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WEC – Cadillac / Jota, voyage de noces victorieux au Qatar ?

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24 fév. 2025 • 18:00
par
Thibaut Villemant
En verve lors du Prologue, les V-Series.R du Cadillac Team Jota seront-elles en mesure d'offrir à la marque américaine une première victoire en mondial ? Rien ne semble impossible au moment où nous écrivons ces lignes...
© MPS Agency / Laurent Cartalade

Pilote de la Porsche 963 n°6 et tenant du titre, Laurens Vanthoor le dit à juste titre : « En essais, vous ne savez jamais qui essaie quoi et il est donc compliqué d'établir une hiérarchie. » Impossible de contredire le Belge tant ce Prologue est compliqué à analyser de l'extérieur. Mais tous les observateurs présents à Losail s'accordent à dire que les Cadillac V-Series joueront la victoire ce vendredi, lors de la deuxième édition des 1812 km du Qatar.

 

Certes, Sébastien Bourdais a laissé échapper le meilleur temps du Prologue pour 0''145 au profit de Robin Frijns (BMW M Hybrid V8 n°20). Mais c'est bien la V-Series.R n°38 qui termine avec le meilleur tour idéal. Mais c'est surtout la constance des américaines qui a impressionné, puisqu'aucune des quatre séances ne s'est terminée sans que l'un des deux exemplaires engagés ne pointe dans le quinté de tête. Et, plus important encore, la performance semblait également de la partie sur les longs relais.

 

« Nous avons six pilotes satisfaits, ce qui est toujours un bon indicateur, se réjouit Sam Hignett, fondateur et co-propriétaire du Team Jota. Nous n'avons cessé d'apporter des changements radicaux pour essayer différentes choses, ce qui est le but des essais. Ce qui est encourageant, c'est que nous avons obtenu à chaque fois une réponse. Nous réduisons le champ des possibles pour trouver la meilleure fenêtre de fonctionnement de la voiture. Nous devrions aborder le week-end de course en assez bonne forme. »

© MPS Agency

Pour rappel, jusque-là, les résultats de la V-Series.R en mondial ne sont guères flatteurs, avec un seul podium – à l'issue des 24 Heures du Mans 2023 – et une pole position, à Fuji l'an passé. Cette nouvelle alliance avec Jota pourrait-elle remédier à cela d'entrée de jeu ?

 

« C'est la première fois que nous travaillons ensemble dans un environnement de course, donc nous ne nous sentons pas encore prêts à 100 %, tempère cependant Norman Nato, qui fait cause commune sur la n°12 avec Will Stevens et Alex Lynn. Mais pas à pas, nous créons une équipe au sein de laquelle tout le monde pousse dans la même direction dans le but d'obtenir le meilleur package. C'est un projet vraiment passionnant et je suis heureux d'en faire partie. C'est un circuit qui convient à notre voiture. Mais il sera également important de faire une course propre pour apprendre autant que possible, car il faut de la régularité pour se battre pour le championnat. »

 

En plus du savoir-faire de l'écurie du Kent, Cadillac peut enfin s'appuyer sur deux voitures. Et si, l'an passé, les intéressés refusaient de reconnaître qu'il s'agissait d'un désavantage de taille par rapport à la concurrence, le discours a – curieusement – quelque peu changé.

© DPPI / FIA WEC

« C'est vraiment bien d'être ici avec deux voitures, reconnaît Earl Bamber, qui partage le volant de la n°38 avec Sébastien Bourdais et Jenson Button. Nous pouvons apprendre et partager beaucoup d'informations. Nous faisons deux fois plus de choses durant le le temps de piste limité dont nous disposons en WEC. Nous recevons également beaucoup d'aide de la part des gars qui sévissent aux Etats-Unis. Notre leitmotiv ''Une équipe, un rêve'' fonctionne vraiment bien. Nous avons bien travaillé cet hiver et que nous sommes dans une bonne fenêtre. La voiture est vraiment agréable. »

 

Mais ne parlez pas au Cadillac Team Jota d'un quelconque statut de favori pour le meeting à venir. Certes, le fait d'avoir lié sa destinée à celle d'un grand constructeur va forcément de pair avec des objectifs autrement plus ambitieux. Mais la formation du duo Sam Hignett / David Clark ne veut pas se départir de cette humilité qui lui a tant réussi par le passé et qui a fait d'elle cette équipe tant redoutée et ayant réussi l'exploit de rafler 13 podiums en 11 éditions aux 24 Heures du Mans.

 

« Est-ce parfait ? Non, affirmait Sébastien Bourdais au soir du deuxième jour du Prologue. Avons-nous du travail à abattre ? Oui. Mais, dans l'ensemble, je dirais que c'est un début positif. » Reste que l'an passé, en tant qu'écurie privée, Team Jota avait terminé deuxième des 1812 km du Qatar. Pour faire mieux, pas le choix, il faudra gagner...

Commentaires (1)

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CLOCLO31

24 fév. 2025 • 21:38

Outre les "écarts de conduite" d'Earl Bamber l'année dernière, un des handicaps visibles de la voiture avait été ,sur certains circuits, une régression des performances au fil des tours, sans qu'il y ait eu une explication claire (du moins publiquement) sur les raisons de ces baisses

L'excellence de Jota en matière d'exploitation et peut-être aussi un travail (que l'on ignore) sur le design devraient régler ce problème