Kévin Chanas (CSA Racing) : « Tout se construit petit à petit »
CSA Racing fait partie des trois équipes françaises à rouler en GT World Challenge Europe. Pour sa troisième année d'existence, l'écurie dirigée par Kévin Chanas répond présente dans les deux séries GT3, tout comme en FFSA GT.
Si jusqu'à présent CSA Racing fait confiance à Audi dans les deux catégories, les choses pourraient évoluer dès 2025. Avant de se tourner vers le futur, il y a une couronne nationale à aller chercher en GT4 et une belle fin de saison à faire en GT3. En peu de temps, CSA Racing a réussi à se faire un nom dans le monde du GT. Avant la rentrée, Kévin Chanas s'est entretenu avec Endurance-Info.
Quel bilan tirez-vous jusqu'à maintenant en GT3 ?
Ce serait mentir de dire que je ne suis pas satisfait. Nous avons beaucoup appris et nous avons encore beaucoup à apprendre. Cependant, il y a des actes manqués même si nous avons montré de belles choses. L’arrivée de Nicolas (Drouelle) aux manettes de l’équipe nous a clairement fait franchir une nouvelle étape. Aujourd’hui, nous sommes capables de rivaliser avec les équipes de pointe sur le plan de la performance. Certes, il manque encore des petites choses mais tout se construit petit à petit.
Passer cette année sur un double programme GT3 a compliqué les choses ?
Je ne peux pas nier que nous avons failli sur les arrêts en Sprint et j’espère bien que les choses vont rentrer dans l’ordre dès ce week-end à Magny-Cours. Il faut trouver les bonnes personnes pour faire face à des gens qui font cela depuis des années. Il nous faut donc construire une équipe. Globalement, nous faisons une très belle saison.
A Spa, nous terminons premier de trois séances, qualification incluse. L’équipe CSA Racing existe seulement depuis trois ans et nous disputons notre deuxième année de GT3. Oui, il faut voir les choses à améliorer mais il faut aussi voir tout le positif de cette jeune équipe qui s’est professionnalisée depuis le début de saison.
Il fallait donc passer à un double programme ?
Disputer les championnats est un plus pour progresser. On accumule bien plus de kilomètres et on gère bien mieux le management des pneumatiques. Sur les deux championnats, nous avons trois pilotes qui sont capables de mettre l’Audi en pole. Les Gachet, Rougier et Légeret ont tout ce qu’il faut pour une pole au scratch et pas seulement de classe. Cette année, nous avons une auto capable d’être systématiquement dans le top 5.
Quels sont les plans pour 2025 ?
Nous avons des envies pour 2025 qui sont les mêmes qu’il y a un an mais décuplées. Nous mettons en place une équipe technique pour cela. Au début, ce n’est pas simple pour une petite équipe d’attirer du personnel. L’idée est de poursuivre en GT3 sur un double programme Sprint et Endurance. Concernant le nombre de voitures, cela doit passer par deux autos dans les deux championnats. L’envie et la détermination de faire du Pro est bien là. Cependant, nous avons besoin d’un constructeur qui soit là techniquement, sur le plan des pilotes et que tout suive financièrement. Faire du Pro avec des clients n’est pas quelque chose que je recherche. Dans ce cas, je préfère rester dans les autres classes. Il faut donc que la marque participe. Nous sommes à la recherche de quelque chose comme ce que proposait Audi dans ses belles années avec un soutien officiel aux 24 Heures de Spa, l’apport de pilotes officiels et des pièces. Nous avons trois pilotes CSA Racing capables d’être en Pro et l’idée serait d’avoir un pilote officiel déjà implanté dans la marque. Si tout n’est pas réuni, on ne le fera pas.
Cela passera par une autre marque que Audi ?
Poursuivre en Audi n’est pas le but car il n’y a pas de perspective pour le futur. La décision va être prise sous peu. On discute avec trois marques dont deux ne sont pas présentes en GT4. On cherche une relation où on peut construire quelque chose avec la marque et pas être seulement une équipe de plus. Quel intérêt aurions-nous à faire rouler une BMW M4 GT3 face à ROWE Racing et WRT ? Même chose pour Aston Martin face à Comtoyou Racing et Walkenhorst Motorsport.
Quelle auto vous fait rêver ?
La voiture qui me fait vibrer, je l’ai dans le garage. Malheureusement, cela devient de plus en plus compliqué de la faire rouler.
CSA Racing mène le championnat GT4. Tout va dans le bon sens ?
Le GT4 est jusqu’à maintenant un sans-faute. Déjà en 2023, la vitesse était là mais pas la régularité. Là, nous avons tout pris ce que nous pouvions prendre. L’équipe a pris en maturité et on connaît parfaitement le produit. Gaël et Rodolphe se connaissent très bien, ce qui est un avantage. J’ai une vision différente de quand j’ai démarré. J’ai plus de recul et j’ai aussi appris des erreurs commises.
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