Andreas Roos (BMW) : « Conserver la compétitivité » avec la M4 GT3 EVO

Le premier cycle de vie de la BMW M4 GT3 aura été un vrai succès pour BMW M Motorsport. La remplaçante de la M6 GT3 avait fort à faire pour prendre la relève d'une auto qui avait prouvé sa capacité à gagner sur les grands rendez-vous (24 Heures du Nürburgring en 2020 ou encore des 24 Heures de Spa en 2016 et 2018).

Si la M4 n'a pas encore épinglé le double tour d'horloge de l'Eifel (2e en 2023 et 3e en 2024), elle a déjà empoché les 24 Heures de Spa en 2023 avec ROWE Racing, sans compter le titre en British GT et de multiples victoires en GT World Challenge Europe, America ...

Or, face à une concurrence qui ne se repose sur aucun laurier et dans un marché très concurrentiel en GT3, BMW M Motorsport apportera une version EVO à sa M4 dès 2025, tant en GT3 qu'en GT4. Avec la facilité d'exploitation au coeur du cahier des charges de Munich.

« Nous ne voulions pas ré-homologuer la même voiture, mais l’améliorer car vos clients ont parfois des requêtes et vous voyez apparaître des zones que vous pouvez améliorer, décrypte Andreas Roos, patron de BMW M Motorsport. Le sujet ici n’était pas de faire aller la voiture deux secondes plus vite, car cela n’a pas de sens avec le BoP. C’était plus important de se concentrer sur la maniabilité, les longs runs pour rendre la M4 plus simple à piloter pour l’ensemble des pilotes, mais aussi à gérer pour l’équipe. »

Des modifications essentiellement concentrées sur l'extérieur de la future M4 GT3 EVO, avec comme zones d'intervention la carrosserie, les rétroviseurs afin d'optimiser les flux aérodynamiques pour une meilleure efficacité dans le domaine.

Si le bloc moteur P58 6 cylindres en ligne bi-turbo de 3,0 litres demeurera inchangé (puisqu'aucun changement n'a été réalisé sur le modèle de route, les modifications étant forcément transférées sur la version compétition), la cinématique des suspensions a été revue sur une auto pourtant déjà efficiente dans le domaine. En témoigne sa faculté à absorber les vibreurs. Plusieurs changements donc, mais qui ne devraient pas bousculer la philosophie générale de la voiture.

« Notre base de départ est bonne, et ce n’est pas une nouvelle voiture, mais une évolution, rappelle Roos. Vous pouvez utiliser une M4 GT3 et apposer un kit. C’est une mise à jour d’une voiture qui semblait déjà performante, mais nous voulions clairement conserver cette compétitivité. Il faut toujours travailler avec une voiture, et nous l’avions déjà vu avec l’évolution entre la M4 et la M6, qui n’était pas la plus véloce sur des pistes lentes. Sur ce point, nous avions réalisé un vrai pas en avant avec la M4. Mais il y a des domaines où nous pouvons encore nous améliorer. »

Quant à savoir quand la M4 GT3 EVO prendra la piste, l'encadrement BMW confirme qu'un test privé sera réalisé en fin d'année, en se laissant la possibilité d'un engagement ponctuel, comme on a pu le voir ces dernières années, notamment en NLS. Avant un cycle d'homologation de trois années avec cette M4 GT3 EVO.

« La suite serait pour 2028, précise Andreas Roos questionné sur l'avenir du GT3 / GT4 pour BMW. Mais c’est trop tôt pour en parler. Cela dépend de comment les choses se développent. Nous pouvons prendre la même voiture et faire une EVO, ou étendre l’homologation en cours … Il faudra réagir selon la situation, notamment face aux voitures de route. Cela reste un élément d’importance pour nous d’avoir un lien avec les productions. »