Le Mans

Blessure au pied, radio en berne, larmes : la folle victoire d'Inter Europol Competition

24 Heures du Mans
WEC
12 juin. 2023 • 9:00
par
Pierre Tassel, au Mans
En l'emportant en LMP2 face aux favoris Team WRT, United Autosports, Prema Racing, Inter Europol Compétition est la belle histoire de ces 24 Heures du Mans 2023 dans la catégorie. Mais rien ne fut épargné à l'équipe polonaise durant 24 heures.
© MPS Agency

Arrivé quelques instants plus tôt pour se confier sur sa victoire, Albert Costa est là, assis sur les escaliers métalliques de la tribune principale du circuit de la Sarthe, au téléphone avec une télévision espagnole. D'un coup, le Catalan fond en larmes : son père lui est transmis à l'autre bout du fil. Toute la pression d'une course retombe.

 

Boitillant, Fabio Scherer arrive dans la foulée depuis le podium pour se confier sur cette épreuve, lui qui a cru tout perdre en début de course, touché dans la pitlane par la Corvette C8R n°33 de Nick Catsburg lors du premier arrêt aux stands.

Tous les événements un peu fous d'un double tour d'horloge sarthois tombé dans l'escarcelle polonaise de façon un peu inattendue sont là, résumés sur quelques mètres, entre trophées du vainqueur LMP2 et bouteilles de champagne. 

 

Oui, Inter Europol Competition a réussi un exploit dans la catégorie en venant terrasser les ogres Team WRT, Prema Racing, ou encore United Autosports. Si ces deux dernières équipes ont clairement connu une course sans, avec l'élimination notamment de la n°63 de l'équipe italienne sur sortie, et les divers incidents (accident de Fred Lubin sur la n°22 avec l'une des Porsche - Proton Competition dans les Hunaudières et pénalité consécutive, casse de frein sur la n°23) pour le clan britannique, Inter Europol a dû ferrailler avec WRT pour la victoire.

 

Et face à l'armada belge et ses deux véloces trios, la performance de la formation polonaise vient dans la foulée de son podium en WEC à Spa, l'écurie arrivant dans la Sarthe avec quelques certitudes, comme nous l'indiquait Albert Costa au Pesage.

 

« Une semaine auparavant je vous disais que si tout allait dans le bon sens, avec Fabio qui « volait », « Kuba » qui est très rapide, nous pourrions faire quelque chose, rappelle à Endurance-Info Albert Costa, remis de ses émotions. Nous avions le package, mais de là à le réaliser... En course, en slicks sous la pluie, j’étais vraiment effrayé. Mais j’ai survécu. C’est un des moments-clés. J’ai dit à mes proches après mon relais : « nous avons la chance du champion ». Mais il en faut dans ce genre de course. »

 

Rapidement dans le coup aux avant-postes dès le début de course, la n°34 a toutefois bien failli voir son élan s'arrêter avec la blessure au pied gauche du Suisse Fabio Scherer lors de son arrêt, touché par Nick Catsburg (Corvette n°33) au moment où ce dernier arrivait à son emplacement dans les stands. Une « mésentente » comme l'avouait le lauréat en GTE Am.

 

« Je pense que demain, mon pied n'ira pas vraiment, plaisante avec nous le vainqueur. Je n'ai pas voulu aller vérifier quel est l'état réel de la blessure, car cela m'aurait perturbé en course. Au début, cela m'a forcément gêné, et j'ai dû changer la façon de freiner, en utilisant toute la jambe et non le seul pied. Mais cela a fonctionné. C'était douloureux au début forcément, surtout après les relais. Mais une douleur ne m'allait pas m'empêcher de vivre mon rêve. Nous avons eu une bonne préparation, nous savions que nous pouvions être là. Mais nous devions nous battre contre des équipes presque usine. Nous avons été bons dans toutes les conditions, et surtout dans les deuxième et troisième relais. C'est là que nous avons fait la différence. J'étais plus inquiet des Slow Zone et des voitures de sécurité. C'est ce qui nous a coûté un résultat à Portimao. »

 

Et que dire de la panne radio dans les dernières heures de ces 24 Heures 2023 ? La bonne vieille méthode a alors été ressortie par l'équipe polonaise, qui a remplacé le système de communication défaillant par un panneau prêté par l'écurie JOTA. Décidément, rien ne pouvait empêcher Inter Europol d'écrire une histoire un peu folle sur cette édition 2023.

Commentaires (2)

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ListerLMP900

12 juin. 2023 • 9:20

Incroyable. Et de découvrir, car je ne le savais pas, qu'Inter Europol est en fait une franchise de boulangeries en Pologne !

Skyd

12 juin. 2023 • 9:54

@Listerlmp900, je suis pas certain que ce soit une franchise de boulangerie, je crois qu ils font du pain et viennoiserie surgelé pour les Chr et la grande distribution., les institutions genre hôpitaux, prison ect.. mais peu importe, c est réellement une très très belle histoire. Par contre, M. Smiechowski est un dirigeant de l entreprise ou un pilote émérite que je ne connaissais pas ? ?