Sport Auto

L'IA au secours des limites de la piste ?

18 mar. 2024 • 10:00
par
Pierre Tassel
L'intelligence artificielle pourrait-elle venir offrir une solution viable aux problèmes des limites de la piste ? Des expérimentations fleurissent ci-et-là.
© SRO / Jules Benichou

L'intelligence artificielle, tout le monde en parle en ce moment. Chat-GPT en tête, les générateurs de texte ou d'images offrent des possibilités dures à imaginer il y a encore quelques mois. Quand on voit ce que peut réaliser le logiciel développé par Open AI, tant pour produire du code informatique que pour d'autres applications, et la marge de progression encore potentielle, les possibilités demeurent infinies.

 

Si beaucoup y voient des menaces à l'emploi, réelles ou non, il faut reconnaitre que les champs d'utilisation apparaissent multiples, et le sport automobile n'y déroge pas. Alors pourquoi ne pas tester la puissance de l'outil, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un sujet épineux comme les fameuses limites de la piste ...

 

C'est ce qu'a réalisé la semaine passée le circuit de Vallelunga en collaboration avec la société Mermec Engineering. Jeudi dernier, sur la piste proche de Rome, une première démonstration du système a été réalisée par l'entreprise opérant dans des secteurs aussi diverses que le ferroviaire, le satellite ou encore l'aérospatial.

 

Mermec Engineering innove notamment en utilisant l'intelligence artificielle appliquée à la vision. Elément essentiel, puisque pour déterminer le respect des limites de la piste, il s'agit bien de voir si la voiture a enfreint la règle sur une vidéo ou une image fixe.

 

C'est là où la technologie de Mermec Engineering entre en jeu. « L'idée est née de l'interaction avec la Direction de Course, qui se retrouve lors des courses, à devoir gérer de nombreux signaux de limite de piste, qui ne sont souvent pas exprimés de manière claire, indique Niccolò Chierroni, président-directeur général de Mermec Engineering. Il en résulte des litiges et des problèmes de gestion. Nous avons donc pensé que nos systèmes d'analyse vidéo automatique, c'est-à-dire l'intelligence artificielle appliquée à la vision par ordinateur, pourraient être utiles. »

 

Plus concrètement, le système reconnait les voitures sur la piste, et surveille le dépassement d'une ligne au préalablement spécifiée dans les virages marqués. Si une infraction est identifiée, la direction de course reçoit un extrait en temps réel de la vidéo, avant application éventuelle d'une pénalité. Le système peut se coupler aux caméras existantes sur les circuits et offre une précision au centimètre. Le système a été testé avec une Audi RS 3 TCR pilotée par Raffaele Giammaria, directeur de l'école fédérale ACI Sport, et aussi membre du giron Lamborghini.

 

Différents systèmes ont été testés à plusieurs reprises en compétition, notamment basé sur le GPS des voitures, mais le problème des limites de la piste demeure encore et toujours. Déjà fin 2023, la F1 a testé l'intelligence artificielle pour ces cas de figure avec la Computer Vision, qui venait soutenir le Centre des Opérations à Distance de la FIA à Genève.

 

La puissance de l'intelligence artificielle offrira-t-elle une réponse viable sur des circuits aux dégagements de plus en plus asphaltés ? Ce bouleversement technologique et de société ne semble pas avoir (encore) de limites, alors ... pourquoi pas pour les championnats Endurance et GT.

 

Commentaires (5)

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Guillaume50

18 mar. 2024 • 11:07

Et pourquoi l'IA pour la BOP ?

Zorro

18 mar. 2024 • 12:11

Au Qatar, les séances d'essais ne laissaient présager rien de bon pour la course après que bon nombre de pilotes aient terminé dans les bacs à graviers engendrant plusieurs drapeaux rouges.
Mais en fait, les pilotes se sont tenus à carreau et ont bien été obligés de respecter les limites de piste. Pourquoi ne pas remettre du gravier ou tout du moins une bande d'1mètre de gravier avant de retrouver du bitume ? On ménagerait la chèvre et le chou en imposant aux pilotes de rester dans les limites de la piste mais avec la possibilité de se récupérer sans ruiner leur course s'ils se loupaient.

Gaëtan Minoc

18 mar. 2024 • 13:41

@Zorro je pense que cela peut poser problème pour les circuits qui accueillent auto et moto. La présence de graviers entre la zone de dégagement et la piste ne semble pas être idéal pour les deux roues. C'est là où ça devient assez complexe pour les circuits entre les normes de chaque fédération et les besoins des championnats

EricQ

18 mar. 2024 • 14:04

De la technologie, toujours de la technologie 😆 Le gazon ça coûte pourtant moins cher ! 😉

Steve McQ

18 mar. 2024 • 16:26

On devrait pouvoir travailler des systèmes de bac à graviers et de bordures provisoires juste le temps d'accueillir les championnats internationaux à 4 roues.