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Philippe Sinault (Alpine) : "Il ne faut pas injurier le sport"

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WEC
10 mar. 2021 • 14:16
par
lm@endurance-info.com

L'année 2021 est une année importante pour Alpine Elf Matmut. Après avoir tout raflé en LMP2, la structure dirigée par Philippe Sinault fait son retour dans la catégorie reine onze ans après la Lola B09/60 Aston Martin. Cette fois, c'est une Alpine A480 qui va rouler en WEC aux mains de Nicolas Lapierre, Matthieu Vaxiviere et André Negrao.

Avec des prototypes Le Mans Hypercar qui débutent leur carrière, Alpine Endurance Team a un bon coup à jouer avec son Alpine conçue par ORECA dont la fiabilité n'est plus à prouver. Si la Balance de Performance est équitable, Alpine compte bien plus que titiller la concurrence. L'objectif est d'inscrire la marque Alpine au palmarès des 24 Heures du Mans, 43 ans après le succès Renault-Alpine avec Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi. A deux mois du lancement de la saison, Philippe Sinault nous en dit un peu plus sur le programme lors d'une visite des ateliers de Signatech.

Comment s'est déroulé le premier roulage ?

"Nous avons beaucoup roulé avec une auto connue, mais équipée de nouveaux systèmes de contrôle FIA. Pour nous, l'approche est différente. Nous avons découvert un nouveau système global, une autre rigueur technologique, mais aussi électronique et informatique. Les discussions avec la FIA sont très constructives et je reste confiant sur l'esprit en place. Bien sûr, la tâche n'est pas aisée, on échange, on discute et le bon sens l'emporte. Les données sont envoyées directement à la FIA."

L'équipe s'est renforcée ?

"Les moyens humains sont différents, tout comme les processus. Le personnel a augmenté en conséquence, principalement pour contrôler les systèmes et les données. On ne peut pas attaquer l'Everest sans avoir les bonnes personnes. Tout le monde a clairement conscience des enjeux."

D'autant plus qu'il faut impérativement briller en 2021...

"Cette saison va conditionner l'avenir. Alpine regarde forcément ce qui pourra être mis en place ensuite. Cela fait déjà huit ans que la marque est présente et nous sommes à une période charnière de l'Endurance. L'engagement d'Alpine est très affirmé. Il y a déjà eu de belles histoires et j'espère que ce n'est que le début."

Qu'en est-il de 2022 ?

"Rien n'est signé pour la saison prochaine..."

C'est maintenant ou jamais qu'il faut aller de l'avant ?

"Le vrai beau sujet est l'arrivée de Ferrari après les annonces d'Audi, Peugeot et Porsche. Avec Ferrari, tu te dis que là, c'est parti. Il ne faut pas louper le train. Nous sommes dedans, il faut maintenant être dans le bon wagon. Le travail aura payé si Alpine confirme une arrivée en LMDh, mais il a déjà payé car Alpine est dans la catégorie reine dès cette année."

Le programme Hypercar a été compliqué à monter ?

"Compte tenu du contexte actuel, les choses ne sont pas simples. L'échelle budgétaire est différente du LMP2. Cependant, le produit existant est abouti, sans oublier que le calendrier est plus européen que par le passé."

Vous estimez avoir une vraie chance de vous imposer au Mans ?

"Oui sans aucun doute ! Le statut de David contre Goliath ne me dérange pas. Alpine a une fenêtre pour gagner malgré une BOP, notre auto est plus éprouvée que la concurrence. Alpine n'est pas là que pour faire un hold-up, la marque est là depuis maintenant 8 ans. Il ne faut surtout pas injurier le sport, jamais. Nous sommes là dans le but de construire quelque chose sur la durée."

Votre structure aura en parallèle le soutien technique de Richard Mille Racing. Là aussi, c'est un pas en avant...

"La volonté de l'équipe était de passer en WEC. Les filles ont parfaitement rempli leur mission la saison dernière en ELMS. Aller en WEC est le passage à l'étape supérieure. L'objectif de Richard Mille est de montrer que les filles ont leur place au plus haut niveau."

A quand une féminine en Hypercar ?

"A terme, l'Hypercar est forcément ce qui est à l'esprit. Ce qui est sûr, c'est que les trois filles, que nous avons, ont de très bonnes bases. L'objectif sportif est de toute façon déjà rempli quand on voit leur saison 2020. Il fallait prouver qu'elles avaient leur place au plus haut niveau. On a les trois meilleures, il n'y a donc aucun regret à avoir."

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