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Mythique ingénieur de Ferrari, Mauro Forghieri est décédé

2 nov. 2022 • 14:00
Connu notamment pour ses travaux chez Ferrari en F1 dans les années 60 et 70, le célèbre italien a également participé à la légende de la firme au cheval cabré en Endurance.
© Ferrari

Quand on lui demandait quelle était se création préférée, il aimait à répondre : « la 330 P4 ». Une auto considérée par certains comme la plus belle voiture de sport de l'histoire. Car si Mauro Forghieri est avant tout connu pour avoir fait le bonheur de Ferrari en F1 dans les années 1960 et 1970, il a aussi une histoire aux 24 Heures du Mans.

 

Le 30 octobre 1961, alors qu'il n'est âgé que de 26 ans, ce jeune ingénieur italien est convoqué par Enzo Ferrari en personne. « Je m'en souviens très bien, c'était un lundi, racontait-il il y a peu encore à nos confrères de MotorSport Magazine. Ferrari m'a appelé dans son bureau et m'a dit : "Tu es maintenant responsable de toutes nos activités course et des essais." Boum, comme ça. Et moi de lui répondre : Vous êtes fou, je n'ai pas assez expérience. "Ecoute, m'a-t-il rétorqué. Fais juste ton job et je m'occupe du reste". »

 

C'est comme ça qu'est née l'idylle entre la marque automobile la plus mythique de la planète et celui qui deviendra son ingénieur phare. Une promotion faisant suite à la révolution de palais ayant entraîné le départ de Carlo Chiti, Romolo Tavono et d'autres personnages clés de l'organigramme. Il occupera le poste de directeur technique jusqu'en 1984.

Ferrari 330 P3 © Ferrari

Sous sa houlette, les plus mythiques F1 frappées du cheval cabré de l'histoire ont été construites. Avec lui, la Scuderia a remporté huit titres Constructeurs et quatre sacres Pilotes, décernés à John Surtees (1964), Niki Lauda (1975 et 1977) et Jody Scheckter (1979).

 

Après avoir supervisé la fin de la conception de la 250 GTO, c'est à lui que l'on doit les 275 GTB, 330 LMB ou encore toutes les dénominations P comme la 330 P4, mais également les Dino et la 312 PB, dernière Ferrari à avoir défendu les intérêts de la marque dans la catégorie reine de l'Endurance.

 

Parti chez Lamborghini en 1987, il est le géniteur du V12 atmosphérique aperçu sans grand succès en F1. Recruté par Bugatti en 1992 – où il est resté jusqu'en 1994 – il a été impliqué dans les développements des EB 110 et EB 112.

 

Une vie riche, bien trop pour être résumée en quelques lignes. Aujourd'hui, à l'âge de 87 ans, c'est bien l'un des plus grands ingénieurs de l'histoire du sport automobile qui nous a quittés...

Commentaires (4)

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CLOCLO31

2 nov. 2022 • 15:47

Un vrai latin, ingénieur passionné (mais cartésien), humaniste et francophone, avec le caractère nécessaire pour supporter le Commendatore .Au delà de ses grandes réussites (Ferrari T1 en F1, tous les protos des années 60 jusqu'à la sublime P4), il ne faudrait pas occulter son rôle dans l'aventure Lamborghini F1 ( avec l'écurie de Gérard Larousse)
Il a été en particulier un des premiers à utiliser les céramiques dans les hauts moteurs de F1

dmeyers

2 nov. 2022 • 16:26

Grand respect pour cet ingénieur, avec ce clin d’œil du destin, il nous quitte la semaine ou est présentée la 499P.
P.S. : Ben non, la dernière Ferrari dans la catégorie reine de l'endurance c'est la 333 SP.
Vainqueur de l'IMSA en 1995, 2 fois Sebring, 1 fois Daytona, 6 ème au Mans en 1997 entre autre et rien que ça !

LittleBen

2 nov. 2022 • 20:04

Un grand monsieur en effet, qui suscite avant tout le respect.
J’ai relu récemment l’historique des Ferrari 512S/512M: à cette époque, Mauro Forghieri travaillait simultanément sur la 312B en F1, terminait la 512M et préparait la 312PB!

vvf36

3 nov. 2022 • 8:36

La 333 SP est une création de Micheletto au nom de Ferrari pour le championnat américain à la base.

L'usine ne l'a jamais officiellement reconnue comme une Ferrari usine.