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Kévin Estre : "Retirer quelque chose de positif de la situation"

WEC
29 avr. 2021 • 10:45
par
lm@endurance-info.com

Entre un titre de Champion du Monde d'Endurance en GTE-Pro 2019 et la naissance d'un petit Tommy en 2020, Kévin Estre a connu deux dernières années qui ont de quoi lui donner le sourire. La situation sanitaire lui a permis de passer plus de temps à la maison en famille en 2020. C'est l'esprit gonflé à bloc que le résident autrichien attaque une nouvelle saison de WEC sur la Porsche 911 RSR officielle #92. Si le championnat lui est familier, ce n'est pas encore le cas de son nouveau coéquipier, lui aussi Champion du Monde d'Endurance, mais en LMP1. Kévin Estre et Neel Jani espèrent bien ajouter une nouvelle couronne mondiale à leur palmarès. Avant le début du meeting, Kévin Estre est revenu sur différents sujets pour Endurance-Info.

Avec ce confinement en 2020, cela vous a permis de passer plus de temps en famille ?

"J'ai vécu la fin de grossesse de ma femme à la maison et les huit premiers mois de mon fils. Tout le monde peut retirer quelque chose de positif de la situation. Un pilote est souvent absent de chez lui, alors être à la maison plus longtemps ne fait pas de mal. Il est vrai que, dans ce cas, c'était trop de temps sans pouvoir rouler. Le premier mois du confinement, le moral était au plus bas car il n'y avait pas la moindre perspective, tu ne sais pas où cela va t'emmener. Depuis l'âge de 7 ans, je n'ai jamais passé autant de temps sans bouger. Même à 4 ou 5 ans, j'accompagnais mon père sur les circuits. Je ne suis pas fait pour rester en place. Maintenant, il y a de quoi être plus optimiste."

Votre Porsche 911 RSR est la même qu'en 2020. Il n'y a donc pas de surprise à attendre en GTE-Pro...

"Nous avons la même auto qu'en 2020, mais c'est encore un peu flou car l'essence est nouvelle. Il faut voir où nous en sommes face à Ferrari. On sait de quoi Ferrari est capable. La saison 2020 a été disputée, Aston Martin Racing a pris les points quand il le fallait. Sur huit courses, nous comptons deux victoires et six podiums."

Pour vous, la nouveauté est le changement de coéquipier...

"Neel débute en GTE et nous devons trouver la même alchimie qu'avec Michael (Christensen). Je roule avec Michael depuis 2017 et nous avons le même ingénieur data. Il faut donc rééquilibrer le tout. Je suis content car nous avons le même retour technique et la même philosophie pour gagner des courses. Il n'y a pas le moindre ego entre nous. Tout est une histoire de compromis. Il faut accepter qu'un pilote fasse un double relais, l'autre un simple. Neel amène son expérience de la technologie avec de nouvelles méthodes de travail. Il a conscience qu'il débute en GTE."

Avoir un plateau réduit de quatre GTE-Pro est un souci ?

"On a été jusqu'à 10. En 2020, nous étions six avec de très belles courses. A quatre, on peut aussi assister à de très belles bagarres sur la piste. Nous verrons ce qui va se passer à l'avenir."

Aller en LMDh est quelque chose qui vous motive ?

"Bien sûr même si ce n'est pas ce qui va me motiver à aller plus vite en GTE. Je me dis que si je fais bien mon travail, il n'y a pas de raison de ne pas y être. Toutefois, c'est loin d'être automatique. Il faut prouver qu'on peut faire quelque chose de bien."

Vous avez roulé en LMP2 dans le passé. Vous en gardez un bon souvenir ? Pourquoi pas repasser par le LMP2 en attendant le LMDh ?

"Si on m'appelle pour rouler en LMP2, pourquoi pas. Mes deux programmes prioritaires restent le WEC et la Nürburgring Endurance Series avec Porsche. J'ai vraiment aimé rouler en prototype. Je pense que pour rouler en LMP1 hybride, l'expérience en LMP2 était un plus même si les Nick Tandy, Earl Bamber et Marc Lieb ont prouvé le contraire. Avec le LMDh, nous sommes entre une LMP1 et une GTE, donc l'étape LMP2 n'est pas obligatoire."

Vous retrouvez donc une Porsche 911 RSR que vous connaissez bien. La version 2021 est tout de même moins bruyante...

"Jusqu'à l'année passée, le bruit dans la voiture était important. Les pilotes avaient tous des écouteurs sur mesure avec réduction de bruit et un isolant dans la cagoule pour un meilleur confort, sans oublier un micro dans la cagoule. La voiture était trop bruyante. Je trouve le son actuel plus joli. Il ressemble à celui de la 911 RSR 2017 avec des décibels en moins. Il y a aussi un silencieux sur l'échappement."

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