Un souci de ravitaillement en carburant prive Peugeot d'un podium au Qatar

Le soupir de déception entendu dans le stand Peugeot à quelques minutes de l'arrivée des 1812 km du Qatar était légitime.

Après près de dix heures de course sans accros, où la 9X8 n°93 de Jean-Eric Vergne, Mikkel Jensen et Nico Müller a même mené durant la première heure après un relais plein d'à propos de Müller, l'espoir d'un podium en ouverture du WEC 2024 s'est évanoui dans la nuit de Losail.

Au ralenti dans les deux derniers tours, Jean-Eric Vergne a finalement franchi la ligne en septième position, alors que la deuxième ou la troisième place semblaient tendre les bras au constructeur français et à une 9X8 à son avantage sur le billard qatari.

« Ce qu’il s’est passé n’était pas prévu, constate Jean-Marc Finot, vice-président Stellantis Motorsport. Nous devons analyser plus en détails, mais je pense que nous avons eu un problème avec le ravitaillement en carburant, quand nous avons réalisé le complément en carburant (à un peu plus de 40 tours du damier, Ndlr). Nous n’avions pas le débit de carburant attendu. »

Entendez par là que le réservoir de la 9X8 ne semble pas avoir été rempli correctement lors de cet arrêt.

Une désillusion que Jean-Marc Finot a comparé « au Mans 2016 », soit au crève-coeur rencontré par Toyota alors en vue de sa première victoire mancelle, avant le scénario que l'on connait.

Un podium aurait pourtant récompensé les prestations d'une 9X8 diablement efficace sur le circuit de Losail, dont les caractéristiques ont largement contribué aux performances des LMH françaises.

« Il y avait moins de virages à basse vitesse, où nous manquons de traction avec notre monte de pneus en 31-71/18, poursuit le responsable français. C’est aussi un asphalte lisse et nous avons pu profiter de tout l’effet de sol produit par la voiture, sans perturbation, ni « marsouinage ». C’est une piste qui sied bien à ce design comme Monza ou Le Mans.

Avec un asphalte moins agressif, nous étions aussi plus à notre aise. Le pneu en 31-71/18 est plus sensible que la monte 29-71/18 à l'avant et 34-71/18 à l’arrière en ce qui concerne la constance. Il y aussi quelque chose venu de la BoP, avec la masse de la voiture et la puissance à disposition. »

Malgré l'issue défavorable, Peugeot peut quitter le Qatar avec une certaine satisfaction, avant de finir le travail sur l'évolution de la 9X8 « version 2024 », qui débutera à Imola pour le deuxième rendez-vous du WEC le 21 avril prochain.

« Nous sommes ravis que la n°93 ait été dans le coup, indique Jean-Marc Finot. Avec la puissance et la masse que nous avions, cela signifie que le design de cette voiture avec le règlement 2021 est bon, et je suis fier de ce qu’a fait l’équipe. Ce week-end, tout a été bon sur le plan opérationnel, même si nous ne nous attendions pas à mener la course dans la première heure et se battre pour le podium et la victoire.

Nous devons digérer cela. Nous serons de retour à Imola, en sachant que notre voiture peut être compétitive, avec la mise à jour 2024. Tout dépendra de la puissance et de la masse que nous aurons, mais nous sommes dans la bonne direction. Tout est positif sauf le résultat. »

La seconde 9X8 n°94 de Paul di Resta, Stoffel Vandoorne et Loïc Duval, décalée en stratégie en raison d'une crevaison en début de course, a rencontré un souci de batterie, que l'équipe a dû changer avant de relancer la voiture en piste.

➡️ La Peugeot 9X8 #93 disqualifiée