Décès de François Castaing (1945-2023)

Quel parcours... Dîplomé de l'Ecole nationale supérieure d'arts et métiers, François Castaing a été enrôlé par Gordini. Sa mission, préparer les moteurs pour les 24 Heures du Mans. Quand la marque a été rachetée par Renault, le groupe décide de lui confier la direction technique de Viry-Châtillon, et donc de Renault Sport. 

De quoi faire de lui l'un des hommes clés du développement de la F1, côté châssis, aux côtés de Jean-Pierre Boudy et Bernard Dudot. Mais ses ambitions sans limite le poussent à aller voir ailleurs et, sa mission accomplie, il est envoyé à Détroit, chez American Motors, dont Renault est actionnaire à 46%.

Lors du rachat par Chrysler, les nouveaux actionnaires font tout pour le conserver, et le futur leur donnera raison. Président de Chrysler au début des années 90, Bob Lutz dira de lui : « François tient le premier rôle dans les changements actuels. C'est un véritable héros. » Et pour cause, via le Jeep Cherookee, la Viper ou la LH Sedans, le Français est considéré comme le principal acteur de la relance d'une marque alors sur le déclin. 

Il bouscule les codes, révolutionne la façon de faire des locaux, au point de faire passer la durée de conception des nouveaux modèles de sept ans à trois ans et demi. Directeur des opérations internationales du groupe Chrysler en 1996, il se retrouve conseiller technique du PDG du groupe en 1998. 

Membre de la Dodge Viper Team, il est ensuite passé dans les rangs de divers compagnies de renom telles Durakon Industries, NextEnergy, Reynard Motorsport ou encore Valeo. En 1998, il est même devenu président du Detroit Science Center destiné à former les futures générations. Elu Homme de l'année par Le Journal de l'Automobile en 1993, il a été intronisé au Automotive Hall of Fame le 12 octobre 2010 à Dearborn (Michigan).

François Castaing nous a hélas quittés hier, à l'âge de 78 ans. À sa famille et à ses proches, la rédaction d'Endurance-Info adresses ses plus sincères condoléances.