Rétrospective Toyota GT One (partie 2) : Le Mans 1998

En 1998, le constructeur nippon débarque dans la Sarthe avec trois Toyota GT-One. Face à lui, que du beau monde : Porsche, Mercedes, BMW, Nissan, McLaren et Panoz sont là pour décrocher la timbale ! Coté équipages, là aussi, la qualité et l’expérience sont au rendez vous et Toyota n’a pas échappé à la règle en alignant de très beaux trios.

Ukyo Katayama, Toshio Suzuki, Keiichi Tsuchiya (Toyota GT-One R36V 3.6L Turbo V8 n°27)

Martin Brundle, Emmanuel Collard, Eric Hélary (Toyota GT-One - R36V 3.6L Turbo V8 n°28)

Thierry Boutsen, Ralf Kelleners, Geoff Lees (Toyota GT-One - R36V 3.6L Turbo V8 n°29)

Dès les qualifications, la guerre éclate entre les principaux constructeurs présents qui se battent sans retenue pour la pole. Martin Brundle, au volant de la n°28, échoue de peu (3’36’’552) derrière Bernd Schneider et sa Mercedes-Benz CLK-LM n°35 qui décroche la pole position en 3’35’’544. Les deux autres GT One vont, quant à elles, décrocher le 7e et le 8e temps, la n°29 devançant la n°27.

En course, les Boys de Toyota vont longtemps croire à la victoire, mais le Mans reste le Mans et s’y imposer n’est pas chose facile. Mercedes, qui est victime d’un double abandon dès le 19e et 31e tour cette année là, peut en témoigner ! Après avoir pris très rapidement le commandement, les GT One vont connaître de nombreux problèmes techniques qui ralentiront tour à tour leur progression (boîte de vitesses et moyeu de roue sont ses talons d’Achille). A 3 h 37, la n°28 abandonne suite à une sortie de piste du britannique Martin Brundle qui aura, comme maigre consolation, réussi le meilleur tour en course de cette édition (3’41’’809).

En dépit de cet abandon, les hommes d’Ove Andersson sont à la lutte pour la victoire. L’équipage de la n°29 sort de la nuit sarthoise en tête de l’épreuve (malgré un changement de boîte de vitesses en début de soirée) devant la Porsche 911 GT1 n°26 du trio Laurent Aïello, Allan McNish, Stéphane Ortelli. A 12 h 36, le rêve de l’équipe nippone s’écroule quand Thierry Boutsen s’immobilise, peu après Arnage, suite à un problème de transmission. L’abandon de la n°29 laisse seul en piste le trio japonais de la n°27 qui termine à la 9e place à 25 tours de la Porsche 911 GT1 n°26. Une belle manière pour Porsche de fêter son 50e anniversaire. Pour sa part, l’équipe technique d’André De Cortanze repart de la Sarthe en ayant démontré que sa GT One était sans aucun doute la meilleure voiture du plateau 1998 (213 tours en tête sur 351). Il ne reste plus qu’à revenir en 1999 avec une fiabilité sans faille !

L'édition 1998 vue par Ange Pasquali, team manager : « C’était notre première tentative. Le coup de maître était à notre portée, nous avons fait quelque chose d’extraordinaire. En plus, nous avons été hyper innovants dans de nombreux domaines. A l'époque, j’avais lancé un projet avec Météo France qui était impliqué dans les 24 Heures en tant que partenaire exclusif. Pour la première fois, une équipe emmenait un partenaire météo sur une course automobile. Météo France avait développé un système de radar très efficace pour des prévisions immédiates. Dans la nuit, nous étions deuxièmes et avons repris la tête grâce à la stratégie que l’on a mise en place en fonction des prévisions météorologiques. Météo France nous a suivi ensuite en F1. De plus, Toyota a été le premier à construire des chambres avec des douches pour les pilotes à l’arrière des stands. On avait aussi une salle de sport, tout était pensé pour le confort et le bien-être des pilotes. Nos partenaires étaient totalement impliqués comme Sparco qui avait un local équipé de machines à laver et à coudre pour répondre au moindre problème. Pour l’anecdote, ils avaient fait sur place une paire de chaussures sur mesure pour l’un de nos pilotes. Je pense que, dans l’approche, nous avions mis la barre très très haut. »

A suivre...

Photos Toyota Motorsport