Super GT

Suzuka - La Toyota Supra WedsSport Bandoh hérite de la victoire

Super GT
4 juin. 2023 • 15:57
par
Pierre-Laurent Ribault
La course interrompue au drapeau rouge a couronné l’équipage de la Toyota Supra du Racing Project Bandoh après moult atermoiements d’après-course, mais le résultat reste sujet à un appel de Nismo.
Hidenori Suzuki

Dès le départ, Sho Tsuboi sur la Toyota Supra #36 s’installait en tête devant le peloton parti dans l’ordre de la grille. Bertrand Baguette, avec un bon rythme, s’emparait de la troisième position aux dépends de Naoki Yamamoto au septième tour, juste avant que le premier safety car du jour ne remette les compteurs à zéro, au grand dam de Tsuboi qui avait réussi à se ménager un écart sur son second Yuji Kunimoto. 

 

Les deux Nissan Z équipées en Michelin progressaient de leurs positions respectives dans le peloton, Ronnie Quintarelli délivrant en particulier une prestation remarquée avec la Z #23 pourtant la plus chargée en ballast du plateau. Négociant au mieux les arrêts, il remontait de sa neuvième place de grille jusqu’au quatrième rang derrière Baguette, lui aussi dans un excellent rythme tout au long de son relais. 

 

Si les Toyota et les Nissan se montraient à leur avantage, ce n’était pas le cas des Honda qui peinaient à suivre, la NSX ARTA #8 de Toshiki Oyu en particulier ne pouvant s’extraire du ventre mou du groupe et laissant à la voiture sœur #16 le beau rôle au cinquième rang, cette dernière ne pouvant toutefois pas menacer la meilleure des NSX, la #100, elle-même incapable de se mêler à la lutte pour le podium. Le tête-à-queue de la #16 au cinquantième tour ne faisait rien pour arranger la situation. 

 

La Toyota Supra de tête, la #36, perdait du terrain avec les pneus froids à l’issue du premier ravitaillement et devait laisser le commandement à la #19, Sena Sakaguchi ayant relayé Kunimoto mais ne perdant pas le rythme avec des gommes Yokohama très régulières. Le cycle des ravitaillements amenaient le trio virtuellement en tête, les Supra #19 et #36 et la Nissan #1, vers une explication dans les quinze derniers tours, mais derrière la Nissan #3 qui avait retardé son dernier arrêt et se trouvait provisoirement au commandement. 

 

Au cinquante-neuvième tour la course était interrompue suite à l’énorme crash de Tsugio Matsuda alors cinquième avec la Nissan #23. Matsuda tapait à pleine vitesse le rail dans la zone de freinage pour la chicane après s’être rabattu trop rapidement sur une GT300, la GT500 du pilote Nismo faisant une figure en l’air et se disloquant dans une explosion des pneus composant la barrière de sécurité et des éléments de carrosserie, ne laissant que la coque centrale et l’arceau pour protéger un Tsugio Matsuda qui s’en sortait miraculeusement. Il apprenait un peu plus tard de son lit d’hôpital où il avait été envoyé pour des examens de contrôle qu’il avait écopé de quarante secondes de pénalité pour conduite dangereuse… 

 

La course était immédiatement arrêtée et ne reprenait pas, les réparations nécessaires des barrières de sécurité demandant trop de temps. La configuration du classement au moment du drapeau rouge était particulièrement intéressante. La voiture au commandement était la Nissan #3, qui n’avait pas encore effectué son second arrêt obligatoire, devant la Supra #19. Est-ce que le timing devait jouer en sa faveur, ou alors l’arrêt non effectué devait-il être pénalisé ? C’est la première interprétation qui faisait foi pendant quelques heures, avant que, devant une réclamation déposée quasi-unanimement par les autres teams, la #3 ne se voit infliger une pénalité de soixante secondes qui la repoussait au quatrième rang. Nismo a fait appel de la décision, et le résultat reste sujet au résultat de cet appel. 

 

Mais d’ici là la victoire revient donc à la Toyota Supra du Racing Project Bandoh qui signe là sa première victoire depuis 2016, Sena Sakaguchi obtenant sa première victoire dans la catégorie. La Toyota TOM’S #36 de Sho Tsuboi et Ritomo Miyata décroche la seconde place qui les propulse en tête du classement provisoire, alors que Bertrand Baguette et Kazuki Hiramine obtiennent leur premier podium de la saison, un résultat encourageant après un début de saison laborieux. 

 

L’essentiel n’est pas là cependant, tout le monde étant surtout soulagé que Tsugio Matsuda s’en tire sans grosse blessure après un accident d’une violence rarement observée. Une nouvelle fois après la cabriole similaire de Takaboshi la saison dernière, la coque équipant les GT500 a admirablement rempli sa tâche, mais on préfèrerait mille fois ne pas avoir à la tester de la sorte.  

Commentaires (1)

Connectez-vous pour commenter l'article

Dom-San

4 juin. 2023 • 18:40

Je ne sais pas que dit le réglement dans ce genre de cas, mais pour moi la Z de Nismo, la #3 donc, devrait avoir cette pénalité dans le sens ou + de 75% de la course a été couverte, donc étant considérée comme course "pleine", attribution totale des points et donc, les 2 arrêts aux stands obligatoires.

Si on compare à la 1ère course de Fuji la saison dernière qui a aussi terminé sous drapeau rouge, à moins de 75% de la course, tous les concurrents n'avaient pas fait leur 2ème arrêt obligatoire et n'ont pas été pénalisé, parce que justement moins de 75%?

Dommage que je ne connaisse pas la langue du réglement pour le lire ?