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24H. Daytona - Comment surmonter la nuit en plus de la compétition ?

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27 jan. 2024 • 16:30
par
Laurent Mercier, à Daytona
Sur une course d'endurance, certains pilotes arrivent à faire la différence la nuit. A un moment où les fans peuvent piquer du nez, les pilotes doivent rester concentrés à 100%, voire même à 110%. Piloter la nuit n'a rien d'un long fleuve tranquille.
Photo : LAT

En disputant une course de 24 heures, il faut forcément s'attendre à rouler de nuit. Si les pilotes expérimentés de la disciplines ont l'habitude du pilotage nocturne, ce n'est pas le cas des rookies. 

 

Non seulement une course de 24 heures demande de rouler la nuit mais aussi de se faire réveiller en plein sommeil pour prendre un relais. Plus de la moitié des 24H de Daytona vont se dérouler de nuit. 

        

Sandy Mitchell, Matt Brabham et Connor Zilisch ont chacun une botte secrète pour passer la nuit floridienne du mieux possible. 

 

« L'entraînement physique peut être un peu différent durant l'intersaison si vous savez que vous vous lancez dans une saison complète de course d'endurance », a déclaré Sandy Mitchell, pilote de la Lamborghini Huracan GT3/Forte Racing. « Mais une grande partie des courses d'endurance est une sorte de changement mental. Il faut toujours sortir les coudes et être agressif sur toutes les relances, mais il s'agit aussi de garder la voiture en un seul morceau.

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« La course est tellement longue ; si vous subissez des dommages qui vous coûtent quelques dixièmes de seconde (par tour), cela peut être acceptable dans une course de sprint, mais cela peut s'ajouter aux tours dans les courses d'endurance. Le changement mental peut donc être plus important que le changement physique, et bien sûr, le week-end de la course, vous devez vraiment prendre soin de vous. »

 

Du côté de Matt Brabham, on compte sur un « talent secret » pour dormir. Matt Brabham, petit-fils du triple champion du monde de Formule 1 Jack Brabham, s'est imposé comme l'un des coureurs les plus polyvalents avec même les 25H de Thunderhill à son programme, sa seule course d’endurance à ce jour. Pour sa première participation aux 24H de Daytona, Brabham partage le volant de l'Oreca 07/AO Racing #99 avec PJ Hyett, Paul-Loup Chatin et Alex Quinn.

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« Je pense que j'essaie de me préparer de la même manière, mais pour cette course, j'ai fait beaucoup plus d'iRacing, parce que je voulais m'habituer au trafic », explique-t-il. « J'ai donc fait toutes ces courses IMSA pour comprendre où les gens passent généralement, où le trafic est mauvais et comment les voitures GT se comportent en termes de vitesse. Évidemment, la catégorie LMP2 est comme une catégorie moyenne en termes de vitesse, donc il s'agit de regarder dans le rétroviseur, de s'assurer que vous ne vous rabattez pas sur les voitures GTP, tout en contournant également les voitures GT. »

        

« Mon talent secret est d'être capable de dormir dans les conditions les plus folles », sourit Brabham. « Je dors dans les avions pendant tout le trajet vers l'Australie. Il y a eu un tremblement de terre lorsque je courais à Sonoma il y a quelques années et j'ai dormi pendant toute la durée du tremblement de terre et je n'en avais aucune idée. Lorsque j'ai participé aux 25 Heures de Thunderhill, je dormais dans le camping-car et on devait venir me réveiller pour mon relais. J'espère donc que ce talent se transmettra à cette course et que je pourrai dormir n'importe quand et être frais à chaque fois que je monterai dans la voiture. »

 

Sandy Mitchell sait que s'il doit conduire aux petites heures du matin, il peut adapter son horloge biologique à l’instar des voyageurs qui modifient parfois l'heure de leur coucher pour se préparer à un voyage dans un fuseau horaire éloigné.

 

« Vous pouvez toujours modifier votre rythme de sommeil les deux ou trois jours précédents - en vous couchant ou en vous levant plus tôt, ou vice versa - et vous reposer un peu dans l'après-midi peut être une bonne chose pour avoir encore un peu d'énergie pour la nuit », confie Mitchell. « Je pense que c'est quelque chose dont on se préoccupe avant le week-end, mais une fois que l'on est dans la course, il faut juste suivre le courant et être capable d'être un peu dynamique parce que le plan peut toujours changer. »

        

Connor Zilisch fait lui aussi partie des rookies à Daytona. On le retrouve chez Era Motorsport en compagnie de Dwight Merriman, Ryan Dalziel et Christian Rasmussen. Bien qu'il ait récemment signé un contrat de développement de pilote NASCAR avec Trackhouse Racing, le jeune pilote va disputer toutes le s courses Endurance de l’IMSA.

 

« Participer aux 24H de Daytona, c'est réaliser un rêve d'enfant, mais j'essaie surtout d'être une éponge et de tout absorber », a déclaré Zilisch. « J'ai des coéquipiers très expérimentés, alors j'écoute ce qu'ils disent. Ils connaissent les tenants et les aboutissants. Poser des questions et ne pas avoir peur de le faire est l'une des choses les plus importantes pour moi dans ce contexte - ne pas être timide. Je veux être un meilleur pilote à Sebring que je ne l'étais ici. »

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« J'ai l'impression qu'en tant que jeune homme de 17 ans, ce qui m'inquiète, c'est si je rencontre des problèmes », sourit-il. « J'ai l'impression que de ce côté-là, je me porte plutôt bien. Je m'entraîne beaucoup, donc je ne pense pas que ce sera un gros problème pour moi - du moins je l'espère. »

 

« Le meilleur conseil qui m'ait été donné, c'est que chaque fois que je ne suis pas dans la voiture, j'essaie de regarder la course le moins possible », explique Mitchell. « En fin de compte, la seule chose que je puisse faire pour vraiment changer le résultat de la course est de faire le meilleur travail possible lorsque je suis dans la voiture. Donc, si je ne suis pas dans la voiture, j'essaie de me lever ou de faire quelque chose d'autre qui n'est pas lié à la course. J'essaie de me changer les idées pour laisser l'adrénaline s'échapper du corps et me reposer un peu - et ensuite, bien sûr, de reprendre des forces avant de monter dans la voiture. Plus vous êtes reposé et prêt à partir, plus vous ferez du bon travail pendant les deux ou trois heures qui suivent dans la voiture. »

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