Un maximum de deux châssis éligibles, tout ce qu’il faut savoir sur le futur LMP2
Dans l'appel d'offres concernant le groupe motopropulseur du futur LMP2, il était stipulé qu'un deuxième appel d'offres concernant le châssis serait mis à disposition sous peu. C'est désormais chose faite, pour le plus grand bonheur des constructeurs intéressés, qui attendaient cela avec impatience.
Alors quelles sont les caractéristiques de ce(s) châssis sur le(s)quel(s) sera apposé ce moteur turbo de 420 kW ? C'est ce que nous allons voir maintenant, avec un notamment un changement de philosophie notoire par rapport à la génération précédente 2017-2027.
Qu'a-t-on appris ?
Sans surprise, il n'y a plus aucun lien entre les châssis éligibles en LMDh et ceux du LMP2. Pour rappel, initialement, ces derniers devaient être en communs, comme cela était le cas pour les DPi. Mais comment pouvait-il en être autrement à partir du moment où les LMDh ont vu le jour avant les nouvelles LMP2 dont elles étaient supposées emprunter la monocoque ?
La grande nouveauté vient finalement du nombre de constructeurs admis dans la catégorie. En effet, l'appel d'offre stipule qu'il a pour objet de sélectionner au maximum deux fournisseurs qui seront seuls habilités à fournir les châssis LMP2 pour les saisons 2028, 2029, 2030, 2031 et 2032.

On passerait donc de quatre à deux constructeurs homologués, ce qui s'explique par un marché moins conséquent que par le passé, la catégorie n'étant plus acceptée en WEC depuis la saison dernière. Partager le marché entre quatre différentes entités mettrait pour sûr à mal la rentabilité des projets. Ce sont d'ailleurs les constructeurs intéressés qui l'ont demandé.
Selon nos informations, certains des protagonistes ont même poussé pour que la classe devienne monotype. Ce qui est déjà - indirectement - le cas actuellement vu que seules des Oreca 07 roulent dorénavant aux quatre coins du monde, que ce soit en European Le Mans Series, en IMSA SportsCar Championship et en Asian Le Mans Series.
Les constructeurs intéressés ont jusqu'au 9 mai pour soumettre leur dossier. La décision finale sera prise le 10 juin. Les produits devront être disponibles pour tous les concurrents inscrits aux compétitions et demandant à être fournis par le fournisseur au plus tard le 1er septembre 2027. Les produits ne doivent être fournis à personne d'autre que la FIA/ACO avant cette date.
Pour pouvoir répondre, l'appel d'offres précise par ailleurs que le constructeur en question doit être expert dans la fabrication de prototypes. On pense forcément à Dallara, Ligier, Multimatic et Oreca, qui étaient de la partie sur le LMP2 actuel. Mais il ne faut pas non plus oublier Ginetta, ADESS voire Nova Proto.

A quel genre de produits s'attendre ?
Mais à quoi faut-il donc s'attendre ? Avant tout, il faut déjà définir le produit en lui-même et les éléments qui le composent. Il s'agira bien évidemment d'une monocoque à cockpit fermé avec poste de conduite central et exigences de sécurité correspondantes.
A cela il faut ajouter la carrosserie complète conforme aux critères aérodynamiques, l'intégration de tous les radiateurs, le système de carburant complet, le système de freinage, les suspensions avant et arrière, le système de direction, le faisceau électrique et capteurs de châssis, l'intégration des composants de sécurité ainsi que les accessoires complémentaires.
L'estimation globale est de 40 unités pour les voitures participant aux championnats (15 compétitions + 4 jours d'essais officiels - kilométrage d'environ 40000 km par voiture et par an). Ces chiffres sont indicatifs et dépendront du nombre de clients participant chaque année aux championnats. Le prix cible a été, pour sa part, fixé à 450 000 euros.
Quelles sont les caractéristiques techniques requises ?
Quant aux caractéristiques techniques, les voici : Mieux vaut encore procéder à une énumération qu'à un long texte indigeste.
- Longueur : 4 750 mm
- Largeur : 2 000 mm
- Porte-à-faux : Avant 1000 mm / Arrière 750 mm
- Hauteur : Max. 1050 mm au-dessus de la surface de référence (sans antennes)
- Empattement : Fixe, à fournir, dépend du groupe motopropulseur
- Poids : 980 kg (sans pilote, avec possibilité d'ajouter un lest de 50 kg)
- Vmax : 315 km/h (au Mans)
- Réservoir : 75 L (80 L max)
- Distribution des masses : Selon les réglementations avec une tolérance de +/- 0,3 %.
Commentaires (17)
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Arnage
28 mar. 2025 • 18:50
David Giraud
28 mar. 2025 • 19:30
Steve McQ
28 mar. 2025 • 20:15
La fameuse "échelle" de l'endurance pour des jeunes boites innovantes du sport auto qui voudraient fabriquer une voiture, elle est où ? Avec ce genre de vision, on se retrouve avec un sport bien sclérosé. Le P2 (que d'ailleurs il faudrait arrêter d'appeler comme ça vu qu'il n'y plus de P1) c'était quand même plus fun quand on avait des combinaisons châssis, moteurs, pneus bien diverses à la fiabilité et aux line-ups pilotes incertains.
Et qu'on arrête de parler des coûts, car avec des autos capables de rouler en 3'24" au Mans (quand on ne les brides pas) la formule actuelle n'est sûrement pas meilleur marché que les versions précédentes et plus libres du règlement. Enfin si, en laissant le même règlement et une formule monotype pendant 10 ans, là on l'a rendu rentable mais totalement sans intérêt technico-sportif.
LM44
28 mar. 2025 • 21:14
Steve McQ
28 mar. 2025 • 23:40