Auto

Reema Al Juffali (Dragon Racing) : "Faire le premier pas est toujours le plus difficile"

Featured
14 déc. 2018 • 13:34
par
lm@endurance-info.com

Alors que la Formula E tient meeting en Arabie Saoudite, Reema Al Juffali est à Abu Dhabi où elle joue les premiers rôles en Toyota GT86 Cup pour le compte de Dragon Racing. Première femme de son pays à détenir une licence pour faire de la compétition automobile, Reema compte bien gravir les échelons pour arriver à son rêve : les 24 Heures du Mans. On espère pour elle que le programme FIA Women for Motorsport surveille de près la progression de cette jeune pilote, passionnée, attentive et qui respire la joie de vivre. Entretien avec une féminine de 26 ans pleine d’ambition…

 

Le championnat Toyota GT86 Cup est parfait pour vous ?

 

« J’étais à la recherche d’une série dans la région qui me permettait de progresser sans trop de pression. C’est pour moi le tremplin parfait car cela me permet de me mesurer à des adversaires sur une auto identique, ce qui en fait un terrain de jeu où tout le monde est à égalité. De plus, piloter une auto équipée d’une boîte de vitesses manuelle est un régal, d’autant plus que la puissance de la GT 86 Cup est parfaite pour bien appréhender l’auto. Peut-être que la boîte manuelle m’apportera un plus si un jour si je roule en historique (rires). La série est bien pour débuter car le nombre de participants n’est pas trop important. Rouler aux Emirats Arabes Unis à Dubai et Abu Dhabi est aussi un avantage. »

 

Cela fait longtemps que vous vous intéressez au sport automobile ?

 

« Pas vraiment car je ne suis pas issue d’une famille qui gravite autour de la course même si ma famille est ici pour me supporter. Je ne pensais pas avoir l’occasion de conduire une voiture dans mon pays, alors faire de la compétition automobile… J’ai toujours pensé qu’il fallait débuter très jeune pour réussir en sport auto. C’est en regardant les 24 Heures du Mans que j’ai compris que des pilotes étaient bien plus âgés que moi. Je me suis alors dit : ‘ok, ce n’est pas trop tard’. »

 

Vous avez un rêve en sport auto ?

 

« Sans hésiter, les 24 Heures du Mans. Lorsque j’ai découvert cette course pour la première fois, je me suis dit : ‘wow’. J’ai pris des notes pour comprendre comment fonctionnait cette course. »Le Mans est connu en Arabie Saoudite ?

 

« Pas vraiment. J’ai effectué mes études à l’étranger, ce qui fait que c’était plus facile pour moi. C’est là que j’ai commencé à me rendre sur des circuits. Dans mon pays, la Formule 1 est connue et bien entendu maintenant la Formula E. »

 

Dragon Racing a été d’un grand soutien ?

 

« Ils ont été formidables. Je cherchais une équipe pour me guider et me soutenir dans le développement de ma carrière. C’est ce qu’ils ont fait et bien plus encore. En tant que pilote, ils m’ont fourni ce qu’il me fallait pour me développer. Le fait d’avoir les bonnes personnes avec de l’expérience autour de moi m’aide à tirer le meilleur parti de moi-même. »

 

Le GT est là où vous voulez être ?

 

« Mon objectif est de poursuivre en GT au sommet de la pyramide. Pour le moment, je reste concentrée sur mes objectifs avec l’envie d’y aller étape par étape. »

 

La pression n’est pas trop compliquée à gérer ?

 

« Tout est nouveau pour moi, alors j’apprends de différentes façons à faire face à la pression durant la course. Chaque personne traite le sujet différemment, mais ce qui m’a aidé, c’est de prendre du recul et de quasiment ralentir les choses pour ne pas trop penser. Rester positive et avoir confiance en mes capacités m’aide à surmonter la pression. »Vous êtes confiante pour le futur ?

 

« Je suis dans une excellente position car je suis encore au début de mon parcours et j’apprends quelque chose de nouveau chaque jour. Pour le moment, il s’agit d’y aller étape par étape et de veiller à développer mon pilotage. Mon objectif est de réfléchir et de m’améliorer après chaque séance. J’aime quand je suis derrière le volant, c’est là où je suis la plus heureuse, mais plus que cela, c’est le défi qui me fait avancer. Il faut toujours faire confiance à son instinct, ne pas avoir peur de prendre des risques et faire ce qu’on aime. Faire le premier pas est toujours le plus difficile. »

 

Quel sera votre programme 2019 ?

 

« Il n’est pas encore défini mais il est possible que je roule en Angleterre dans le championnat Ginetta G40 GT5 Challenge. »

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article