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Ça s'est passé un 28 octobre - La deuxième victoire de Michael Schumacher en Endurance

28 oct. 2022 • 18:30
Le 28 octobre 1991, sur leur Mercedes C291, l'Allemand et son compère Karl Wendlinger remportaient la finale du World Sports Car Championship sur le circuit d'Autopolis, au Japon.
© Mercedes-AMG

En arrivant à Autopolis, au Japon, l'inquiétude règne dans le paddock. Des rumeurs font état d'un retrait de Mercedes du World SportsCar Championship (Championnat du monde d'Endurance). Sauber et la firme à l'étoile seraient déjà focalisés sur la Formule 1, qu'ils vont rejoindre en 1993. Les personnes présentes tentent de rassurer la presse, assurant que le développement de la C292 se poursuit, mais les spécialistes ne sont pas dupes. Et quoi qu'il se passe en coulisses, il reste un meeting à enjeux à disputer...

 

Crédité de la pole position au volant de sa Jaguar XJR-14 n°4, Teo Fabi ne conserve pas l'avantage bien longtemps et se fait déborder par Yannick Dalmas, au volant de la Peugeot 905 n°6. Derek Warwick (Jaguar n°3) s'incline pour sa part face au jeune Michael Schumacher, dont la carrière n'en est qu'à ses balbutiements.

 

Rapidement, la triangulaire Peugeot-Jaguar-Mercedes prend forme. Une lutte à plusieurs qui a un petit côté inédit. Et pour cause, jusque-là, le Groupe C a été divisé en trois ères dominées à chaque fois par une marque, à savoir Porsche de 1982 et 1986, Jaguar en 1987 et 1988, puis Mercedes en 1989 et 1990. 

© Mercedes-AMG

Au 21e tour, Fabi se rate et recule au cinquième rang. Sentant qu'il ne pourra se battre pour la gagne sans prendre des risques inconsidérés, il mise sur la sagesse et privilégie le championnat à la course. Dalmas, lui, voit le moteur de sa lionne rendre l'âme.

 

De quoi propulser en tête le véloce Schumacher qui, rapidement, s'échappe. Fabi se fait même dépasser par son compagnon Derek Warwick, qui sévit seul au volant de la XJR-14 n°3.

 

La hiérarchie se fait plus claire, Mercedes devant Jaguar, Peugeot - peu à son aise ce week-end là - et les toutes nouvelles Toyota TS010, qui effectuent sur leur sol leur première sortie en compétition. Si l'increvable Porsche 962 est toujours là aux mains d'écuries privées, elle commence à sérieusement accuser le poids des ans.

 

Egalement confiée à un Karl Wendlinger moins en verve que son équipier allemand, la C291 n°2 est intouchable ce jour-là. Jamais mis sous pression, le duo a également pu compter sur sa mécanique, qui ne lui a pas joué de mauvais tour alors que le moteur avait pâti cette année-là d'une fiabilité catastrophique.

© Mercedes-AMG

Les deux hommes ont, par ailleurs, évolué un cran au-dessus de leurs plus âgés compagnons d'écurie - Jochen Mass et Jean-Louis Schlesser, finalement 5e - qui ont notamment été retardés d'une trentaine de secondes au stand en raison d'un harnais coincé.

 

Ce jour-là, Schumacher et Wendlinger ont sauvé l'honneur de Mercedes, offrant à leur employeur sa seule victoire de la saison, soit autant que Mazda mais moins que Peugeot et Jaguar, tous deux victorieux à trois reprises. Et si les titres Equipes et Pilotes (Teo Fabi) sont tombés dans les mains des Britanniques, beaucoup se souviennent surtout de la deuxième et dernière victoire en Endurance de Schumacher, qui avait remporté un an plus tôt les 480 km de Mexico City avec Jochen Mass.

 

Rien ne le prédestinait encore à cette carrière incroyable qu'il embrassera, lui qui, quelques semaines plus tôt, avait éclaboussé de son talent le Grand Prix de Belgique de Formule 1 sur sa modeste Jordan 191, avant de rejoindre Benetton.

 

Malheureusement, ce résultat ne suffira pas à faire changer d'avis le comité de direction de Mercedes, qui ne tardera pas à annoncer son retrait, laissant Peugeot et Toyota se livrer un duel dès la saison 1992... 

© Mercedes-AMG

Commentaires (2)

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Lannée Marc-Antoine

28 oct. 2022 • 19:47

quelle tristesse que cette catégorie 3.5 litre a explosé avec tout les conflits politique de la fia et aco

vvf36

28 oct. 2022 • 20:19

Le duo Moseley/Ecclestone a voulu tuer toute concurrence à leur sacro-sainte F1 durant ces années et pas que l'endurance. Ce réglement 3,5L personne n'en voulait avec le résultat que l'on connaît.

L'ACO et les 24h ont survécu grâce à Peugeot, Toyota (déjà) et le retour des GT. Le WEC est né sous la présidence de Todt, loin d'etre une coïncidence.