En mode découverte des 24H Motos...
Alors que le WEC est à Imola, vous mettez le E avant le W et vous vous retrouvez au Mans pour l'ouverture du Championnat du Monde d'Endurance moto appelé EWC. Même avec deux roues en moins, la série colle parfaitement à Endurance-Info. Direction Le Mans pour découvrir un nouvel environnement.
Pour la petite histoire, on nous demande régulièrement s'il est possible d'ajouter la moto sur Endurance-Info et à voir le nombre de clics sur l'articles des brèves du jeudi, peut-être faudrait-il s'y pencher.
Dans une vie antérieure, j'ai enseigné la conduite automobile sur la route tout en formant les futurs motards durant une décennie. Mon histoire personnelle avec la moto s'arrête là car si donner des cours de moto était vraiment sympa, je n'ai jamais vraiment eu la fibre moto. Il faut dire que la seule bécane en ma possession était une Gilera 600 Nordwest qui a passé plus de temps en panne que sur la route. A cette époque, Clio 16V et Gilera 600.

Une fois arrivé sur le circuit, pass EWC autour du cou, une voix bien connue me vient aux oreilles via la sono du circuit. Quand tu arrives sur le Circuit du Mans et que tu entends Bruno Vandestick, tu sais qu'il se passe quelque chose. Cette fois, Bruno ne parle pas de Porsche, Ferrari, Toyota, et Alpine, mais bien de Honda, Kawasaki, Suzuki et Yamaha. Rien à voir mais tu sais que t'es dans le game.

Un paddock reste un paddock, alors on y trouve des camions. Quoi de plus normal me direz-vous ? A la différence près de juin prochain, c'est que là rien n'est caché. Pas le moindre panneau pour se planquer ni le moindre bracelet à demander pour aller chez les uns les autres. De l'extérieur, on pourrait penser que c'est une simple séance d'essais. Même sentiment dans le support paddock qui est à cent lieues des 24 Heures du Mans. Cent ? Plutôt mille... Pas le moindre réceptif à étage, pas le moindre building clinquant. Rien de tout ça ! Aux 24 Heures Moto, on parle de camping-car et de réceptif système-D. Que vous alliez chez Suzuki ou Yamaha, le rituel est le même. Simplicité. L'argent coule certainement moins à flot que sur quatre roues mais l'endroit respire le sport et l'ouverture.

J'ai l'impression de me revoir tout gamin avec mon père à regarder sous les tentes du parc coureurs des 24 Heures du Mans quand les petits couraient face aux gros. On sent de suite l'entraide et la joie d'échanger car chacun n'est pas cloitré chez soi. Je rappelle tout de même que nous sommes dans un Championnat du Monde d'Endurance où sont présents, directement ou indirectement des constructeurs. C'est tout de même appréciable de ne pas montrer une autorisation parentale pour rentrer dans tel ou tel stand. Le pass média suffit à vous faire accepter. Sur le sujet, la voiture ferait bien de prendre exemple. Le seul avantage est que cette débauche de moyens fait vivre toute une économie.
Je suis dans un nouvel environnement où je suis le quidam qui ne connaît pas les pilotes et les équipes. Bien sûr, les noms de Guintoli, SERT, Damien Saulnier, Mike Di Meglio, Randy De Puniet ou encore YART Yamaha me sont connus. Le félin Marc VDS est lui aussi sur place avec la Yamaha de l'équipe KM99. Cette fois, pas d'Olivier Panis, Olivier Lainé ou Xavier Combet pour prendre le café.
Côté piste, ça avionne grave avec aucun temps mort sur un circuit long de 4185 mètres sorti de terre il y a 60 ans. Je ne vous apprends rien en vous disant que nous sommes face à de véritables équilibristes la tête baissée derrière la bulle. En juin, il y a encore des équipes privées que l'on peut qualifier de professionnelles. Avec la moto, il y a de tout. Cela va du très réputé SERT engagé dans la catégorie reine Formula EWC à l'équipe Team 18 Sapeurs Pompiers CMS Motostore qui roule en Superstock, catégorie que l'on peut qualifier de LMP2. Le côté des années 80 des 24 Heures du Mans refait surface avec la moto, le tout dans un carde très professionnel emmené par Warner Bros Discovery Sports. Le droit d'engagement est fixé à 6595 euros, soit dix fois moins que pour la voiture, et le vainqueur repart avec 1400 euros.

Aux 24H Motos, on roule à trois ou quatre. Cette course a une particularité intéressante. Dans la catégorie reine Formula EWC, seuls trois pilotes sont autorisés à rouler en course mais un quatrième, appelé pilote vert, peuvent rouler en essais, principalement pour tester des pièces. Le règlement stipule que ces quatrièmes pilotes peuvent rouler en course dans une autre équipe. Blessé chez Yoshimura SERT Motul, Dan Linfoot, l'un des vainqueurs en titre, ne pourra pas rouler. L'équipe a fait appel au Japonais Cocoro Atsumi pour le suppléer, ce dernier étant prévu initialement au sein du Junior Team Suzuki en Superstock.
S'il est facile de reconnaître une Toyota GR010 Hybrid et de ne pas la confondre avec une Ferrari 499P, c'est un peu plus compliqué en deux-roues, la vitesse n'aidant pas à différencier les machines. Avec son félin, la Yamaha YZF - R1 aux couleurs Marc VDS est facilement identifiable. Pour le reste, les fonds des numéros sont différents selon les catégories : noir pour Formula EWC, rouge pour Superstock, vert pour Expérimental et bleu pour Production. Personne ne m'a évoqué une quelconque BoP.

Les séries support sont elles aussi intéressantes à bien des égards, notamment la PMR Bridgestone Cup réservée aux pilotes atteints d'un handicap, la Continental Cup dédiée aux Royal Enfield GT 650 cm3 ou encore le Championnat du Monde de Sidecar. Ce tour de circuit m'a même emmené pour la première fois sur la passerelle Don Panoz située côté extérieur avant la Dunlop. J'ai aussi mis les pieds pour la première fois sur la terrasse du Welcome et sa vue plongeante sur la voie des stands. En juin, tu fais parking/salle de presse/paddock durant une semaine de 7h30 à tard dans la nuit avec tout de même un passage par la boutique Spark pour grossir la collection de miniatures.

Le village est bien rempli de boutiques avec la présence des différentes marques. Pour le reste, les repères sont assez simples à retrouver. Un circuit reste un circuit, peu importe la discipline. J'oubliais une chose : le bruit ! Si les voitures sont de plus en plus silencieuses, ce n'est pas (encore) le cas des motos. N'osez même pas emmener un enfant sans casque pour les oreilles.
Malheureusement, la pluie devrait venir gâcher la fête durant la course, ce qui n'a pas empêché le public d'être déjà sur place dès le jeudi dans les différents parkings. Les contrôles sont, à juste titre, nombreux afin d'éviter tout débordement.
Après cette journée en mode découverte, peut-être que l'on vous reparlera d'endurance moto à l'avenir si une nouvelle occasion se fait sentir. Les 24H Motos sont à placer sur le calendrier sportif du week-end pascal en plus du WEC à Imola, des Coupes de Pâques à Nogaro, de l'ATP 500 à Barcelone, du Tour du Jura et de l'Amstel Gold Race H & F.
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sylvain60
19 avr. 2025 • 17:27
sylvain60
19 avr. 2025 • 17:27
MulsanneVirageRondeau
19 avr. 2025 • 23:17