Code Racing Development, l'équipe multi-cartes Alpine

En seulement quelques années, Code Racing Development s'est fait un nom dans le monde du GT et du rallye. Née durant l'hiver 2017/2018, l'aventure initiée par Pierre Comby et Jérôme Dernis s'est rapidement développée sur différents terrains de jeu. 

Basée en Dordogne à Boulazac, Code Racing Development a tissé des liens si étroits avec Alpine que l'équipe roule aussi bien en GT4 qu'en Cup et en rallye, à chaque fois en jouant les premiers rôles.

Avant d'attaquer la GT4 European Series à Misano avec une Alpine A110 GT4 EVO confiée à Antoine Leclerc et Nelson Panciatici, Code Racing Development sort d'une victoire au Rallye d'Antibes (Trophée Alpine Rallye) avec un certain Yann Clairay au volant de la version R-GT de l'A110. Pierre Comby attend beaucoup de cette saison qui doit aussi permettre de préparer le futur. 

Le début de saison est bien animé chez Code Racing Development ? 

Les courses s’enchaînent depuis quelques semaines. Les programmes ont été en ligne de mire assez tôt, mais tout prend de plus en plus de temps, ce qui fait qu'ils se finalisent assez tardivement. Le programme global GT était concerné par des délais à rallonge. A contrario, tout était bouclé en rallye depuis la fin novembre. Nous avons des liens étroits avec la marque Alpine qui est plus petite que des marques germaniques par exemple.

Poursuivre avec Alpine était la priorité ? 

Il y a eu des discussions pour changer de marque jusqu’à assez tardivement. Le long terme a été privilégié avec une marque avec laquelle nous avons tissé une relation très étroite. Les discussions avec un autre constructeur étaient aussi pour un deal global rallye/circuit. La continuité a donc été préférée, d’autant plus que nous avons le soutien de Renault Retail Group pour monter le programme européen.

Un double programme en GT4 est nécessaire ? 

L’idée était clairement de poursuivre sur un double programme afin d’occuper nos trois châssis Alpine A110 GT4 EVO. La voiture n’a pas évolué par rapport à l’année passée, exception faite de quelques petites pièces concernant la fiabilité. De notre côté, nous avons beaucoup travaillé sur la performance durant l’hiver.

Toute l'équipe est impliquée dans les différents championnats ? 

Code Racing Development reste une structure à taille humaine. Le fait de cumuler rallye et circuit demande de l’organisation. J’essaie d’impliquer l’équipe sur les différentes disciplines. L’atelier est bien exploité avec trois GT4, deux Alpine A110 Cup et six Alpine pour la partie rallye. L’équipe est maintenant composée de 7 personnes à plein temps à l’atelier.

Code Racing Development a des idées pour le futur ? 

Nous savons que l’Alpine A110 n’est pas éternelle car fin 2026, la voiture ne sera plus exploitable. Nous restons ouverts à toute opportunité dès 2025, pas uniquement pour la catégorie GT4. Le rêve de toute équipe est d’aller en GT3 mais il faut l’équation économique qui va avec. La catégorie GT2 conviendrait bien à l’équipe avec des valeurs très axées sur le Pro-Am, à l’image de ce que j’ai connu en FIA GT3 chez Hexis Racing. A l'époque, ce type de programme était viable. Que le programme GT4 soit France ou Europe, le budget est quasiment identique si on veut faire les choses bien. Quand on arrive à un budget de 300 000 euros pour un programme en France, c’est là où il faut faire très attention pour que tout cela puisse continuer. A chaque fois que le GT a connu une crise, c’est quand on arrive à cette barrière de 300 000 euros. On sait que le climat économique n’a jamais été aussi complexe. Actuellement, tout demande de tripler les efforts. Est-ce que nous ne sommes pas à la fin du cycle post-Covid ? Personne n’est capable de dicter la suite.

C'est la même chose en rallye ? 

Le rallye est complètement différent avec des coûts qui ont moins augmenté qu’en circuit. La passion de la discipline est certainement différente.

Vous avez quelques craintes sur l'avenir ? 

Nous sommes à un tournant de la discipline et il faut rester dans le bon wagon, trouver les bonnes options. Tous nos partenaires sont proches de l’équipe, certains ont même financé mes études. Nous sommes face à une vraie relation affective. Il faut aussi attirer de nouveaux partenaires. Avec ce qui est mis en place, nous sommes arrivés à ce que j’ai toujours voulu avoir pour l’équipe, c’est-à-dire un programme international. On l’a réussi depuis trois ans mais je reste toujours à l’affût d’un nouvel os à croquer. Il faut aller où il y a de l’engouement et mettre en place un plan sur plusieurs années. Je suis dans le GT depuis 2007 et je n’ai jamais vu autant de changements. Nous avons réussi à faire un bel atelier avec une belle autonomie.