Jules Gounon : « Prendre confiance dans l’Alpine A424 »

Porter le nom de Gounon peut être vu comme un avantage en sport automobile mais n’allez surtout pas croire que Jean-Marc Gounon a ouvert toutes les portes pour que son fils Jules puisse prendre la relève. Vice-champion Formule 4 2013 derrière Anthoine Hubert, l’Ardéchois aurait pu avoir une carrière professionnelle hors du sport auto. Il y a bien eu la Formula Renault 2.0 NEC en 2014 avant une saison en Porsche Carrera Cup France avec le statut d’Espoir 2015.

Le GT lui a donné un palmarès déjà bien conséquent depuis 2016 et 2025 marque ses débuts sur un programme complet en Hypercar sur l’Alpine A424 n°36 en compagnie de Fred Mako et Mick Schumacher. Il convient d’ailleurs de souligner la sportivité de Mercedes-AMG, son employeur, de lui donner un emploi du temps adapté à son programme WEC.

Vous êtes d’accord pour dire que 2025 s’annonce comme la plus belle saison à ce jour pour vous au niveau des programmes ?

L’année de mes 30 ans, c’est même un très beau cadeau. Il y a quelques jours, je repensais où j’étais il y a 10 ans. Pas une seconde je n’aurais pu penser être une décennie plus tard en WEC dans la catégorie reine avec Alpine et DTM avec Mercedes-AMG, à chaque fois avec des objectifs relevés. Tout cela n’est pas venu tout seul car il a fallu beaucoup travailler pour en arriver là. Maintenant, j’y suis, je vais continuer à travailler et ce n’est pas une fin en soi.

Quels sont vos objectifs ?

Le premier objectif en WEC est de prendre confiance dans l’Alpine A424 et de pouvoir faire en Hypercar ce que je peux faire en GT3 où je suis bien rôdé. Même si j’ai disputé quatre courses au volant de l’Alpine, je manque clairement de roulage. Pour la partie DTM, je vais me donner à 100% même si j’arrive avec beaucoup d’humilité et je sais que je vais devoir travailler fort. Les évolutions apportées sur la voiture vont dans le bon sens. L’arrivée de Nicolas Lapierre dans l’organigramme est un plus et tout le programme est plein de promesse. Maintenant, il faut voir où nous en sommes car Alpine n’est pas le seul constructeur qui a travaillé durant l’hiver. En roulant à plein temps pour Alpine, la dynamique est différente. Avec Mick et Fred, on se complète bien même si nous avons des caractères différents et des qualités différentes.

Ce n’est pas un secret de dire que vous étiez, comme beaucoup, favorable à un poids moyen dans chaque équipage. Satisfait que ça se fasse dès cette saison ?

Faire une moyenne des trois pilotes va selon moi dans le bon sens. Si le poids n’avait pas d’impact, pourquoi fait-on des BoP à 5 kg près ? C’est bien pour un pilote léger qui reste performant et cela permet à un pilote plus lourd de recoller. Je trouve que la solution est bonne.

Vous attendiez ce poste en DTM ?

J’adore le championnat où j'ai pu faire une pige la saison dernière. Je n’ai pas eu la chance de connaître la monoplace à haut niveau. En roulant seul, on ne fait pas le moindre compromis, les détails sont importants et c’est exactement ce que je recherchais. Ce programme récompense le travail fourni pour en arriver là.

Ce n’est pas très courant qu’un pilote roule officiellement pour deux marques différentes ?

Aussi bien Mercedes-AMG qu’Alpine ont fait des compromis. C’est inédit que Mercedes-AMG laisse un de ses pilotes officiels rouler pour un autre constructeur. J’en suis très reconnaissant à tout le monde de me permettre de disputer deux programmes. Mercedes-AMG m’a allégé mon programme en GT3 pour que je puisse faire le tout de la meilleure façon possible. C’est pour moi un programme rêvé que j’espère reproduire de nombreuses années.

A vous de faire mieux que votre papa il y a 20 ans au Mans...

(Il sourit). Mon père a terminé au pied du podium en 2005 sur l’Audi R8 aux couleurs PlayStation en compagnie de Franck Montagny et Stéphane Ortelli. J’espère bien faire au moins une marche de mieux dès juin prochain…