Alex Gibot et la bonne santé de Porsche Motorsport Asia Pacific

Comme toutes les structures asiatiques, Porsche Motorsport Asia Pacific a été contraint de revoir sa copie pour cause de COVID-19. Avec le recul, les activités ont tout de même eu lieu en Chine l'année dernière et il ne reste plus qu'à souhaiter que 2022 soit une année plus tranquille pour Alex Gibot qui dirige avec brio la branche Asie-Pacifique de Porsche Motorsport.

L'ancien manager général de la Porsche Carrera Cup France va pourtant devoir se plier au règles sanitaires, lui qui n'était plus revenu en Europe depuis deux ans. Cela passera par deux semaines passées à l'écart de toute vie sociale à son retour dans le pays aujourd'hui-même. Le prix à payer... 

Du côté de Porsche Motorsport Asia Pacific, les satisfactions sont multiples. Yifei Ye reçoit la confiance de Porsche, une équipe chinoise vient de faire l'acquisition d'une Porsche 911 RSR, les ventes se portent pour le mieux, la santé de la Porsche Carrera Cup Asia est au beau fixe et le GT4 ne demande qu'à se développer dans la région avec l'arrivée du nouveau 718 Cayman. Avant son retour en Chine, Alex Gibot a fait le point avec Endurance-Info. 

Comment s'annonce la saison 2022 ? 

"On peut voir la situation de deux façons différentes. La première est de faire à tout prix du régional en allant dans différents pays et la seconde est de se focaliser sur la Chine. En 2021, nous avons opté pour la seconde et cela a plutôt bien fonctionné. Porsche a été le seul constructeur à faire une série monotype en Asie. Pour 2022, nous avons annoncé un calendrier Porsche Carrera Cup Asia qui passera par la Chine avec deux sorties du pays, une à Suzuka dans le cadre du GT World Challenge Asia, l'autre à Singapour avec la Formule 1."

Les complications pour voyager restent un paramètre à prendre en compte ?

"La difficulté est que 95% de nos pilotes sont chinois. Sortir du pays veut dire des quarantaines à chaque retour. Disputer un meeting de Cup et devoir respecter une période de quarantaine au retour est réaliste mais cela devient compliqué s'il faut le répéter durant la saison. Il faudra voir ce qui va se passer à la suite des Jeux Olympiques d'hiver. Est-ce que tout va être assoupli ou au contraire se renforcer ? On sent de la nervosité depuis la poussée du variant Omicron. En Chine, la stratégie est de n'avoir aucun cas." 

Les plateaux s'annoncent intéressants ? 

"Nous aurons une très belle grille en Porsche Carrera Cup Asia avec 24 voitures, sans oublier la bonne santé de la Porsche Sports Club China. Il y a aussi le GT Sprint Challenge en Chine réservé aux pilotes classés Bronze où on espère avoir quelques autos, sans oublier le China Endurance Championship et le GT World Challenge Asia." 

Il faut donc rester positif...

"Je crois que 2022 passera en grande partie par les championnats nationaux. On a pu voir que la Thailande a repris ses activités. Début 2020, nous avions 11 Porsche 911 GT3 R engagées pour l'ouverture du GT World Challenge Asia à Sepang."

La belle satisfaction de la fin de l'année 2021 est l'arrivée de Yifei Ye dans le giron Porsche ? 

"On le suivait de près depuis la Formule 4 en 2016. Les contacts avec son management chinois remontent maintenant à un an. C'est un jeune très prometteur qui a bien roulé pour ses débuts en LMP2. Avec Yifei, on tient un vrai bon espoir."

Pour lui, c'est objectif LMDh ? 

"C'est prématuré d'annoncer quoi que ce soit mais on ne peut pas écarter cette hypothèse. L'objectif est de le mettre dans l'environnement idéal et à ce titre, nous travaillons sur un programme conséquent. On s'est rencontré il y a peu physiquement chez Porsche. Sascha Maassen s'occupe de lui pour l'aider dans cette transition en plus de la famille Jani qui reste très proche de lui. Yifei est vraiment quelqu'un de bien qui en plus parle français, anglais et chinois. Il apprend actuellement l'allemand."

Son programme 2022 est connu ? 

"Pour se préparer au LMDh, rouler une année de plus en LMP2 a du sens. Il faut garder un oeil en prototype mais un pilote Porsche se doit aussi de rouler dans une Porsche." 

Aujourd'hui, Porsche Motorsport Asia Pacific représente 14 personnes à plein temps. A l'arrivée d'Alex Gibot il y a 7 ans, seules trois personnes travaillaient dans la structure qui ne comptait qu'une seule Cup. Depuis 2021, Porsche Motorsport Asia Pacific est clairement une filiale de l'usine.