsche 911 GT3 R alignée par Herberth Motorsport et partagée avec Antares Au et Klaus Bachler. Après les premiers essais libres, Yifei Ye s'est confié à Endurance-Info. 

Comment se passent vos débuts en GT ? 

 

"J'espère pouvoir rééditer le même résultat que l'année passée en Asian Le Mans Series (rires). J'ai conscience que ce sera plus compliqué car je roule en GT dans une catégorie qui comprend 23 autos. Je me suis bien adapté à la voiture et tout va dans la bonne direction. Je roule avec deux coéquipiers qui sont très compétitifs. Je pense que nous avons tout ce qu'il faut pour jouer devant. Avant de venir ici, j'avais roulé une journée en essais à Portimão, donc je suis encore neuf en GT." 

 

Rouler en LMP2 en parallèle chez COOL Racing est important ?

 

"C'est bien pour moi de garder un pied en LMP2. Mon programme européen sera concentré sur le LMP2 avec l'espoir de rouler dès 2023 sur une Porsche LMDh. L'apport de Porsche Motorsport Asia Pacific est important. Ils veulent que je réussisse en tant que pilote chinois. J'espère aussi faire quelques courses en GT3 en Europe en plus du LMP2, pourquoi pas les 24 Heures de Spa." 

 

Votre saison 2021 a été très bonne. Le seul grain de sable a été ce final des 24 Heures du Mans dont tout le monde se souvient. Même avec le temps, c'est difficile à encaisser ?

 

"En 2021, j'ai gagné tout ce que je voulais gagner sauf Le Mans. Les 24 Heures ont duré 23h58 pour mes coéquipiers et moi. Tout le monde était prêt à écrire que j'étais le premier chinois à gagner en LMP2 depuis Ho-Pin Tung. L'information était prête à être envoyée partout dans le monde et on connaît la suite. Même maintenant, j'ai encore du mal à y croire. En LMP2, tout le monde dispose de la même auto qui est très fiable. Quand le problème est arrivé, j'avais encore 30 secondes d'avance, j'ai essayé de rester calme car je savais que si je parvenais à redémarrer, j'allais conserver la tête. C'est la vie, c'est Le Mans. Tu ne gagnes pas Le Mans, c'est Le Mans qui te laisse gagner." 

Quitter la Chine pour venir au Mans à l'Autosport Academy a été difficile ?

 

"Enfant, j'ai fait du karting en Chine, mais il n'y avait pas beaucoup de pilotes et encore moins de circuits. J'ai ensuite passé deux ans au Japon où j'ai gagné. Pour jouer devant, j'ai vite compris qu'il fallait aller en Europe si je voulais me montrer. Je me suis retrouvé au Mans tout seul à l'âge de 14 ans. Je ne parlais pas un mot de français et mon anglais était faible."

 

Vous avez appris seul le français ?

 

"Le Mans est une petite ville où je n'ai pas trouvé de professeur pour apprendre la langue. J'ai donc appris seul le français et l'anglais tout en continuant mes études. Pour la petite histoire, j'ai eu de meilleures notes au Bac de français que certains pilotes français (rires)."

Aucun regret à être passé en Endurance ? 

 

"A un moment, j'ai compris que la Formule 1 n'était pas possible. Il faut donc savoir changer de trajectoire. Après mon titre en Euroformula Open, j'ai vu que l'Endurance avait pas mal de débouchés et j'en ai parlé à mon entourage, dont Neel Jani. J'ai été séduit par le fait de rouler au sein d'un bel équipage qui alliait jeunesse et expérience. C'est exactement ce qu'il me fallait pour progresser."

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