Ultimate Cup

Jérémy Merires (Switch Racing) : « 2025 est une année de construction »

Ultimate Cup European Series
15 avr. 2025 • 8:00
par
PR
Lors de la première manche de l’Ultimate Cup European Series, l’équipe Switch Racing a vécu son baptême du feu en Ultimate GT Sprint Cup et en European Endurance Prototype Cup. Venu du drift, Jérémy Merires le créateur de l’équipe est revenu sur l’arrivée de son team dans le championnat et l’ouverture de la saison au Circuit Paul Ricard.
Photo : UCS

On connaissait votre équipe en drift, on l’a découverte en circuit ! Comment passe-t-on de l’un à l’autre ?

 

Dans la globalité des choses, ce n’est pas si différent. (Rires) Le drift est un sport auto un peu décalé des autres à la base mais il s’est professionnalisé ces dernières années. Même si les règles changent, il y a des similitudes entre les deux catégories dans la façon de travailler en compétition. En tant que pilote, j’avais déjà roulé en Ultimate Cup European Series donc je connaissais le championnat. 

 

Quand vous est venue l’idée de venir en Ultimate Cup European Series ?

 

La première discussion a lieu en août 2024. Ça ne fait pas beaucoup de temps de préparation pour être sur la grille en mars ! Nous avons récupéré la Nova NP02 un mois seulement avant les Winter Tests, pareil pour le camion. J’ai un gros problème : quand je décide de faire quelque chose qui me donne envie et qu’on me dit je ne pourrais pas, je le fais quand même !

Photo : UCS

C’est comme ça que vous avez construit votre carrière personnelle également ?

 

J’ai commencé la Piwi à trois ans et demi. J’ai ensuite fait du motocross jusqu’à mes 16 ans. Je suis passé au stunt car j’aime ces catégories décalées. C’est devenu mon métier pendant treize ans puis je me suis mis au drift. On en a fait pendant cinq ans, allant jusqu’au championnat de France que j’ai remporté. Puis, j’avais envie de passer à autre chose car un run en drift ne dure que 25 à 30 secondes. J’avais calculé que je roulais que 40 minutes sur toute une saison, en ne manquant aucune finale. C’était un peu frustrant et j’ai toujours aimé le principe de la course. Je suis content de découvrir ce monde et j’ai apprécié l’ambiance sympathique du paddock de l’Ultimate Cup où nous avons été très bien accueillis. J’y retrouve un peu celle de la moto que je connaissais déjà.

 

Vous avez choisi de vous aligner dans deux programmes, en GT Sprint avec une Porsche 718 Cayman GT4 Club Sport et en European Endurance Prototype Cup avec une Nova NP02. Ce n’est pas coutume de voir une jeune équipe s’engager avec des voitures si différentes !

 

Je trouvais intéressant de tester les deux la première année pour enlever tous nos doutes sur les deux univers le plus rapidement possible. L’objectif principal était de s’engager en proto mais on se rend compte qu’on aime les deux ! Le GT est cool car cela permet de faire rouler un pilote avec moins d’expérience. Il peut prendre ses marques en compétition avant de franchir l’étape suivante, en l’occurrence la Nova.

Photo : UCS

L’idée est donc de créer une filière interne à Switch Racing ?

 

Tout à fait. Dans les locaux que nous sommes en train de construire, nous avons réservé une partie dédiée au coaching et à l’apprentissage. Nous avons deux très bons coachs dans notre NP02 avec Bruce Jouanny et Timothé Buret. L’objectif est de récupérer des jeunes talents, les former sur tous les aspects : sportif, mental et marketing. Nous voulons apporter un package leur permettant de pouvoir être performant et savoir « se vendre » pour trouver du budget, le nerf de la guerre aujourd’hui. Je veux faire comprendre qu’il n’y a pas vraiment de barrière. Je suis l’exemple que quand on veut, on peut. J’ai fait des choses sans avoir ni les moyens, ni les contacts.

 

Quel regard portez-vous sur votre premier meeting ?

 

Du côté GT, je suis content que Sandro ait pu enchaîner les tours. Il s’est senti à l’aise et a pris du plaisir dans un week-end de découverte. En Nova, cela a été plus délicat. Nous avons eu pas mal de soucis techniques, pas forcément décelables avant, en début de meeting. Nous avons trouvé les solutions puis terminé la course avec une voiture qui s’améliorait de plus en plus. On a fini les 4h dans les mêmes chronos que le top-10. Sportivement, nous n’avons pas fini où nous aimerions être (18e) mais c’était une première pour nous et on est allé au bout. Il y a eu quelques mésaventures comme un contact dans le premier tour ou un problème de feu qui nous a fait perdre quelques minutes. Ce sont des aventures que seule l’Endurance peut nous faire vivre.

Photo : UCS

Avez-vous fixé des objectifs précis pour la saison ?

 

2025 est une année de construction où nous devons apprendre énormément. Tout le monde doit prendre ses marques pour bien connaître le fonctionnement de l’équipe. L’idée est que les gens déjà là puissent devenir des cadres pour ceux qui arriveront par la suite. Il faut savoir être humble au niveau résultat. Nous voulons en priorité finir les courses. Avec Bruce Jouanny, Timothé Buret et Nicco Ferrarin, nous avons de très bons pilotes. Si on se place régulièrement dans le top-10 en fin d’année ce sera bien mais j’insiste sur le fait que nous préparons l’avenir.

 

Comment voyez-vous l’évolution de l’équipe dans les années à venir ?

 

Dans chaque discipline, je fonctionne sur cinq ans. L’objectif final est très haut. Parfois on ne l’atteint pas mais l’important est tout ce qu’on a mis en place pour essayer d’y arriver. On est aussi là pour prendre du plaisir. Notre volonté est d’étendre notre présence en 2026, principalement au niveau des prototypes mais on ne ferme pas la porte au GT. Le but est de faire évoluer nos pilotes au maximum. Quand ils seront prêts, les emmener dans d’autres championnats et mettre à leur place des nouveaux. Le rêve absolu est d’aller au Mans. Avant cela, nous devons déjà réussir cette première étape en Endurance et en Ultimate Cup, où au vu du niveau, gagner ne sera pas facile.

 

Votre communauté vous suit notamment sur YouTube où votre chaîne compte plus de 165 000 abonnés. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

 

YouTube est la télévision d’aujourd’hui. Le contenu est bien différent de celui proposé sur les réseaux sociaux. Cette plateforme permet de vraiment partager ce que l’on vit, mettre l’humain au centre de nos vidéos. Il y a ce côté très immersif qui donne aux gens la possibilité de comprendre ce qui nous passionne. Nous tenons à tout montrer y compris le négatif, on veut être authentique.

Commentaires (1)

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WD

15 avr. 2025 • 13:08

Impressionnant, Bravo.
Je fais partie des prêteurs !