WEC - Ferdinando Cannizzo (Ferrari) : « Mieux comprendre comment exploiter la voiture actuelle »
Les espoirs de titre demeurent minces pour Ferrari AF Corse en amont de la finale WEC de Bahreïn, ce week-end. 35 points d'avance pour Kévin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer (Porsche Penske) sur le trio Antonio Fuoco - Nicklas Nielsen - Miguel Molina du côté des pilotes, quand Ferrari pointe à 27 unités de Porsche chez les Constructeurs.
Mais le clan italien souhaite voir plus loin que le simple bilan comptable de cette année 2024, marquée par une deuxième victoire de rang aux 24 Heures du Mans. Avec l'arrivée d'une première version Evo de la 499P à Sao Paulo, Ferrari a pu utiliser l'ensemble des connaissances accumulées depuis le lancement de la LMH au Cheval Cabré pour proposer à ses pilotes une version remaniée au Brésil, avec - officiellement - comme principal axe de travail, le refroidissement des freins.
Une « v2 » de la 499P qui semble donner satisfaction pour le moment à l'encadrement transalpin. Ferdinando Cannizzo, responsable des programmes Endurance de Ferrari, fait le point sur la suite du cycle de vie de la 499P avant le dernier rendez-vous de l'année et dans la foulée de tests réalisés à Barcelone.

Les essais de Barcelone étaient-ils uniquement tournés vers Bahreïn, ou avez-vous testé d’autres évolutions pour l’avenir ?
Les deux. Nous avons le développement continu qui se poursuit. Bien sûr, nous avons fait pas mal de travail sur le plan des réglages pour préparer Bahreïn, et comprendre ce que nous aurions pu faire mieux à Fuji. C’est une plage assez large de travail quand vous avez la possibilité d’avoir ces essais : poursuivre le développement et mieux comprendre comment exploiter la voiture actuelle.
Avez-vous déjà un planning autour d’une prochaine évolution ?
Actuellement, en vue de la saison 2025, je ne pense pas que nous aurons des jokers prévus.
Dans quelles zones sont attendues ces changements ?
Nous regardons un peu tout : suspensions, mécanique, moteur, aérodynamique, carrosserie… Chaque action est faite pour réduire chaque écart que nous voyons. Il y a des interventions spécifiques pour enlever certaines faiblesses que nous trouvons.
Cette année, votre principal rival aura été Porsche. Ils participent au WEC et en IMSA et collectent bien plus de données avec toutes les voitures. A quel point cela est un avantage ?
C’est clairement un gros avantage. Ils testent deux ou trois fois plus nous. Ils peuvent exploiter beaucoup de choses sur le package et le bond en avant réalisé par rapport à l’année passée est tellement évident que cela paye. Nous avons d’autres outils que nous utilisons, comme le simulateur, pour améliorer la corrélation avec la piste et essayer de développer la voiture. Je suis sûr que nous pourrons réduire l’écart avec eux et être plus compétitifs.

Y a-t-il une possibilité d’accroître le nombre de voitures ?
A l’heure actuelle, ce n’est pas à l’ordre du jour. Cela dépendra des opportunités commerciales que nous aurons. Pour la saison 2025, nous aurons les trois autos vues cette année.
Concernant le joker introduit au Brésil, êtes-vous satisfait des progrès réalisés ? Est-ce une évolution réussie ?
La cible principale a été atteinte, et nous sommes satisfaits avec le refroidissement des freins. C’est quelque chose qui sera appréciable à Bahreïn, car ce sera dur sur ce plan. Désormais, nous essayons de comprendre de mieux en mieux comment affiner les réglages car nous avons été contraints de changer un peu l’équilibre de la voiture avec les modifications des conduites de freins réalisées. L’aéro a changé un peu aussi, nous devons comprendre comme réarranger les réglages pour convenir à cette évolution. Mais globalement, nous sommes satisfaits.
Pensez-vous que la voiture sera à son avantage à Bahreïn ?
Nous continuons à comprendre de mieux en mieux la voiture, mais je ne pense pas que notre voiture soit pensée pour un seul circuit. A nous d’être suffisamment flexible pour comprendre quel est le meilleur setup pour un circuit ou un autre. Je ne suis pas inquiet concernant les températures et le dessin d’un circuit. C’est clair, qu’au début du projet, nous avons travaillé autour des pistes « haute efficacité » et les victoires au Mans ont montré que nous sommes plutôt bons sur ce point. Maintenant, nous devons travailler dans l’autre sens et je pense qu’elle peut nous donner encore de nombreuses satisfactions.
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