ITW EXCLUSIVE - Yifei Ye : « Un rêve qui devient réalité »

Vous n'avez débuté en Endurance que début 2021, en Asian Le Mans Series. Pensiez-vous ou espériez-vous alors accéder si rapidement à la catégorie reine ?

Quand je me suis lancé, nous avions déjà connaissance du nouveau virage pris par l'Endurance. Bien évidemment, mon but était d'intégrer l'Hypercar au plus vite. Et dans un monde idéal avec Porsche. La première étape a été mon intronisation en tant que Porsche Motorsport Asia Pacific Selected Driver il y a un an. La seconde, c'est mon arrivée en Hypercar, fruit d'une saison 2022 réussie. Tout se déroule comme je l'avais souhaité. C'est un rêve qui devient réalité et je me dois de remercier ceux qui ont rendu cela possible et en premier lieu Porsche Motorsport Asia Pacific.

Que retenez-vous justement de cette saison 2022 ?

Durant cette année 2022 passée au sein du Cool Racing, je pense m'être grandement amélioré, tant au volant qu'en dehors de la voiture. Après une première saison en ELMS chez WRT (ponctuée par un titre. Ndlr), j'ai eu plus de responsabilité chez Cool - principalement aux 24 Heures du Mans - avec un rôle s'apparentant davantage à celui d'un leader. Grâce notamment à Sascha (Maassen, missionné par Porsche Motorsport Asia Pacific pour l'épauler. Ndlr), je pense avoir mené à bien cette mission et avoir montré que j'avais les épaules pour passer à l'échelon supérieur.

Cela fait longtemps que l'on parle de l'émergence du sport auto en Chine. Avez-vous la sensation qu'un palier a été franchi ?

Je pense ne pas me tromper en disant que Guanyu Zhou fait du bon boulot en Formule 1. Quant à moi, j'intègre les rangs de la catégorie-reine de l'Endurance. C'est génial pour le pays et nous sommes la preuve qu'il y a de très bons pilotes en Chine, que Porsche Motorsport Asia Pacific s'attelle d'ailleurs à détecter.

Sévir dans la catégorie reine en portant les espoirs de tout un pays, cela va engendrer beaucoup de pression n'est-ce pas ?

C'est certain. Et tout d'abord parce que quand tu te bats pour la victoire au général, tu es davantage sous le feu des projecteurs. Mais je tâcherai de transformer cette pression en énergie positive.

Vous avez ferraillé à deux reprises avec Jota aux 24 Heures du Mans, avec WRT puis Cool Racing. Qu'est-ce que cette équipe vous inspire ?

Si je n'ai que deux ans d'expérience en Endurance, je me suis rapidement rendu compte qu'il s'agissait de l'une des équipes les plus compétitives du LMP2. Son palmarès parle pour elle. Il s'agit d'une structure privée, nous allons nous battre contre des usines, mais je n'ai guère de doutes quant au fait qu'elle saura se montrer au niveau en Hypercar. J'ai confiance en notre capacité à nous battre devant.

Pour la première fois, un pilote chinois sera au départ des 24 Heures du Mans avec de réelles chances de victoire. Le fait que ce soit dans le cadre de l'édition du centenaire, cela change-t-il quelque chose pour vous ?

C'est un événement dont tout le monde parle beaucoup, et cela pourrait accroître encore l'attractivité médiatique de l'épreuve. Mais pour moi, en tant que pilote, ça ne change rien, je l'aborderai comme une course classique.

Quand allez-vous être en mesure de prendre le volant de la Porsche 963 ou au moins l'expérimenter sur le simulateur ?

Rien n'a encore été défini mais je pense que ça arrivera relativement rapidement.

Pour les besoins de cette officialisation dans le cadre de la Porsche Motorsport Asia Pacific Night of Champions, à Shanghai, vous êtes parti en Chine. Depuis quand n'y étiez-vous pas retourné ?

Plus de deux ans. Les restrictions sont toujours en vigueur et observer une quarantaine ne m'enchantait guère, mais Alex (Gibot, directeur de Porsche Motorsport Asia Pacific. Ndlr) a su me convaincre (Rires. Ndlr).

Qu'en est-il de votre programme lors des jours à venir ?

Je vais en profiter d'être présent pour effectuer bon nombre d'opérations marketing. L'attente est grande et j'ai pas mal de gens à rencontrer.